Koundé, Ville Fantôme de l’Éducation : Les Enfants Désertent les Salles de Classe pour les chantiers minier

Publié le 18 avril 2024 , 5:10
Mis à jour le: 18 avril 2024 5:16 pm

Koundé, Ville Fantôme de l’Éducation : Les Enfants Désertent les Salles de Classe pour les chantiers minier

 

Chantier d'or chinois à Abba, préfecture de la Nana-Mambéré, nord-ouest de la République centrafricaine.
Chantier d’or chinois à Abba, préfecture de la Nana-Mambéré, nord-ouest de la République centrafricaine.

 

 

Bangui, 18  avril 2024 (CNC)

 “À quoi servent les mots inscrits sur les tableaux noirs lorsque les champs et les mines offrent des promesses plus immédiates ? » A En effet, Depuis le début de l’année scolaire à Koundé, dans la préfecture de la Nana-Mambéré, un phénomène alarmant se dessine : le déclin de la fréquentation scolaire. Jadis emplis de cris d’enfants et de l’effervescence de l’apprentissage, les couloirs de l’école résonnent désormais d’un silence inquiétant. Où sont passés les 900 élèves qui avaient franchi les portes de l’école en début d’année ? La réponse est douloureusement claire : la dépravation scolaire gagne du terrain.

 

Selon les propos poignants du directeur de l’école, Monsieur Yéré Silvère Boniface, la raison de cette désertion est à chercher du côté des champs agricoles et des chantiers miniers. Les enfants, pour la plupart âgés de moins de 18 ans, sont irrémédiablement attirés par la promesse de gains immédiats qu’offrent ces labeurs, plutôt que par les perspectives incertaines de l’éducation.

 

Pourtant, ce n’est pas par manque de volonté que ces enfants délaissent les bancs de l’école. Koundé souffre d’un mal profond : le manque cruel d’enseignants qualifiés. Les maîtres parents, présents en lieu et place des pédagogues compétents, peinent à assurer une éducation de qualité. Leur motivation vacille face à des conditions précaires et un salaire insuffisant, les poussant parfois à déserter les salles de classe, laissant ainsi les enfants livrés à eux-mêmes.

 

Cependant, la responsabilité ne revient pas uniquement aux enseignants. Certains parents, désireux d’assurer la subsistance immédiate de leur famille, encouragent même leurs enfants à rejoindre les rangs des travailleurs des champs et des mines. L’école perd ainsi sa place de refuge, reléguée au second plan derrière les besoins urgents de la survie quotidienne.

Face à cette situation désespérée, Monsieur Boniface en appelle à l’action. Il implore les parents d’élèves de se tenir informés de la situation scolaire de leurs enfants, afin d’éviter que ces derniers ne tombent dans les filets de la déscolarisation. De même, il lance un appel pressant au gouvernement, réclamant l’envoi d’enseignants qualifiés pour sauver l’éducation à Koundé de l’abîme imminent.

 

L’école de Koundé, fondée en 1959 avec l’espoir de bâtir un avenir meilleur pour les générations futures, lutte aujourd’hui pour sa survie. Les murs décrépits témoignent du temps qui passe, mais aussi des défis persistants qui entravent le chemin vers le savoir et la réussite.

 

À Koundé, la dépravation scolaire n’est pas seulement un déclin de l’éducation, c’est aussi un déclin de l’espoir. Espérons que ces mots puissent rallumer la flamme de l’apprentissage, avant qu’elle ne soit étouffée à jamais par les ombres de la désillusion.

 

Emmanuel  Gassawi

Correspondant du CNC à Béloko

 

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