Interdit de traverser le terrain de son grand-père  à Boganangone : Un jeune homme frappé presque à mort par les soldats FACA

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Interdit de traverser le terrain de son grand-père  à Boganangone : Un jeune homme frappé presque à mort par les soldats FACA

 

Interdit de traverser le terrain de son grand-père  à Boganangone : Un jeune homme frappé presque à mort par les soldats FACA
patrouille mixte-faca minusca

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 Dans une explosion de barbarie inimaginable, les soldats FACA ont laissé un jeune homme agonisant, gravement torturé pour avoir marché sur le terrain de son grand-père, un lieu où la famille n’a plus de droits face à leurs occupants armés et barbares.

C’est une histoire qui glace le sang et révolte les consciences. À Boganangone, Douan Mossambo, fils d’un ancien député, lutte pour sa vie sur un lit d’hôpital après avoir été sauvagement battu par des soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Son tort ? Avoir cherché des mangues dans la concession de son grand-père, juste à côté de la maison familiale de l’ancien député Mossambo  occupée illégalement par ces mêmes soldats. Ce drame, survenu le 6 mars 2025, est le deuxième épisode d’une violence gratuite infligée à cette famille respectable, qui avait pourtant ouvert ses portes aux FACA pour les héberger.

 

En effet, tout commence il y a un an. Un des fils cadets du propriétaire décide de se rendre à cinq kilomètres de la ville pour une course. À la sortie de Boganangone, il tombe sur la barrière dressée par les FACA, un point de contrôle officieux où les soldats extorquent les passants. Sans motif, sans provocation, ils l’interpellent et le passent à tabac. Coups de poing, coups de pied : le jeune homme rentre chez lui couvert de sang, à peine capable de tenir debout. La famille, abasourdie, s’indigne : « Quelle est cette histoire ? Une violence gratuite, ça n’a pas de sens ! » Déterminés à mettre fin à cette injustice, ils entament des démarches. Ils se rendent d’abord chez le maire pour exiger que les FACA quittent leur maison, occupée sans droit ni loyer depuis des années. Le maire les écoute, et déclare : « D’accord, je vais voir comment ils peuvent partir ». Puis ils vont voir le sous-préfet – aujourd’hui décédé – qui leur tient le même discours : « Oui, on va essayer de régler ça ». Les mois passent, un an s’écoule, et rien ne change. Les soldats restent, campés dans cette maison qui ne leur appartient pas.

Le jeune Douan Mossambo blessé au dos après une agression à Boganangone par les soldats FACA, assis contre un mur, portant un jean et observant ses blessures.
Douan Mossambo, fils de l’ex-député de Boganangone, blessé après une agression survenue le 6 mars 2025 dans la concession familiale réquisitionnée par les FACA.

 

Puis arrive le 6 mars 2025, et avec lui, une nouvelle descente aux enfers. Douan Mossambo, un autre fils du propriétaire, rentre du chantier où il travaille. Affamé après une longue journée, il se dit : « Je vais passer par la concession de mon grand-père, juste à côté de notre maison, pour cueillir des mangues et manger un peu. » Cette parcelle, voisine de la propriété familiale squattée par les FACA, est un lieu familier. Il commence à chercher des fruits sous les manguiers. Soudain, un soldat FACA le repère et hurle : « Arrête ça ! Quitte cet endroit tout de suite ! ». Douan, prudent, ne répond rien. Il pose les mangues, tourne les talons et s’apprête à rentrer. Mais le soldat ne s’arrête pas là. « Toi, reviens ici, vite ! », lance-t-il, d’un ton autoritaire. Pensant à une simple remontrance, le jeune homme obéit et revient sur ses pas. Erreur fatale. À peine est-il à portée, le soldat le saisit. En un instant, ses camarades se joignent à lui. Ce n’est pas un seul homme qui frappe, mais trois à cinq hommes. Coups de poing, coups de botte, une avalanche de violence s’abat sur Douan. Il s’effondre, inconscient, le corps meurtri. Transporté en urgence à l’hôpital, il lutte aujourd’hui pour survivre.

 

La famille, sous le choc, refuse de se taire. Cette maison, leur maison, est occupée illégalement par les FACA depuis des années. Ils ne peuvent même plus marcher à côté sans risquer leur vie. La concession de leur grand-père, juste derrière, est devenue elle aussi une zone interdite, un espace où les soldats imposent leur loi absurde. « Même toucher un mur, passer près des arbres, tout est un problème », déplore un proche. Face à cette nouvelle agression, ils reprennent leur combat. Ils vont d’abord voir le commandant des brigades de la gendarmerie. Celui-ci écoute leur récit,  le sang, les cris, leur fils à l’agonie,  et répond : « Il faut parler au chef de détachement des FACA ». Direction le chef de détachement, donc. Ce dernier, impassible, déclare : « Oui, je peux ordonner à mes hommes de quitter la maison, mais c’est au maire de décider ». Retour chez le maire, alors. Les enfants, sans leur père – l’ancien député, décédé depuis – exposent leur calvaire : une maison volée, un frère battu à mort. Le maire, une fois de plus, promet : « Si c’est votre décision, je vais voir comment les faire partir ». Quatre jours plus tard, le 10 mars, rien n’a bougé. Les FACA sont toujours là, défiant toute logique, toute justice.

 

Ces soldats, censés protéger Boganangone des rebelles et des coupeurs de route, se comportent en occupants tyranniques. Ils rackettent à leurs barrières, squattent une maison sans payer, et la dégradent – murs salis, structure abîmée. Pis, ils s’en prennent à ceux qui leur ont offert un toit. Quelle mission remplissent-ils, sinon celle de terroriser les civils ? Dans une région où l’insécurité bloque les routes vers Boda ou Boganda, leur inaction face aux vrais dangers est criante. Leur présence illégale dans cette maison est une honte, leur violence une trahison.

 

Pourtant, la famille Mossambo fait preuve d’une retenue exemplaire. Ces enfants, privés de leur père, auraient pu céder à la colère, déclencher une révolte. Les jeunes du quartier, eux, bouillonnent : un soulèvement pourrait chasser les FACA en un éclair, au prix de blessés, voire pire. Mais la famille choisit la voie de la raison. Ils multiplient les démarches, frappent aux portes, plaident leur cause avec une dignité qui force l’admiration. Leur patience est une leçon, leur douleur une blessure collective. À Douan, cloué à son lit d’hôpital, nous adressons notre compassion la plus sincère : son calvaire est celui d’un fils, d’un frère, d’un innocent.

 

Pour la population de Boganangone, il est temps que cela cesse. Ces soldats FACA, menés par un chef qui frappe en bande, n’ont rien de protecteurs : ce sont des criminels. L’état-major doit intervenir, ordonner leur départ, leur trouver un autre logement – une base officielle, pas une maison volée. La famille Mossambo mérite justice, respect, et la restitution de son bien. Car si rien ne change, la colère contenue risque d’exploser, et les FACA pourraient quitter cette maison en courant, laissant derrière eux un chaos qu’ils auront semé.

 

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