mercredi, décembre 25, 2024
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Le chaos budgétaire en Centrafrique , symptôme d’un État en faillite

Le chaos budgétaire en Centrafrique , symptôme d’un État en faillite

 

Hervé Ndoba, ministre centrafricain des finances et du budget. Ici, dans son bureau à Bangui, portant un costume gris et une cravate bleu clair
Hervé Ndoba, ministre centrafricain des finances et du budget

 

Bangui, CNC. L’incompétence du gouvernement centrafricain vient d’atteindre des sommets jamais égalés. Le 2 octobre 2023, l’Assemblée nationale a ouvert sa session budgétaire dans un vide sidéral : le projet de loi de finances 2024 manque à l’appel. Cette aberration sans précédent viole ouvertement la Constitution de Baba Kongoboro et plonge le pays dans une crise institutionnelle majeure. Le régime de Kota Baba Kongoboro démontre une fois de plus son incapacité chronique à gérer les affaires de l’État, mettant en péril l’avenir même de la nation centrafricaine.

 

Le chaos budgétaire en Centrafrique, un gouvernement hors-la-loi.

Le nouveau règlement intérieur du MCU, qualifié par le gouvernement centrafricain comme  La nouvelle Constitution du pays de Wagner, promulguée le 30 août 2023 par le président Kongoboro lui-même, ne souffre d’aucune ambiguïté : le projet de loi de finances doit être déposé “au plus tard le 15 septembre”. Or, plus de deux semaines après cette échéance, le gouvernement n’a toujours pas daigné présenter son texte.

Ce retard injustifiable n’est pas une première. Année après année, l’exécutif centrafricain fait fi des règles élémentaires de gestion budgétaire, au mépris de la loi soi-disant fondamentale du pays. Cette récidive permanente trahit un dysfonctionnement profond de l’appareil d’État, plongeant le pays dans un chaos budgétaire en Centrafrique.

Un député de la majorité, qui a requis l’anonymat par crainte de représailles, fustige : “Comment peut-on ouvrir une session budgétaire sans budget à examiner ? C’est se moquer du peuple et de ses représentants. Le gouvernement démontre son incompétence et son mépris total des institutions. Nous sommes face à une dictature qui ne dit pas son nom”. Ainsi, le pays est plongé dans un Le chaos budgétaire en Centrafrique.

L'hémicycle de l'assemblée nationale le jour de la remise du projet de la nouvelle constitution
L’hémicycle de l’assemblée nationale le jour de la remise du projet de la nouvelle constitution

 

Un calendrier parlementaire bouleversé.

Cette carence de l’exécutif chamboule tout le processus d’examen budgétaire. La commission des finances se retrouve les mains vides, incapable d’analyser un texte fantôme. Les auditions des ministres et le débat en séance plénière sont repoussés ou maintenus dans un désordre incroyable.

Un ancien haut fonctionnaire du ministère des Finances, aujourd’hui en exil, explique : “Normalement, chaque ministère prépare ses prévisions budgétaires en amont. Le ministère des Finances consolide l’ensemble pour présenter un projet cohérent. Là, on a l’impression que rien n’a été fait. C’est d’une légèreté confondante qui révèle une désorganisation totale de l’administration, pour ne pas dir un chaos budgétaire en Centrafrique”.

 

Le chaos budgétaire en Centrafrique , et un spectre des douzièmes provisoires.

Face à ce vide sidéral, le gouvernement n’a d’autre choix que de recourir à la procédure d’urgence des douzièmes provisoires. Cette solution précaire consiste à reconduire mois par mois le budget de l’année précédente.

“C’est catastrophique pour le pays”, s’alarme un économiste centrafricain. “Sans nouveau budget, on ne peut pas lancer de nouveaux projets ni adapter les dépenses aux besoins réels. On gère à vue, sans vision. Cette situation va aggraver la pauvreté et freiner tout développement”.

 

Une motion de censure en perspective ?

La Constitution de Baba Kongoboro prévoit qu’en cas de non-dépôt du projet de loi de finances, le gouvernement doit demander d’urgence à l’Assemblée l’adoption de douzièmes provisoires. Mais à ce jour, aucune démarche n’a été entreprise en ce sens.

Cette inaction totale pourrait justifier le dépôt d’une motion de censure. Un autre député de la majorité, sous couvert d’anonymat, confie : “Le gouvernement se met hors-la-loi. S’il ne réagit pas rapidement, nous serons contraints d’envisager sa destitution. La situation est intenable.”.

Le président Kongoboro , qui a lui-même fait adopter cette Constitution, se retrouve dans une position inextricable. Va-t-il laisser son gouvernement violer impunément la loi fondamentale ? Ou prendra-t-il enfin les mesures qui s’imposent pour rétablir un semblant de rigueur budgétaire ?

 

Un État au bord du gouffre.

Ce chaos budgétaire en Centrafrique n’est que la partie émergée de l’iceberg. Elle révèle l’état de déliquescence avancée de l’État centrafricain. Incapable de respecter sa propre Constitution, le régime Touadéra démontre son incompétence à gérer le pays.

 

Un diplomate africain en poste à Bangui, sous couvert d’anonymat, ne mâche pas ses mots : “La Centrafrique est un État failli. Le gouvernement est incapable d’assurer les fonctions les plus élémentaires. Cette crise budgétaire n’est qu’un symptôme parmi d’autres de l’effondrement des institutions”.

 

Les conséquences de ce chaos institutionnel risquent d’être dévastatrices. Sans budget, comment financer les services publics essentiels ? Comment payer les fonctionnaires ? Comment assurer la sécurité du territoire ?

 

La communauté internationale, qui soutient à bout de bras l’économie centrafricaine, observe avec inquiétude cette nouvelle démonstration d’amateurisme. Un responsable d’une organisation internationale confie : “On ne peut pas continuer à injecter des fonds dans un pays incapable de gérer son propre budget. La confiance est rompue.”

 

L’avenir de la Centrafrique s’assombrit de jour en jour. Entre incompétence crasse et possible dérive autoritaire, le régime Touadéra semble mener le pays droit dans le mur. Le peuple centrafricain, lui, paie le prix fort de cette gabegie généralisée.

 

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