La File d’Attente Réinventée: Bouteilles et Pierres, Symboles d’Espoir des Jeunes Candidats à la fonction publique centrafricaine

Publié le 21 mars 2024 , 5:15
Mis à jour le: 21 mars 2024 4:55 am

La File d’Attente Réinventée: Bouteilles et Pierres, Symboles d’Espoir des Jeunes Candidats à la fonction publique centrafricaine

 

 

Trottoir jonché de bouteilles et des morceaux de cailloux et divers débris le long du mur de la direction générale de la fonction publique à Bangui, capitale de la République centrafricaine. Ceci représente les candidats à l'intégration dans la fonction publique centrafricaine qui gardent leur place par des bouteilles et des pierres.
135 candidats à l’intégration dans la fonction publique centrafricaine représentés par les cailloux et bouteilles dans la queue à la direction de la fonction. CopyrightCNC

 

Bangui, 22 mars 2024 (CNC)

 Le projet d’intégration de six mille jeunes dans la fonction publique centrafricaine a soulevé des défis sans précédent et des tensions palpables devant le ministère de la fonction publique..

 

Un système débordé

 

La promesse du gouvernement d’intégrer six mille candidats dans la fonction publique à la veille des élections législatives et présidentielle de 2025 a déclenché une ruée sans précédent vers les bureaux administratifs. Cette annonce, censée apporter une lueur d’espoir à une population majoritairement sans emploi, a au contraire exacerbé les tensions. Les candidats, dans une course contre la montre et la compétition, adoptent des stratégies inhabituelles pour conserver leur place dans une file d’attente interminable.

 

File d’attente matérialisée

«

Je n’ai jamais rien vu de tel de ma vie. Des bouteilles et des pierres portant nos noms servent désormais d’espaces réservés dans ces files d’attente interminables », partage Jean-Pierre, candidat. Ce système déconcertant, où des objets inanimés remplacent les individus, témoigne du désespoir et de l’ingéniosité humains face à l’adversité. Chaque jour, près de deux cents bouteilles et pierres sont alignées, symbolisant l’espoir et l’attente d’une vie meilleure.

 

Un ballet administratif quotidien

 

Le processus est devenu un ballet administratif où la place de chacun n’est pas marquée par sa présence physique mais par une pierre ou une bouteille.

« Le soir, on dépose son nom sous une pierre, et le lendemain, c‘est son passeport d’entrée », explique Fatou, une autre candidate. Cette méthode, bien que créative, met en évidence l’ampleur du désespoir chez les jeunes qui cherchent leur place au soleil.

 

Les conséquences d’une promesse

 

Cette situation illustre non seulement la précarité de l’emploi mais aussi l’impréparation face à l’ampleur de la demande. Le gouvernement, en tentant de motiver les jeunes centrafricains dans le cadre de la prochaine présidentielle de 2025, a peut-être sous-estimé la capacité d’accueil de ses propres structures et le désespoir de sa jeunesse.

« C‘est un vrai parcours du combattant. Chaque jour est un combat pour ne pas perdre sa place, au sens propre comme au sens figuré », confie Freddy, les yeux rivés sur la pierre qui porte son nom.

 

L’initiative d’intégration à la fonction publique, aussi louable soit-elle, révèle les failles d’un système à bout de souffle.

 

Cette présentation illustre bien les difficultés et les dispositifs de fortune mis en place par les candidats à l’insertion dans la fonction publique centrafricaine. Leur quotidien, marqué par l’attente et l’incertitude, est le reflet d’une société en quête de stabilité et de dignité.

 

Par Alain Nzilo

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 1

CNC groupe 2

Groupe Infos

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.

 

 

Aucun article à afficher