La communauté internationale au chevet des populations centrafricaines en détresse

Publié le 26 janvier 2022 , 6:17
Mis à jour le: 26 janvier 2022 6:17 pm

Selon Denise Brown, en 2021, 1.7 millions de personnes ont bénéficié chaque mois de l’aide humanitaire en vivres ou au travers des transferts monétaires, ainsi que de l’approvisionnement en eau

La Coordonnatrice humanitaire en République Centrafricaine - Denise Brown. Photo CNC / Cyrille Yapende
La Coordonnatrice humanitaire en République Centrafricaine – Denise Brown. Photo CNC / Cyrille Yapende

 

Bangui, 26 janvier 2022 (Corbeaunews – Centrafrique ) – La communauté internationale reste mobilisée au chevet des populations centrafricaines en détresse, a déclaré la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies en Centrafrique, Coordonnatrice humanitaire, Denise Brown. « La RCA n’est pas un pays oublié. On a pu ensemble, avec les autorités, les ONG, les agences des Nations Unies, mobiliser pratiquement tout l’argent nécessaire pour répondre aux besoins aigues de la population », a dit Denise Brown, au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la MINUSCA, mercredi, à Bangui. 

 

Cinq jours après le lancement du Plan de réponse humanitaire 2022, chiffré à 461,3 millions de dollars, « on a déjà 10% de l’argent qu’on a demandé, mais je vais insister pour faire beaucoup de plaidoyer », a annoncé la Coordonnatrice humanitaire, rappelant que, « pour 2021, on avait demandé 441 millions de dollars qui ont été financés à hauteur de 88%, soit 392 millions de dollars, donc le taux le plus élevé de financement globale humanitaire en termes de pourcentage ». Selon Denise Brown, en 2021, 1.7 millions de personnes ont bénéficié chaque mois de l’aide humanitaire en vivres ou au travers des transferts monétaires, ainsi que de l’approvisionnement en eau, des actions d’assainissement, d’hygiène, de santé ou même de protection des civils. « En 2022, on va aller jusqu’à deux millions par mois. On a la capacité de couvrir les besoins. Ensemble, avec les autorités et les partenaires, nous allons continuer de mobiliser de l’argent, en 2022, parce que les conflits en 2021 ont provoqué des déplacements importants », a-t-elle renchéri.

Evoquant les difficultés qui entravent le travail des humanitaires en Centrafrique, notamment les conflits armés, les infrastructures routières ou encore l’usage des engins explosifs improvisés, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général rappelle aux acteurs du conflit dans le pays qu’en plaçant de tels engins sur les axes, ils mettent en danger tout le monde. « Encore une fois, tous ceux qui ont des armes, doivent penser quand même à la population », a-t-elle imploré, avant de regretter : « si votre cible est la population, voilà l’impact ! ». 

Encore une fois, tous ceux qui ont des armes, doivent penser quand même à la population

Sur le même ton, le chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RCA, Vedaste Kalima, a indiqué que malgré ces énormes défis, les humanitaires resteront engagés aux côtés des Centrafricains. « Il n’est pas facile aux partenaires humanitaires de faire leur travail. Mais, la consigne est de rester et de servir, ils l’ont fait et vont continuer toujours à le faire », a-t-il rassuré.

De son côté, le directeur de la Communication et de l’Information publique de la MINUSCA, Charles Bambara, a fait part de la rencontre, le 24 janvier, entre le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en Centrafrique, Mankeur Ndiaye, et le chef de la délégation de l’armée du Bangladesh, Lt-Gen. Alam MD Saiful, qui a rendu visite aux casques bleus bangladais déployés en Centrafrique au sein de la Mission. « J’en ai profité aussi pour féliciter le contingent du Bangladesh, parce que le Bangladesh est présent dans beaucoup de secteurs au sein de la Mission pour la paix, la stabilité et la sécurité en République centrafricaine. Et nous avons beaucoup échangé aussi sur la nécessité de faire en sorte que le travail du contingent du Bangladesh puisse être mieux connu, mieux apprécié par les populations à travers beaucoup d’actions civilo-militaires », a déclaré Mankeur Ndiaye à l’issue de cette rencontre, annonçant des offres du Bangladesh à la MINUSCA, notamment la construction d’un hôpital de niveau 2 et 3, ainsi que la lutte contre les engins explosifs improvisés.

Sur la situation des droits de l’homme, Charles Bambara a annoncé que du 18 au 24 janvier, la MINUSCA a documenté 11 abus et violations des droits de l’homme ayant affecté au moins 17 victimes, soulignant que la MINUSCA est en train de vérifier 6 incidents allégués, représentant huit violations des droits de l’homme et du droit humanitaire qui auraient affecté neuf victimes. « Le nombre d’incidents et violations documentés reste stable chaque semaine depuis le début de l’année ; le nombre de victimes confirmées cette semaine semble revenir à un niveau stable, après l’augmentation notée la semaine dernière en raison de deux attaques indiscriminées », a-t-il précisé.

Pour sa part, le porte-parole de la Force de la MINUSCA, Major Zouhair El Kandoussi, a affirmé que « Dans la région ouest, la MINUSCA poursuit ses opérations de nettoyage des engins explosifs improvisé et des patrouilles robustes tout en mettant en garde les éléments armés contre toute tentative de violence contre la population. Dans la région centre, environ 53 combattants anti-balaka, ayant dix armes, se sont rendus aux FACA et la MINUSCA suit de près l’évolution de la situation. La situation sécuritaire dans l’est du pays est restée relativement stable », a-t-il déclaré.

Le porte-parole de la Police de la MINUSCA, la Capitaine Sylvie Agba Mazalo a annoncé que le vendredi 21 janvier, le chef de la composante Police de la MINUSCA, commissaire de police Christophe Bizimungu, a tenu une vidéoconférence avec 101 officiers de police, pour lancer une vaste campagne de prévention de justice populaire et des détentions injustes basées sur des accusations de sorcellerie. « Cette assise, assortie des échanges houleux, a permis au chef UNPOL de donner des orientations sur la conduite des prochaines enquêtes y relatives, ainsi que la possibilité de conseiller les parties nationales impliquées dans la gestion des affaires de sorcellerie pour créer un cadre favorable afin de gérer de telles accusations en conformité avec la loi centrafricaine », a-t-elle indiqué.

Avec la Minusca

 

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