La monnaie virtuelle en RCA : entre décisions politiques et réalités sociales selon la Concertation des Forces Républicaines de Centrafrique

Publié le 30 octobre 2023 , 7:10
Mis à jour le: 30 octobre 2023 3:55 pm

La monnaie virtuelle en RCA : entre décisions politiques et réalités sociales selon la Concertation des Forces Républicaines de Centrafrique

 

L'hémicycle de l'assemblée nationale le jour de la remise du projet de la nouvelle constitution
L’hémicycle de l’assemblée nationale le jour de la remise du projet de la nouvelle constitution

 

Bangui, 31 octobre 2023 (CNC) – La République centrafricaine se trouve à un carrefour entre les décisions politiques audacieuses en matière de monnaie virtuelle et les réalités sociales du pays. La Concertation des Forces Républicaines expose les défis et les inégalités qui en résultent, mettant en lumière les implications économiques et sociales de cette transition.”

 

TRIBUNE DU PEUPLE
d’information de la Concertation des Forces Républicaines de Centrafrique

‘‘ Nous ne reconnaissons pas la constitution du 30 Juillet 2023, résultant d’un coup d’Etat Constitutionnel’’.

THEME :  ‘‘BENGBA A TE, VOUKO A TENE APE’’ ou Comment le Gouvernement a officialisé la spéculation avec la monnaie virtuelle en RCA.

1-QUE SIGNIFIE ARGENT, MONNAIE ET CADRE LEGAL

Les termes argent et monnaie sont souvent utilisés de manière interchangeable, mais ils ont des significations différentes. La monnaie désigne la forme spécifique de l’argent en circulation, comme les pièces et les billets. C’est le moyen d’échange utilisé lors des transactions. Une monnaie sert à payer : elle facilite l’achat des biens et des services, compter : en permettant de mesurer ou comparer simplement la valeur d’un bien ou d’un service, gardée ou stockée pour être utilisée dans le futur.

La monnaie fiduciaire est constituée par les pièces et les billets. Elle a cours légal c’est-à-dire que, dans une zone définie, personne ne peut refuser d’être payé avec cette monnaie. La monnaie scripturale qui est stockée sous forme d’écritures sur les comptes bancaires est utilisable par des moyens comme la carte bancaire, le chèque ou le virement. La monnaie est tout ce qui est acceptée comme moyen de paiement. Elle doit donc être facilement utilisable, avoir une valeur stable et inspirer confiance.

Le franc CFA est la monnaie commune aux Etats de la « Zone franc » créée à la fin des années 1930, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Une panoplie de textes et de traités règlemente le fonctionnement de la monnaie CFA XAF et la RCA qui a dûment ratifié ces traités ne peut faire cavalier seul, sans respects des conventions de la CEMAC

https://cemac.int/wp-content/uploads/2023/09/21_Reglement-Institution-Programme-Communautaire-echange-interuniversitaires.pdf

 

2-BITCOIN  ET CRYPTOMONNAIE, L’ARNAQUE DU SIECLE ?

 

Pour qu’une monnaie existe, il est essentiel que les personnes qui s’en servent aient confiance en elle. Autrement dit, elles admettent la valeur qui lui est attribuée par l’organisme émetteur. Or il n’y a aucun organe émetteur de monnaies virtuelles reconnu et officialisés pars des Etats ou groupe d’Etat à travers le monde. Il n’y a que des spéculateurs.

Fin avril 2022, le pouvoir du président Faustin Archange Touadéra avait fait voter une loi faisant du bitcoin et d’une cryptomonnaie centrafricaine, le sango, des « monnaies de référence » au côté du franc CFA. Le 29 mai de la même année, une loi réglementant la ‘‘tokénisation de ses ressources naturelles et foncières’’ en cryptomonnaies, y compris pour les étrangers, un an après avoir légalisé le recours à ces devises virtuelles pour toute transaction. Le texte a été voté « par acclamation »

La cryptomonnaie n’existait pas il y a dix ans, elle affole aujourd’hui les marchés. Enquête sur un ovni économique qui attire et inquiète. Pour Baudouin Eschapasse, Les arnaques ciblant les amateurs de cyberdevises se multiplient.  Selon les économistes, la monnaie virtuelle est purement spéculative et ne repose sur aucune réalité économique.  Que vaut vraiment la cryptomonnaie qui affole les marchés ? Pas grand-chose, si l’on en croit les Nobel d’économie Jean Tirole et Joseph Stiglitz.

