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la mise à la retraite de deux officiers magistrats  : une confusion administrative monumentale

la mise à la retraite de deux officiers magistrats  : une confusion administrative monumentale

 

Le magistrat Jacques Ouakara, président de la cour entouré par deux membres de ladite cour
Le magistrat Jacques Ouakara, président de la cour entouré par deux membres de ladite cour. CopyrightCNC

 

 

Bangui, 26 mars 2024 (CNC)  

 Le décret présidentiel du 15 mars 2024 mettant à la retraite des officiers de l’armée centrafricaine continue de faire débat.

 

La décision présidentielle du 15 mars 2024, annonçant la mise à la retraite des officiers des Forces armées centrafricaines ayant atteint la limite d’âge de leur grade, continue de susciter du débat. Cependant, ce qui a intensifié les controverses, c’est l’inclusion de deux officiers magistrats dans cette mesure présidentielle. Ces deux professionnels, capitaine Yetinzapa et lieutenant Djialla Yves, après avoir été incorporés dans l’armée nationale, ont suivi une formation à l’école nationale de la magistrature de Bangui, . Suite à leur formation, ils ont exercé dans la magistrature et occupent des postes importants au sein du système judiciaire du pays depuis plusieurs années.

Cependant, à la grande surprise de tout le monde, ils ont été cités dans le décret présidentiel plaçant certains officiers à la retraite.  Par conséquent, leur mise à la retraite de l’armée a soulevé des questions quant à la cohérence et à la légalité de cette décision.

 

Les Centrafricains s’inquiètent de l’existence de deux fonctions publiques distinctes dans le pays. Si les magistrats Yetinzapa et Djialla Yves sont également soumis aux règles de retraite militaire, devraient-ils également être concernés par les mêmes dispositions dans le secteur judiciaire ? Cette interrogation révèle une lacune dans la clarification des statuts professionnels et des réglementations gouvernementales, ce qui laisse place à une confusion administrative généralisée.

 

Par ailleurs, la question des salaires perçus par ces magistrats-officiers suscite également des débats. Si, en tant qu’officiers militaires, ils perçoivent une solde militaire, sont-ils également rémunérés en tant que magistrats ? Cette dualité des revenus, si elle existe, soulève des inquiétudes quant à l’équité et à la transparence du système de rémunération du secteur public. Les citoyens du pays de Boganda exigent des éclaircissements sur cette éventuelle double salaires, espérant une réponse du gouvernement pour dissiper tout soupçon de favoritisme ou de corruption.

 

Les deux magistrats concernés occupent des postes importants dans le système judiciaire. L’un d’eux est le deuxième substitut du commissaire du gouvernement à Bangui, tandis que l’autre travaille au tribunal militaire permanent de Bouar. Leur expérience et leur expertise dans le domaine de la justice laissent planer le doute sur la pertinence de leur retraite anticipée. De nombreux observateurs estiment que la contribution de ces professionnels à l’administration de la justice aurait pu être élargie, ce qui aurait profité à l’ensemble du système judiciaire.

 

Face à ces préoccupations croissantes, les autorités centrafricaines sont invitées à clarifier la légalité et la justification de la mise à la retraite de ces deux magistrats. Des explications transparentes sont nécessaires pour rétablir la confiance du public dans l’intégrité du gouvernement et dans la gestion de la fonction publique. La résolution de cette confusion administrative assurera une transition en douceur vers une administration publique plus claire et plus efficace.

 

Le départ à la retraite de deux magistrats soulève des questions sur la cohérence et la transparence de l’administration publique.

 

Par Gisèle MOLOMA

 

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