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Le centre culturel Missi Momo : Quatre ans de lutte contre l’acharnement du DG de l’ONASPORT, et le ministre Gouandjika prend position

Le centre culturel Missi Momo : Quatre ans de lutte contre l’acharnement du DG de l’ONASPORT

 

Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du président, en entretien au Centre Culturel Missi Momo.
Fidèle Gouandjika, conseiller spécial du président de la République, lors d’un échange au Centre Culturel Missi Momo, le 19 septembre 2024. CopyrightCNC

 

Le centre culturel Missi Momo : Un joyau culturel menacé au cœur de Bangui.

 

Bangui, CNC. Depuis quatre ans, le centre culturel Missi Momo, fleuron de la vie artistique de la capitale Bangui,  fait l’objet d’attaques répétées de la part du directeur général de l’ONESPORT, Séverin Lidamon. Construit sur un ancien dépotoir, cet espace vibrant accueille quotidiennement artistes, musiciens et jeunes talents de toute catégorie. Pourtant, son existence même est aujourd’hui remise en question par un seul homme.

 

L’origine d’un conflit monstrueusement grotesque contre Le centre culturel Missi Momo.

 

Tout a commencé en 2020 avec la nomination contestée de Séverin Lidamon à la tête de l’ONESPORT. Dès son arrivée, il s’est fixé comme objectif la destruction du centre culturel Missi Momo, ignorant le contrat en bonne et due forme signé par son prédécesseur. Cette volonté de nuire s’est traduite par une tentative de rupture unilatérale du contrat, suivie de multiples procédures judiciaires.

Hervé Séverin LIDAMO
Hervé Séverin LIDAMO

 

Un harcèlement judiciaire sans relâche contre Le centre culturel Missi Momo.

 

Depuis quatre ans, le DG de l’ONESPORT a multiplié les actions en justice contre le centre culturel. Malgré des décisions judiciaires favorables à l’établissement, Séverin Lidamon s’obstine. Il est allé jusqu’à placer des bulldozers devant le centre, obligeant les artistes à barricader les lieux pour les protéger.

 

Une convocation précipitée et une plainte aux multiples facettes.

 

Le 6 septembre 2024, le promoteur du centre culturel Missi Momo a été informé par des jeunes, qui avaient entendu un communiqué radio, de sa convocation au tribunal pour le lendemain. Surpris par cette procédure expéditive, il s’est présenté au tribunal administratif le 7 septembre, découvrant qu’il s’agissait de la énième plainte déposée par l’ONESPORT. Cette fois-ci, la plainte visait non seulement le centre culturel, mais aussi le ministère de l’Urbanisme. En effet, ce dernier avait officiellement cédé le terrain au centre culturel, situé à proximité du stade Barthélemy-Boganda. L’ONESPORT, contestant cette décision, réclame un dédommagement de 600 millions de francs CFA au ministère de l’urbanisme.

Face à cette situation, le promoteur a demandé un report pour préparer sa défense. Le tribunal a d’abord fixé l’audience au 11 septembre, avant de la repousser au 25 septembre à la demande des avocats du centre culturel.

Danseurs en costume traditionnel exécutant une danse traditionnelle sur scène à l’Espace Culturel Missi Momo , Bangui.
Des danseurs du groupe tradditionnel en pleine démonstration de danse traditionnelle, valorisant les richesses culturelles de la République Centrafricaine. CopyrightCNC

 

Des soupçons de partialité qui entachent cette procédure judiciaire.

 

Plus troublant encore, avant même la tenue du procès au tribunal administratif, le directeur de l’ONESPORT s’est vanté dans les quartiers de Bangui de posséder déjà la décision du tribunal. Ce document, dont l’authenticité reste à prouver, donnerait raison à l’ONESPORT, ordonnant la rupture du contrat entre le ministère de l’urbanisme et le centre Missi Momo. Cependant, il ne mentionnerait ni le dédommagement réclamé par l’ONESPORT, ni aucune compensation pour les investissements réalisés par le promoteur du centre culturel. Cette situation pousse les centrafricains à s’interroger sur l’impartialité de la justice centrafricaine. Comment un jugement peut-il être rendu avant même la tenue du procès ? Cette apparente violation des procédures judiciaires alimente les critiques et les doutes sur l’état de droit en République centrafricaine.

 

Le centre culturel Missi Momo , un espace vital pour la jeunesse centrafricaine.

 

Le centre culturel Missi Momo est bien plus qu’un lieu de divertissement. C’est un véritable outil de développement culturel et social pour la jeunesse. Outre les espaces dédiés aux spectacles et aux répétitions, il abrite une salle informatique et un système de partage gratuit de connexion internet Wi-Fi.

 

La mobilisation des artistes et l’intervention présidentielle.

 

Face à cette menace persistante, les artistes ont décidé d’agir. Ils ont adressé une pétition au président de la République, Faustin-Archange Touadéra, l’appelant à intervenir pour sauver ce lieu emblématique de la culture centrafricaine.

 

Sensible à cet appel, le président a dépêché son conseiller, Fidèle Gouandjika, pour évaluer la situation sur le terrain. Le 19 septembre 2024, le conseiller présidentiel s’est rendu au centre culturel Missi Momo.

 

La surprise et l’admiration du conseiller présidentiel Fidèle Gouandjika.

 

Lors de sa visite au centre culturel Missi Momo, Fidèle Gouandjika n’a pas caché son étonnement et son admiration. Ses propos sont vifs : “J’ai été agréablement surpris de connaître à Bangui un centre culturel centrafricain, on n’en a jamais vu. C’est l’État qui devrait mettre à la disposition de sa jeunesse un centre pareil, mais si un compatriote de bonne volonté a sorti de l’argent de sa poche pour faire cet investissement, on lui dit bravo et en principe il ne doit pas être dérangé”.

 

Le conseiller a promis d’intervenir auprès du président : “quand je rentrerai à la présidence, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour conseiller le président de descendre sur le terrain et de voir ce qu’un compatriote a créé pour l’émancipation de la jeunesse”.

 

L’indignation croissante de la population.

 

L’attitude du DG de l’ONESPORT provoque une vague d’indignation à Bangui. Beaucoup s’interrogent sur les motivations de cet homme sorti de nulle part, par ailleurs un membre de  l’organisation des jeunes de l’église évangélique des frères. Comment peut-il s’acharner ainsi sur un lieu dédié à l’épanouissement de la jeunesse en plus ?

 

Le centre culturel Missi Momo : des enjeux pour l’avenir.

 

Cette affaire pousse les centrafricains à s’interroger sur la gouvernance et le respect des engagements de l’État. Comment attirer des investisseurs si un changement de direction dans une administration suffit à remettre en cause des contrats signés ? La crédibilité de l’État centrafricain est en jeu.

 

Un appel à la préservation du patrimoine culturel.

 

Comme le souligne Fidèle Gouandjika : “Nous sommes un pays de paix, un pays de droits. La terre appartient à l’État et l’État appartient au peuple souverain. La jeunesse fait partie intégrante de ce peuple souverain. Donc on peut fermer les yeux sur la loi et octroyer définitivement cet espace-là à la jeunesse, l’améliorer, aider même financièrement pour équiper, moderniser ce centre”.

 

L’heure est à la mobilisation pour préserver ce joyau culturel. Le président Touadéra a maintenant l’opportunité de montrer son attachement à la culture en mettant un terme à cette menace qui pèse sur le centre Missi Momo depuis quatre longues années. L’avenir de la jeunesse centrafricaine et le rayonnement culturel du pays en dépendent.

 

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