Une cryptomonnaie est une monnaie numérique émise sans banque centrale, et utilisable au moyen d’un réseau informatique. Apparus en 2009 avec la blockchain, les cryptoactifs utilisent des technologies de cryptographie et permettent des processus d’émission et de règlement des transactions ne faisant plus appel à un intermédiaire humain, mais d’un système de blockchain très consommateur de ressources informatiques et énergétiques. Ce minage a lieu dans un centre Informatique donc il faut un parc de puissants Serveurs et consommer jusqu’à 20 kW pour un seul serveur.  Or en RCA seule 14,3 % de la population a accès à l’électricité, avec environ 0,4 % dans les zones rurales ou vit la majorité de la population. Pour ce qui est de l’informatique et des télécommunications, la RCA est très en retard en ce qui concerne le développement de l’accès à l’Internet à haut débit.

 

3-LE CENTRAFRICAIN FACE A LA MONNAIE VIRTUELLE.

 

La monnaie virtuelle n’est pas à l’heure actuelle facilement utilisable en Centrafrique. Elle ne constitue pas une valeur stable et n’inspire pas confiance. C’est une démarche purement spéculative, inadaptée à la société centrafricaine.  Selon la Banque Mondiale, https://www.banquemondiale.org/fr/country/centralafricanrepublic/overview

La RCA a une population d’environ 6 100 000 habitants et se classe tout en bas des indices du capital humain et de développement humain (188e rang du classement sur 191 pays en 2022). Les institutions sont faibles, les citoyens ont un accès insuffisant aux services de base, le manque d’infrastructures est sévère, la violence politique est généralisée et le tissu social s’est détérioré. Le pays est gangrené par la mauvaise gouvernance avec les facteurs de fragilité incluant : le manque de cohésion sociale, la concentration du pouvoir politique, les violations perpétuelle des textes fondamentaux de fonctionnement, les disparités sociales et régionales, l’accaparement et la mauvaise gestion par l’élite des ressources naturelles, et un état d’insécurité durable alimenté par un système régional de conflit.

L’adoption d’une monnaie virtuelle à laquelle la grande majorité de la population constituée de paysans, cultivateurs, éleveurs et quelques commerçants analphabètes est politiquement irresponsables et économiquement meurtrière.  Un paysan, un cultivateur ne peut pas avoir accès. Un éleveur ne peut pas avoir accès. Il n’y a pas l’électricité partout en RCA. Tout le monde ne sait pas utiliser Internet. C’est un système injuste et mafieux imposé par la gouvernance du Président Touadera.

 

4-SCANDALE : LES PREMIERES VICTIMES DU BITCOIN ET APPEL A LA RESPONSABILITE DU GOUVERNEMENT CENTRAFRICAIN.

 

Comme le malheur ne vient pas seul, il y a déjà des victimes de la cryptomonnaie à Bangui. Une entreprise de cryptomonnaie dénommée ‘‘La Clé du Succès’’ vient de se volatiliser avec plusieurs

Nous rendons le Président Touadera et son Ministre Justine Gourna-Zacko responsable de cette tragédie.

  • Nous recommandons à la CEMAC de faire respecter les clauses des traités de la COSUMAF par la RCA
  • Nous conseillons aux consommateurs lésés de se constituer parties civiles et de mandater des structures juridiques pour porter plainte contre les acteurs et les auteurs de ce scandale.
  • Les personnes lésées peuvent se mettre en relation avec les plaignants contre Parfait SIMB ou contacter le service antifraude au Bitcoin en France au +33 (0)1 85 53 36 28 où des attachés d’information sont à leur écoute et expliqueront leur fonctionnement. Que les personnes ayant subi des dommages utilisent les messages, loi et déclaration de promotion du gouvernement et lui demander de prendre ses responsabilités et pour rembourser toutes personnes ayant investi dans le Bitcoin en RCA.

 

Fait à Paris le 21/10/2023

La Cellule de Communication de la Concertation des forces républicaines de Centrafrique du 10 Octobre 2023

 

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