Des situations délétères et l’insécurité en République Centrafricaine, en Somalie ,au Soudan du Sud et au Nigeria…
Depuis six mois, les habitants de la République centrafricaine sont soumis à une forme de terreur que l’Europe , depuis la guerre des Balkans , qualifie du terme sinistre de „nettoyage ethnique“, relève la Süddeutsche Zeitung. Des milices chrétiennes et musulmanes, des jeunes en majorité, traquent et persécutent des civils du camp opposé. Vengeances personnelles, violences et vols à main armée sont à l’ordre du jour.
Ces derniers temps, les milices musulmanes ont ouvert leurs rangs à des combattants plus endurcis, surtout en provenance du Tchad et du Soudan.
“La guerre civile est devenue une fête pour les milices de brigands et les francs tireurs.”
Le journal cite Andreas Mehler, directeur de l’Institut d’études africaines de Hambourg selon lequel c’est bien cela le plus gros obstacle pour les pourparlers de paix envisagés.Des représentants des rebelles musulmans de l’alliance Séléka et des milices chrétiennes Anti-Balaka sont convenus de se rencontrer fin juillet à Brazzaville , la capitale du Congo, afin de négocier un armistice. Des entretiens préliminaires ont lieu depuis trois semaines à Bangui, la capitale centrafricaine. Le ministre francais de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui vient de visiter le pays en début de semaine les a qualifiés de « lueur d’espoir ». Mais les représentants de la Séleka se sont entretemps retirés du dialogue, ne réussissant pas à parler d’une seule voix. Le camp adverse leur avait reproché de na pas contrôler les nombreux groupes de franc tireurs étrangers opérant sous le toit de la Séléka, et qui en font à leur tête.
Pendant ce temps les massacres continuent…
L’un des plus grands espoirs est que les combattants de la Séléka mettent de l’ordre dans leurs rangs et prennent des décisions crédibles. Mais un autre espoir est réduit à une peau de chagrin : celui de voir la réussite d’une intervention extérieure. Depuis décembre dernier 6000 soldats de l’Union africaine et 2000 soldats francais qui s’efforcent d’assurer tant bien que mal la sécurité avant tout dans la capitale Bangui ,mais n’ont quasiment rien pu faire dans le reste de ce pays – qui est presque deux fois plus grand que l’Allemagne. En fait l’Union européenne voulait les soutenir et envoyer des renforts. Mais jusqu’ici on ne voit rien venir, constate l’éditorialiste. Les choses pourraient changer en septembre quand ce seront les Nations unies qui prendront en main la mission de paix en Centrafrique. Officiellement les effectifs pour leur mandat comprend 12.000 hommes. Mais , remarque la Süddeutsche Zeitung, ce chiffre ne figure encore que sur le papier…
La taz, die tageszeitung de Berlin revient sur l’attaque de mardi dernier sur la “Villa Somalia”
C‘est par cette attaque spectaculaire sur le palais présidentiel en plein coeur de la capitale somalienne Mogadiscio que la milice islamiste al Shebab se manifeste à nouveau écrit la taz. Après des échanges de tirs de plusieurs heures, avec les forces de sécurité présidentielle et des unités de la troupe africaine d’intervention AMISOM, les assaillants ont finalement été repoussés. Le Président Hassan Sheikh Mohamud ne se trouvait pas sur les lieux au moment de l’attaque.
Quelques heures auparavant seulement, venait de se terminer à Mogadiscio même une conférence sur la sécurité , au cours de laquelle le gouvernement , des députés et des représentants des régions se félicitaient des récents succès remportés dans la lutte contre Al Shebab !
Et la taz cite un chercheur de l’Institut somalien d‘ Etudes politique Abdirashid Hashid qui rappelle que les Shebab ont promis de laisser éclater leur colère au grand jour pendant le Ramadan et qu’il fallait s’attendre à de nouvelles atttaques .
Dernièrement les attaques islamistes se sont multipliées en Afrique de l’Est. Ainsi dans les régions côtières du Kenya proches de la Somalie, la situation est particulièrement tendue avec des attaques et des attentats quasi quotidiens.
Le Soudan du Sud a trois ans
Le quotidien Die Welt se penche sur le pays qui vient de célébrer le troisième anniversaire de son indépendance…
Les promesses faites par le président Salva Kiir le 9 juillet 2011 sonnent aujourd’hui comme une mauvaise plaisanterie , remarque Die Welt. Kiir avait alors solennellement proclamé :
« Face à notre combat pour la liberté, la démocratie, la justice, l’égalité et la dignité humaine, le Soudan du Sud ne sera pas seulement le plus jeune état du monde, mais aussi sa plus jeune démocratie ! ».
D’abord des disputes au sujet de la répartition des revenus de l‘exploitation pétrolière ont amené le pays au bord de la banqueroute. Au cours des 7 derniers mois la brutale lute pour le pouvoir entre Kiir et son ex-allié et rival Riek Machar, ont coûté la vie à plus de 10.000 personnes et fait un million de sans foyers et de déplacés internes. Maintenant une catastrophe de plus grande envergure encore menace. La guerre civile a largement paralysé la production agricole, si bien qu’à partir du mois d’août, 4 millions de personnes sont menacées de famine au Soudan du sud.
De nombreux champs n’ont pas pu être cultivés en raison des combats. Même si ceux -ci ont baissé d’intensité ces derniers temps, la saison des pluies va rendre l’ensemencement impossible. Par ailleurs des centaines de milliers d’ouvriers agricoles sont dans des camps de réfugiés et les semences – si elles étaient disponibles- seraient probablement volées. L‘un des responsables de la crise, le président Kiir lui même, dit s’attendre à l’une « des plus graves famines des dernières décennies. »
Fragilité des chances de paix
Die Welt doute que la situation ne change rapidement alors que les quatre accords de paix passés cette année ont été foulés au pied alors que l’encre de la signature des parties en conflit n’était pas encore tout à fait sèche.
Ce n‘est que depuis le dernier tour de négociations le 10 juin quand Kiir et Machar sont convenus de mettre en place un gouvernement de transition dans les 60 jours que la situation s’est quelque peu calmée. Mais la production pétrolière a diminué d’un tiers depuis le début des combats en décembre. Le gouvernement a dû emprunter 200 millions de dollars aux sociétés pétrolières et malgré cela a un retard considérable dans le paiement de ses obligations.
Enfin, le journal évoque les appartenances ethniques comme l’une des sources du conflit et constate que ni Salva Kiir, ni Reik Machar n’ont réussi à se transformer de rebelles en dirigeants démocratiques d’un état dont le loyalisme vis-à-vis d’institutions politiques serait plus fort qu’envers la propre ethnie.
Au Nigeria 1500 morts depuis le début de l’ année
Tel est le nombre de ´personnes tuées- hommes ,femmes et enfants – par les islamistes au Nigeria, relève le journal Neues Deutschland. Ces cinq dernières années ce sont des centaines de milliers de Nigérians qui vivent dans la peur face à la terreur que répand le groupe islamiste Boko Haram dans le nord pays où il veut établir un Etat islamique basé sur la Charia, rapporte le journal.
La situation au Nigéria rappelle d’autres foyers de crise récurrents, tels que l’Afghanistan ou l’ Irak. L’état n’est plus en mesure de protéger ses ressortissants. En de nombreux endroits ce sont des milices de citoyens qui tentent d’assurer un minimum de sécurité à la place de l’armée et des forces de l’ordre nationales.
Le Nigéria est –il en train de péricliter, de devenir un Etat failli? Cela est à craindre, conclut l’éditorialiste du Neues Deutschland.
Par: dw.de