La Montée en Puissance de la Mafia des Faux Documents à la Brigade Criminelle

Publié le 17 avril 2024 , 5:17
Mis à jour le: 17 avril 2024 5:15 am

La Montée en Puissance de la Mafia des Faux Documents à la Brigade Criminelle

 

direction de police judiciaire dspj bangui centrafrique le 18 juillet 2019 par micka pour corbeaunews
Devant la direction de police judiciaire (Brigade criminelle). Photo CNC / Mickaël Kossi

 

Bangui, 18 avril 2024 (CNC)

 “Quand la confiance s’effrite, la corruption s’épanouit ». C’est ainsi que depuis plusieurs mois, un sombre tableau se dessine au sein de la brigade criminelle. Une pratique mafieuse, insidieuse et perfide, s’intensifie : la fabrication de faux documents, notamment pour la demande des cartes nationales d’identité. Cette sinistre affaire prend pour cible particulière les citoyens musulmans, qui se retrouvent pris au piège de cette toile de corruption.

 

Imaginez un citoyen centrafricain de confession musulmane, se rendant pourtant de bonne foi à la brigade criminelle afin de demander la délivrance d’une nouvelle carte nationale d’identité. Au lieu de recevoir l’assistance et la protection auxquelles il devrait avoir droit, il se heurte à une impitoyable réalité : les policiers en charge des demandes l’accusent de fournir des documents non conformes, des faux.

 

Face à ce dilemme, le citoyen se trouve contraint de retourner chez lui, où il se voit contraint de négocier avec les policiers corrompus. Ces derniers ne cherchent qu’à tirer profit de la détresse de cet individu en lui extorquant de l’argent. La proposition est simple mais dépravée : verser une somme conséquente pour que les policiers fabriquent un “vrai” document, authentique aux yeux de la loi.

 

Une fois le marché conclu et l’argent échangé, les policiers se mettent immédiatement au travail. Ils forgent de toutes pièces dans les quartiers de faux documents, usurpant l’identité de la victime pour mieux la dépouiller. Puis, ils soumettent la demande de carte nationale d’identité au nom de cette personne, sans aucun scrupule quant à la légalité de leurs actes.

 

Ali Mahamat, l’une des victimes, explique son cas : “Je suis originaire de Bria, dans la préfecture de la Haute-Kotto, au nord de la République centrafricaine. En venant à Bangui pour obtenir ma carte d’identité nationale, j’ai été confronté à l’accusation de faux documents par les policiers de la brigade criminelle, malgré leur authenticité. Ils m’ont proposé d’aller moi-même au tribunal de Bimbo et à la mairie faire des nouveaux documents, ou alors leur verser de l’argent pour obtenir de nouveaux documents, qu’ils promettaient d’obtenir grâce à leurs contacts au tribunal de Bimbo et à la mairie. J’ai cédé à leur deuxième proposition, leur remettant 30 000 francs pour l’acte de naissance et 20 000 francs pour le certificat de nationalité.”

 

Cette pratique malveillante n’est pas le fruit du hasard. Une enquête approfondie menée par une équipe de journalistes du CNC a révélé l’ampleur alarmante de cette corruption au sein de la brigade criminelle. Les résultats sont sans appel : une intensification des activités mafieuses, touchant principalement la communauté musulmane, qui représente près de 99% des victimes de ce racket organisé.

 

Dès qu’un citoyen musulman se présente à la brigade criminelle pour obtenir sa carte nationale d’identité, les obstacles se dressent sur son chemin. Les policiers exigent des documents impossibles à obtenir, allant jusqu’à contester la validité des actes de naissance les plus légitimes. Cette stratégie délibérée vise à bloquer intentionnellement les demandes, ouvrant ainsi la voie à un système mafieux bien en place.

 

Ousman, une autre victime, s’explique : “Je me suis rendu à la brigade criminelle pour demander une nouvelle carte nationale d’identité. Malgré quatre jours passés dans la file d’attente dès 4 heures du matin, mes documents ont été rejetés sous prétexte de non-authenticité. On m’a demandé des copies d’actes de naissance de mon père et de mon grand-père, tous deux décédés. La tâche de retrouver ces documents est ardue, et jusqu’à présent, je n’ai pu obtenir ma carte d’identité. J’en appelle aux autorités pour nous venir en aide face à cette exigence absurde de documents impossibles à fournir.”

 

Face à cette sombre réalité, il est impératif de réagir. Les autorités doivent prendre des mesures fermes pour mettre un terme à cette mafia des faux documents qui gangrène la brigade criminelle. La confiance du peuple envers les institutions de sécurité est en jeu, et seule une action déterminée pourra restaurer l’intégrité et l’équité dans la délivrance des documents officiels.

 

Par Gisèle MOLOMA

Corbeaunews Centrafrique

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