À Birao, la saison des pluies étrangle la ville : Quatre mois d’activité, huit mois de survie

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La saison des pluies étrangle Birao : Quatre mois d’activité, huit mois de survie

 

La saison des pluies étrangle Birao : Quatre mois d'activité, huit mois de survie
Bâtiment de la préfecture de la Vakaga-

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Les habitants de Birao, dans la préfecture de la Vakaga, vivent au rythme d’une horloge implacable : celle de la saison des pluies. Cette réalité violente est résumée par Fatime Attache, conseiller économique de la région : “À Birao, tu comptes de février à mai, c’est là où il y a l’activité. Dès qu’il a plu, il descend, c’est fini, il n’y a plus d’activité.”

 

Cette alternance entre période d’activité, saison sèche,  et paralysie totale, celle saison des pluies ,  dessine le portrait d’une ville prise en otage par les conditions climatiques. En effet, dès les premières pluies, Birao se transforme en une forteresse isolée, coupée de ses principaux axes d’approvisionnement.

 

Au marché central, la situation devient rapidement critique. Les prix, déjà élevés en temps normal, atteignent des sommets vertigineux dès la saison des pluies . “Même le savon assuré, c’est à 400 francs… pas le gros là. Donc, c’est pas possible pour un pauvre de l’acheter “, témoigne avec amertume Fatime Attache. Cette flambée des prix touche tous les produits essentiels, créant une véritable fracture sociale entre ceux qui peuvent constituer des réserves et les autres.

 

Les commerçants tentent désespérément de maintenir un semblant d’activité. “Souvent, les gens peuvent transporter les marchandises avec le carreau… avec les nannes et les cheval”, explique un commerçant. Mais même ces solutions de fortune montrent rapidement leurs limites : “Quand il y a aussi trop de trous, ça leur casse les pieds.”

 

L’impact de cette paralysie saisonnière se fait sentir à plusieurs niveaux :

– Ruptures fréquentes de stocks de produits essentiels

– Impossibilité pour les humanitaires d’accéder à la ville

– Augmentation de la vulnérabilité des ménages les plus pauvres

– Aggravation des tensions sociales

 

Devant une telle situation, les habitants développent des stratégies d’adaptation. Certains, comme Ambroisine Dagba, tentent de constituer des réserves quand les prix sont encore abordables. Mais comme elle le souligne, “ce n’est pas tout le monde qui est riche”, révélant ainsi une forme de sélection naturelle économique qui s’opère au fil des saisons.

 

Cette vulnérabilité climatique de Birao dévoile un aspect souvent négligé de la crise centrafricaine : l’impact dévastateur des saisons sur des populations déjà fragilisées par l’insécurité et la pauvreté. Sans infrastructures routières adaptées, chaque saison des pluies devient un défi de survie pour les habitants de cette ville isolée aux confins de la République Centrafricaine.​​​​​​​​​​​​​​​​

 

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