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La violence de Boko Haram chasse des Nigérians vers le Tchad selon HCR

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Les activités de la secte islamiste Boko Haram et les opérations militaires au Nigeria forcent les gens à fuir vers la région tchadienne difficile d’accès du Lac Tchad pendant les deux dernières années, a déclaré vendredi Mamadou Dian Baldé, représentant adjoint du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

“Les affrontements entre les membres de Boko Haram et l’armée nigériane ont forcé des centaines de personnes à fuir Madai, Falatimi, Amalewa, Bagakawa, Kalakimé, Dougori et d’autres villages dans l’extrême-nord du Nigeria”, a-t-il précisé.

Une mission conjointe menée par le gouvernement, le HCR, le PAM et d’autres ONG, dans deux localités du Lac Tchad, en début mai, a identifié 1.077 réfugiés nigérians (285 familles) qui avaient fui le Nigeria en raison de la violence et des violations des droits humains. La mission a également dénombré 361 Tchadiens (55 familles) qui ont fui le Nigeria.

“Le HCR et ses partenaires ont aidé les réfugiés nigérians et des rapatriés tchadiens avec des articles ménagers essentiels (NFI). Bien d’autres réfugiés et rapatriés, ainsi que des ressortissants d’autres pays comme le Mali, pourraient être dans la zone, mais l’accès y est extrêmement difficile”, a affirmé M. Dian Baldé.

Selon le représentant adjoint du HCR, la plupart des gens sont arrivés au Tchad avec rien de plus que leurs vêtements et mangent moins un repas par jour. Ils ont urgemment besoin de la nourriture, de l’eau, des abris, de l’assainissement et de services de santé.

Ils vivent dans des familles d’accueil, mettant ainsi une pression supplémentaire sur des ressources déjà limitées. Pour survivre, certains d’entre eux travaillent dans les champs, recherchent du bois de chauffe ou pêchent du poisson dans le lac.

“En raison de l’absence de latrines, beaucoup sont obligés de déféquer à proximité de leurs abris. Cela les rend vulnérables aux maladies d’origine hydrique tel le choléra.

Les cas ont d’ailleurs déjà été signalés au Nigeria et au Cameroun voisins. Certains ont également besoin de l’aide psycho-sociale après avoir vécu la violence et des traumatismes”, a par ailleurs indiqué M. Dian Baldé.

Il a exhorté tous les partenaires humanitaires à planifier à l’avance vu l’intensification des activités terroristes. Depuis 2009, avec l’apparition de Boko Haram dans l’Etat de Borno au Nigeria, près de 3.000 personnes ont fui le Nigeria pour le Tchad, la première fois en 2012 et à nouveau en avril 2013.

Les premiers à fuir les opérations militaires visant Boko Haram étaient des enfants étudiant dans les écoles coraniques (madrassa) nigérians, appelés talibé, leurs enseignants, ainsi que des familles tchadiennes et nigérianes.

Récemment, Boko Haram a intensifié ses attaques au Nigeria et au Cameroun. Après le sommet des dirigeants ouest-africains à Paris le 17 mai, il est prévu que les activités militaires visant Boko Haram prennent de l’ampleur dans la région. Cela pourrait conduire à un afflux de personnes fuyant le Nigeria au Tchad.

“Le gouvernement et la communauté humanitaire doivent se préparer à une telle éventualité. Dans un premier temps, la commission gouvernementale en charge des réfugiés (CNARR) ouvrira un bureau à Bol et le HCR suivra les incidents de protection dans la région. Le PAM étudie également la nécessité d’ouvrir un bureau à Bol”, a conclu M. Dian Baldé.

 

Par Xinhua (N’DJAMENA, 21 juin 2014)

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