« J’ai rencontré le diable en Centrafrique » dixit Jérôme Delay, Grand Reporter

Publié le 12 septembre 2014 , 6:51
Mis à jour le: 12 septembre 2014 7:04 pm

Publié par: Corbeau News Centrafrique.

Dans la cour de la mosquée Ali Abu Aba à Bangui. | MICHAEL ZUMSTEIN/AGENCE VU POUR "LE MONDE"
Dans la cour de la mosquée Ali Abu Aba à Bangui. | MICHAEL ZUMSTEIN/AGENCE VU POUR “LE MONDE”

« J’ai rencontré le diable. » C’est ainsi que Jérôme Delay résume sa traversée du conflit centrafricain. Une phrase qui surprend dans la bouche de ce reporter aguerri, chef des photographes de l’agence Associated Press pour l’Afrique, rompu aux tragédies. Mais nulle part ailleurs qu’en Centrafrique, dit-il, il n’a vu d’aussi près la haine et la vengeance saisir les foules comme dans une transe collective. « C’est la première fois que j’assiste à cette nonchalance chez les tueurs, capables de découper des gens sous les yeux des photographes comme s’ils n’étaient pas là. »

Ils sont une petite dizaine de photoreporters à avoir couvert le basculement du pays en 2013 et 2014, et restent marqués. Au printemps 2013, la prise du pouvoir des rebelles musulmans de la Séléka traîne dans son sillage exactions et pillages, poussant les habitants chrétiens à former des milices d’autodéfense. En décembre, le rapport de force s’inverse : la défaite des nouveaux dirigeants sonne le signal d’une vengeance aveugle contre la minorité musulmane du pays, rendue responsable des troubles passés. Un règlement de comptes généralisé s’opère, parfois sous les yeux des soldats français et de la force africaine envoyés sur place.

 

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Par: lemonde.fr

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