La femme Africaine : femme des champs ou femme des villes …

Publié le 7 mars 2022 , 7:02
Mis à jour le: 7 mars 2022 1:18 pm

 

Bangui, 8 mars 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – Les femmes africaines n’ont pas toujours la vie facile pourtant elles représentent les premiers acteurs économiques et sociaux du continent grâce à leur travail acharné et leurs modes d’organisation astucieux.

La député Émilie Béatrice Epaye
La député Émilie Béatrice Epaye. Photo CNC

 

Malgré l’urbanisation croissante des pays d’Afrique, plus de trois quart d’entre elles travaillent encore dans le secteur agricole. Or ce travail dépasse l’entendement et il est sans comparaison si on ajoute les tâches domestiques, l’éducation des enfants, l’entretien du foyer et la préparation des repas. Levées à l’aube et couchées après le reste de la famille, les journées sont interminables lorsqu’elles doivent porter toutes sortes de matériels sur leur tête sur des kilomètres de distance pour aller cultiver des terres qui ne leur appartiennent pas.

 

De plus, comme elles n’existent pas dans le droit foncier, les femmes compensent en exerçant soit une activité artisanale soit en vendant sur les marchés les aliments qu’elles ont cultivés ou cuisinés. Le gain peut paraitre minime par rapport au temps consacré si l’on compte le transport mais il permet aux femmes d’acquérir une certaine autonomie financière dans la famille : l’argent qu’elles gagnent reste leur propriété.

 

Ainsi, la femme africaine porte bien souvent sur ses épaules, dans tous les sens du terme, la santé économique des campagnes africaines. Une véritable performance qui force l’admiration lorsque l’on sait qu’aucune n’échappe à l’impératif de la procréation. Un ventre vide est une malédiction.

Mais une nouvelle génération de femmes africaines voit le jour, celles qui fuient leur villages pour vivre en ville, où elles échappent à la fois à l’autorité du groupe et des anciens et à une impitoyable division sexuelle du travail. La vie urbaine apporte une nette augmentation de la condition féminine. Les fillettes ont accès à l’école, leurs ainées aux services de santé, les études sont accessibles et plus longues et le mariage est plus tardif. La ville devient un lieu d’émancipation.

 

Travail à l’extérieur, fécondité contrôlée… la femme est donc incontestablement plus libre en ville qu’à la campagne. Mais elle paie chère sa liberté. D’abord parce que d’atout économique son enfant devient une charge. La famille élargie n’est plus là pour veiller sur l’enfant et le nombre de foyers monoparentaux augmente sans cesse. Mais aussi de par la précarité qui les attendent, car la ville est parfois synonyme de lieu de perdition et de débauche sexuelle comme en atteste le nombre de contaminations par le sida dans les zones urbaines.

 

Toutefois, beaucoup de femmes africaines parviennent à des métiers et des fonctions valorisantes que ce soit dans le tertiaire, le BTP, l’éducation voire même la politique comme l’atteste le nombre de ministres féminins.

 

On l’aura compris, les femmes africaines n’ont pas la partie facile. Mais cette difficulté est aussi ce qui les rend fortes. La formidable puissance économique et sociale des femmes africaines distingue en effet ce continent du reste du monde. Alors entre africaine des champs ou africaine des villes, pas besoin de choisir, car elles resteront toujours un modèle de courage et de dignité pour le reste du monde.

 

Par Adama Bria

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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