vendredi, décembre 20, 2024
AccueilActualitésActualités en CentrafriqueLa Centrafrique : Quand la corruption au sein de l'armée nourrit la...

La Centrafrique : Quand la corruption au sein de l’armée nourrit la criminalité

La Centrafrique : Quand la corruption au sein de l’armée nourrit la criminalité

 

parade militaire à Berengo lors de la sortie officielle@Erick Ngaba
Parade militaire à Berengo lors de la sortie officielle des soldats FACA formés par des instructeurs (mercenaires) russes. Copyright©Erick Ngaba

 

 

 

Bangui, 02 novembre 2023 (CNC) – Depuis près de cinq ans, la Centrafrique est le théâtre de multiples braquages et assassinats à Bangui et dans les villes de province. Les citoyens centrafricains vivent dans la crainte constante de devenir les victimes de ces actes criminels. Avoir une moto flambant neuve est devenu un risque, voire un facteur de mort. Les motos sont devenues la cible de choix pour les malfaiteurs. Cependant, selon un officier de la gendarmerie, que nous nommerons Firmin, les motivations des agresseurs vont au-delà de ce que l’on pourrait croire.

 

Firmin affirme que la source de cette montée de la criminalité réside principalement dans la gestion du pays, en particulier au sein de l’armée nationale. La corruption au sein de cette institution a favorisé l’essor de la criminalité à travers tout le pays. Pour Firmin, tout commence dès le processus de recrutement au sein de l’armée nationale.

 

Selon ses dires, depuis près de six ans, pour être enrôlé dans les Forces Armées Centrafricaines (FACA), un candidat doit, en l’absence de liens familiaux privilégiés, mettre la main à la poche. Il faut débourser entre 50 000 et 100 000 francs CFA pour obtenir un formulaire de recrutement. Cette somme peut sembler modeste, mais pour de nombreux jeunes dont les familles sont dépourvues de ressources, c’est un obstacle insurmontable. En conséquence, ces jeunes se tournent vers la criminalité, en braquant des motos appartenant à des particuliers. Une fois en possession d’une moto, le jeune a la possibilité de vendre ce bien pour financer sa candidature au sein de l’armée.

 

La corruption ne s’arrête pas là. Une fois que le jeune braqueur est admis dans les rangs des FACA et termine sa formation, il se rend compte qu’il doit encore verser de l’argent pour progresser en grade. Cela signifie que le jeune soldat, maintenant armé de manière officielle, continue de commettre des vols et des braquages pour réunir les sommes nécessaires afin de satisfaire les exigences financières de ses supérieurs et avancer dans la hiérarchie militaire.

 

Au lieu de défendre son pays, ce jeune soldat se transforme ainsi en un criminel de haut vol, participant activement à l’aggravation de la situation sécuritaire en Centrafrique. Firmin a mené des interrogatoires avec certains de ces militaires criminels, mettant en lumière la sombre réalité de la corruption au sein des forces armées centrafricaines.

 

Un exemple flagrant de cette situation se manifeste depuis plusieurs mois à Obo, où les militaires sont devenus des braqueurs, et leur chef de détachement est resté étonnamment silencieux face à cette situation alarmante.

 

La situation décrite par Firmin révèle une grave défaillance au sein de l’armée nationale centrafricaine. La corruption et le manque de contrôle interne ont permis à des criminels de s’infiltrer dans les forces armées, sapant ainsi la sécurité et la stabilité du pays. Pour mettre fin à cette spirale de corruption et de criminalité, selon le commandant Firmin, il est impératif que des réformes structurelles et des mesures strictes de contrôle soient mises en place au sein de l’armée nationale. La Centrafrique a besoin d’une armée professionnelle et intègre pour restaurer la confiance de ses citoyens et assurer la paix et la sécurité dans le pays.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

Corbeaunews Centrafrique

Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21

Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com

Cliquez sur ce lien pour intégrer nos groupes  WhatsApp :

CNC Groupe 1

CNC groupe 2

Groupe Infos

 

Rappelons que dans les deux premiers groupes, seuls les administrateurs publient des contenus. Et c’est réservé uniquement aux articles du CNC.

 

 

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments