La saga de la dévalorisation des postes ministériels sous Touadéra : Une réalité politique inquiétante en RCA
Bangui, 10 janvier 2024 (CNC) – La République centrafricaine, sous le régime du Mouvement des Cœurs Unis dirigé par le président putschiste Faustin-Archange Touadéra, traverse une période politique trouble, controversée et devenue salissante avec la composition actuelle du gouvernement recomposé. Marquée par la présence de figures aux antécédents criminel et douteux, des maitresses du président, cette période révèle une dévalorisation des postes ministériels, un écart notable par rapport aux normes traditionnellement reconnues de gouvernance.
Depuis 2020, le gouvernement successif mis en place par le putschiste Faustin Archange Touadera se distingue par la nomination de personnes aux profils controversés à des postes de pouvoir. Des individus comme Hassan Bouba, chef rebelle tchadien aux antécédents criminels, inculpé par la CPS et placé sous mandat de dépôt mais libre, comme ministre de l’Élevage et de la Santé Animale, et Héritier Doneng, un chef de la milice requin du régime qui avait appelé au crime des opposants, comme ministre de la Jeunesse et des Sports, représentent cette tendance troublante.
La ministre de la Culture Sista Ngola Ramadan, la ministre des Affaires étrangères Sylvie Baïpo-Témo ainsi que la ministre des Actions Humanitaires Josiane Lina Bémakassoui, toutes les trois nommées pour des raisons intimes plutôt que professionnelles, représentent cette tendance salissante et soulèvent des inquiétudes quant à leur capacité à remplir efficacement leurs rôles. Ces nominations ébranlent les principes de méritocratie et d’expertise qui sont traditionnellement au cœur du processus de sélection des ministres.
Les nominations ministérielles : Un symbole traditionnel de mérite et de compétence
Dans de nombreux pays, la nomination à un poste ministériel est considérée comme l’apogée d’une longue carrière dans la fonction publique. C’est un processus qui, habituellement, récompense des années d’engagement, de compétence avérée, et de dévouement à l’État. Ces nominations sont souvent le fruit d’un parcours professionnel jalonné de réalisations significatives, de compétences spécialisées et d’une connaissance approfondie des affaires de l’État.
Cette tradition de méritocratie et d’expertise dans la sélection des ministres assure non seulement l’efficacité et la stabilité de la gouvernance, mais renforce aussi la confiance des citoyens dans leurs institutions. Quand ce processus est respecté, il sert de baromètre à la santé démocratique et à l’intégrité de la gouvernance d’un pays.
L’écart par rapport à cette norme, comme observé dans le gouvernement actuel de la République centrafricaine, soulève donc des préoccupations majeures. En choisissant des individus aux parcours non conventionnels et parfois problématiques pour des rôles aussi cruciaux, le gouvernement de Touadéra semble s’éloigner de ces principes de méritocratie et d’expertise. Cette tendance pourrait avoir des implications profondes sur l’efficacité de la gouvernance, la perception du pays à l’échelle internationale, et la confiance des citoyens dans leur gouvernement.
L’approche actuelle de la nomination des ministres en République centrafricaine représente un changement notable par rapport à la tradition de méritocratie. Innovante comme approche en Afrique, elle est inventée et retenue par Touadera comme une aptitude des ministrables sous son règne. Cela soulève des questions fondamentales sur la nature de la gouvernance dans le pays et met en évidence l’importance de préserver les normes de compétence et d’intégrité dans la fonction publique pour assurer un avenir stable et prospère pour la République centrafricaine.
Par Alain Nzilo
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