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La convocation du référendum constitutionnel en Centrafrique : un acte du destin politique incertain du Président Touadera

La convocation du référendum constitutionnel en Centrafrique : le destin politique incertain du Président Touadera

 

Le Président centrafricain Faustin Archange Touadera lors de sa déclaration annonçant le référendum constitutionnel. CopyrightPPrésidence
Le Président centrafricain Faustin Archange Touadera lors de sa déclaration annonçant le référendum constitutionnel. CopyrightPPrésidence

 

 

Bangui, 31 mai 2023 (CNC) — Le Président Faustin Archange Touadera a-t-il commis une erreur fatale en annonçant un référendum constitutionnel et surtout en signant un décret convoquant le corps électoral centrafricain à se prononcer, le dimanche 30 juillet, sur un projet de Constitution en Centrafrique ?. C’est la question qui hante tous les esprits des internautes centrafricains depuis la déclaration publique du Président ce mardi 30 mai 2023, suivi de la convocation, dans la foulée, de ce corps électoral centrafricain à se prononcer sur un projet de la Constitution.

 

Selon plusieurs citoyens centrafricains, peu importe les circonstances, Faustin Archange Touadera ne pourra pas briguer un troisième mandat pour ne pas dire rester au pouvoir jusqu’à la fin de son mandat. À leurs yeux, en annonçant le référendum constitutionnel et en convoquant le corps électoral en violation de la Constitution, il a scellé son destin politique. C’est nous qui vous le disons.

Selon leurs explications, si Faustin Archange Touadera ne libère pas les mercenaires russes de Wagner et ne quitte pas le pouvoir à la fin de son second mandat, il tombera avec eux. C’est inéluctable. Le référendum anticonstitutionnel et les élections locales seront balayés. C’est une question de temps.

Pour d’autres, le référendum constitutionnel et les élections locales sont désormais sans valeur. “Quelles élections locales ? Elles n’auront pas lieu. Et le référendum, dans quelles conditions ? Sous quel délai ?. Les démembrements de l’Autorité Nationale des Élections n’ont pas encore mis en place. Que l’ultimatum américain soit respecté ou non, le Président Touadera partira à la fin de son mandat, point final.”

Mes compatriotes, en limogeant Madame Darlan, Touadera a violé l’ordre constitutionnel et est devenu illégitime de facto. De son côté, la Communauté Internationale exige le départ des mercenaires de Wagner. Le schéma américain est clair : en cas de refus d’obtempérer à l’ultimatum de l’administration américaine, des mesures coercitives seront mises en place.

Pour un enseignant chercheur en droit à l’université de Bangui contacté par la Rédaction :

« La Constitution du 30 mars 2016 qu’il s’est référé, n’a prévu aucunement nulle part, un referendum constitutionnel consistant à demander au peuple centrafricain de se prononcer sur un projet de Constitution. Jamais. Ce n’est, ni plus, ni moins, une déclaration de guerre à ce peuple » et d’ajouter que, selon cette même Constitution, « L’Autorité Nationale des Élections est un organe pérenne, indépendant et autonome. L’associer au gouvernement pour organiser le referendum, démontre clairement qu’il est un dictateur et qu’il marche désormais sur toutes les Institutions constitutionnelles ».

Contacté par la Rédaction, un leader de la société civile n’est pas passé par quatre chemins pour qualifier le président Touadera d’un rebelle en demandant au peuple centrafricain de lapider avec tous ses complices et enfin à la communauté internationale de le déclarer aussi tel.

« Par cet acte, le président Faustin Archange Touadera, en vertu de la même Constitution qu’il s’est référé pour la torpiller, devient à la fois un violeur et un rebelle qui déclare ouvertement désormais la guerre à ce peuple. Il doit être traité tel quel selon ce qui est prescrit par l’article 28 de la Constitution ».

Plusieurs cadres et fonctionnaires de l’Autorité Nationale des Élections contactés par la Rédaction n’ont pas compris le sens du décret pris hier-midi par le président Touadera convoquant un corps électoral qui n’est même pas encore établi. ” l’ANE n’a pas encore la liste complète des électeurs qui constituent aux yeux de la loi comme ce corps électoral. On s’est demandé ici tous hier, si c’est quel corps électoral le président l’a convoqué pour se prononcer sur son projet de Constitution qui n’est même pas d’ailleurs encore rédigé ?. Ou alors, va-t-il organiser deux referendums ? avec quel l’argent ? ” s’interrogent ces fonctionnaires de l’ANE.

Avec ce dernier décret, le pays est donc plongé dans une incertitude politique et sécuritaire, avec des opinions divergentes sur l’avenir du Président Touadera. Les réseaux sociaux sont le lieu où s’expriment ces débats, où les citoyens se font l’écho de leurs préoccupations et de leurs attentes pour l’avenir de la République centrafricaine.

Le temps nous dira comment cette situation évoluera et quelles décisions seront prises par le Président et la Communauté Internationale. En attendant, les Centrafricains restent attentifs et engagés, conscients que leur voix compte dans la construction de leur destin collectif.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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