Rédigé par CISCOL
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le samedi 7 mai 2022
Bangui (CNC) – Le mois dernier, la République centrafricaine surprenait le monde en autorisant l’utilisation du bitcoin et des cryptomonnaies comme monnaie sur son territoire. Alors que le pays soutient que sa décision permettra de relancer son économie défaillante, le Fonds monétaire international (FMI) n’est pas de cet avis. Les responsables de l’institution viennent d’ailleurs de déclarer que cette décision présentait des risques importants pour l’intégrité économique de la région. Ils réaffirment ainsi une position déjà tenue après l’adoption du bitcoin comme monnaie légale au Salvador.
Les craintes du FMI
La République centrafricaine est régulièrement classée parmi les pays les plus pauvres en Afrique et même au monde. Les nombreuses années de troubles civils n’ont fait que dégrader davantage la situation économique du pays. Afin d’atténuer les effets de la guerre et de combattre l’instabilité financière, deux législateurs centrafricains ont élaboré un projet de loi visant à légaliser le bitcoin et d’autres formes de cryptomonnaies. Le ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications, ainsi que le ministre des Finances ont soutenu ce projet devant l’Assemblée nationale du pays.
Le 24 avril 2022, le projet de loi a été approuvé, comme l’a confirmé Changpeng Zhao, PDG de Binance. C’est un euphémisme que de dire que le FMI n’est point favorable à cette décision. L’institution a fait savoir au pays africain que l’intégration des cryptomonnaies à l’échelle nationale pourrait nuire à son système financier. Elle estime que l’adoption du bitcoin comme méthode de paiement en Centrafrique pourrait donner lieu à des problèmes importants. Ces derniers se présenteront notamment sous la forme de défis majeurs en matière de droit, de transparence et de politique économique.
Des avertissements déjà adressés au Salvador
Si la République centrafricaine est devenue le premier pays d’Afrique a approuvé le bitcoin comme monnaie légale, il n’est que le deuxième au plan mondial. En effet, le Salvador a franchi le pas de l’adoption du bitcoin en septembre 2021 contre l’avis de la communauté internationale et notamment celui du FMI. Sous l’influence de son président, Nayib Bukele, le pays d’Amérique centrale a défini une politique de relance économique basée sur la cryptomonnaie. À l’époque, le FMI avait déjà critiqué ce choix en évoquant les mêmes raisons que celles avancées dans le cas de la Centrafrique.
Le FMI estime donc que la République centrafricaine n’est pas encore prête à relever les défis majeurs qu’implique sa décision d’utiliser le bitcoin comme monnaie légale sur son territoire. L’institution redoute d’ailleurs que ce choix finisse par nuire davantage à l’économie du pays plutôt que de l’aider à se relancer.
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