Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian, a déclaré, lundi 10 février à Brazzaville, que Paris veillerait à ce que la « sécurité revienne » en République centrafricaine (RCA), en proie depuis décembre à de graves violences entre milices chrétienne et musulmane.
« La ligne de la France en Centrafrique est claire (…) sa mission est de faire que la sécurité revienne, que le désarmement [des milices] ait lieu et se fasse de façon impartiale, et que la transition politique puisse se mettre en œuvre pour que ce pays retrouve enfin un minimum de sécurité et des conditions humanitaires acceptables », a déclaré M. Le Drian.
« Les Européens, au-delà de l’affirmation politique, seront aussi présents au rendez-vous militaire. Ça va venir rapidement », a affirmé le ministre français, qui doit se rendre mercredi dans la capitale centrafricaine, Bangui, dans le cadre de sa tournée en Afrique centrale.
« Je sais que ce chemin est difficile (…), mais je suis convaincu que la communauté internationale et les pays de la zone [feront] que la Centrafrique puisse retrouver demain une vie normale, un destin », a-t-il souligné.
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TOURNÉE EN AFRIQUE CENTRALE
Le commandant de la force française, Sangaris, en République centrafricaine a clairement désigné lundi les miliciens anti-balaka, accusés d’exactions contre les musulmans, comme des « ennemis de la paix » qui seront traités comme des « bandits », face à la persistance de lynchages et de pillages à Bangui et en province.
Jean-Yves Le Drian a entamé dimanche une nouvelle tournée en Afrique centrale axée sur la poursuite de l’action militaire de la France pour stabiliser la RCA et la réorganisation du dispositif français au Sahel. Des points qui devraient figurer au menu des discussions qu’il doit avoir mardi avec le président congolais Denis Sassou-Nguesso.
Mardi, le ministre est attendu à une table ronde organisée à l’occasion du 25e anniversaire du protocole de Brazzaville, qui avait ouvert la voie à la paix en Afrique australe. Le lendemain, il se rendra à Bangui, où il rencontrera la présidente, Catherine Samba-Panza, et les autorités de la transition. Ce sera la troisième fois qu’il se rendra en Centrafrique depuis le début de l’opération Sangaris et le déploiement de 1 600 soldats français.