Jules Njawé , Du braqueur parisien au conseiller présidentiel : L’incroyable escroquerie aux uniformes de la Garde présidentielle
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Trois millions de francs CFA volatilisés, un commerçant camerounais arnaqué, des uniformes militaires livrés mais jamais payés. Les documents en notre possession dévoilent comment un ancien malfrat parisien, devenu conseiller du président Touadéra, a instrumenté une escroquerie aux allures d’affaire d’État.
Le parfait coup du faux mandataire Jules Njawé
Mars 2016. À Douala, un certain Gilles Njawé se présente chez un commerçant local. Son discours est bien calculé : “Je suis l’invité personnel du nouveau président centrafricain Touadéra pour son investiture. La Garde présidentielle n’a pas d’uniformes dignes de ce nom pour la cérémonie“. Il brandit une liste détaillée : 16 chemises, 16 paires de chaussures, 16 costumes. Le besoin paraît légitime, l’urgence crédible.
Une manipulation savamment calculée par son auteur, Jules Njawé
Ainsi, vue la commande, Le commerçant mord à l’hameçon. Gilles Njawé promet un paiement rapide dès son retour de Bangui. “Le président m’a chargé personnellement de cette mission”, insiste-t-il. La facture est établie : 2 960 000 francs CFA. Les uniformes sont achetés, livrés. Gilles Njawé disparaît avec le lot complet.
De la rue parisienne aux ors de la République
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais huit ans plus tard, le même Gilles Njawé réapparaît. Non plus comme simple escroc, mais comme conseiller à la présidence centrafricaine. Les recherches de notre rédaction ont permis de reconstituer son parcours : ancien “blouse noire” – nom donné aux braqueurs dans les quartiers chauds de Paris, il a su se frayer un chemin jusqu’aux plus hautes sphères du pouvoir à Bangui.
Un système qui pose question
Comment un homme au passé si trouble a-t-il pu accéder à de telles responsabilités ? Les témoignages recueillis à Paris et au Cameroun dressent le portrait d’un manipulateur chevronné. À Bangui, les portes se sont ouvertes, les questions gênantes ont été évitées. Un passeport diplomatique et un bureau présidentiel plus tard, l’ancien malfrat de Paris conseille désormais un chef d’État.
L’impunité comme seule réponse
Aujourd’hui, le commerçant camerounais prépare une plainte. Ses multiples demandes de remboursement sont restées lettre morte. Cette affaire n’est pas qu’une simple escroquerie. Elle révèle les failles béantes d’un système où les repris de justice d’hier deviennent les conseillers d’aujourd’hui.
Les faits sont là : un commerçant honnête a perdu trois millions, un escroc a gagné un poste présidentiel, et la République centrafricaine voit sa réputation encore plus entachée. Comme l’a si justement dit l’opposant Anicet Georges Dologuélé : “Le pays est devenu un repaire de bandits transfrontaliers“. Cette affaire lui donne tristement raison.
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