Incendie à Cantonnier : Le cri d’injustice des victimes oubliées

Incendie à Cantonnier : Le cri d’injustice des victimes oubliées

 

L'agence de transports "Avenir de Centrafrique" a pris feu ce dimanche 25 décembre 2022 à Cantonnier
L’agence de transports “Avenir de Centrafrique” a pris feu ce dimanche 25 décembre 2022 à Cantonnier

 

 

Cantonnier, 31 janvier 2024 (CNC) – L’incendie dévastateur qui a frappé la ville de Cantonnier le 25 décembre 2022 qui a laissé une empreinte indélébile sur la vie de ses habitants a fêté son premier anniversaire il y’a un mois tout en enregistrant le premier rappel à Dieu d’une des victimes. Alors que les flammes ravageaient 25 maisons, l’injustice s’est enracinée dans la lutte des victimes pour la justice et le soutien. 

  

Le calvaire des victimes. 

  

L’incendie à Cantonnier, déclenché par une explosion dans le dépôt de carburant illégal, a engendré une tragédie sans précédent pour ses habitants. Le carburant, importé du Cameroun, était entreposé dans un dépôt régulièrement utilisé par le propriétaire de l’agence de transport terrestre Avenir Centrafrique, Monsieur Nana. Mais le soir du 25 décembre 2022, une explosion dévastatrice a ravagé le dépôt, propageant rapidement les flammes aux habitations avoisinantes. 

  

Au total, 25 maisons ont été réduites en cendres, laissant les propriétaires et les locataires sans abri du jour au lendemain. Certaines de ces maisons étaient louées à des fins de revenu, et leurs propriétaires ainsi que les locataires ont perdu non seulement leur domicile, mais également leur source de subsistance. Parmi les victimes les plus touchées, Fabrice, un père de famille de 3 enfants, vendeur de cartes téléphoniques et de recharge, a vu son gagne-pain anéanti en un instant. Ses deux millions d’activité d’oranges monnaies, laissés en sécurité à son domicile, ont été engloutis par les flammes, le laissant sans ressources ni espoir pour l’avenir. 

  

Alors que les victimes peinent à se relever de cette catastrophe, le propriétaire de l’agence de transport terrestre, Monsieur Nana, ne se gêne pas et circule impunément, sans aucune forme de responsabilité ou de compassion envers ceux qu’il a laissés dans le désespoir le plus total. La destruction et la détresse laissées par l’incendie à Cantonnier sont une sombre illustration des conséquences dévastatrices de l’irresponsabilité et de l’indifférence. 

Plongé dans un stress comateux, le jeune Fabrice, père de trois enfants, vient de laisser sa vie à cause d’énormes soucis. 

  

La quête infructueuse de Justice. 

  

Malgré leurs efforts désespérés pour obtenir réparation, les victimes de l’incendie de Cantonnier sont confrontées à un système judiciaire dysfonctionnel, corrompu et d’emblée inéquitable. Depuis plus d’un an, leurs plaintes sont restées lettre morte, laissant les victimes dans un état de désespoir et d’impuissance croissants. 

  

Après avoir déposé une plainte auprès des autorités locales, les victimes ont été confrontées à une série de retards et d’obstacles bureaucratiques qui ont un sobriquet : caillou. “ Il fallait que ces victimes mettent un caillou sur leur plainte à cause de vent”. Dixit un notable local à la Rédaction. Un an et un mois se sont écoulés depuis la tragédie, mais aucune action concrète n’a été entreprise pour répondre à leurs préoccupations légitimes. Leur quête de justice s’est heurtée à un mur d’indifférence et d’inaction, mettant en lumière les lacunes flagrantes de notre système judiciaire. 

  

Face à cette impasse, les victimes ont décidé de saisir la justice à Bouar, espérant trouver un semblant de réparation pour les injustices qu’elles ont subies. Cependant, même cette démarche désespérée n’a pas abouti à des résultats tangibles à cause de ce caillou manquant. Les rouages de la justice semblent grippés, incapable de répondre aux besoins urgents des citoyens qui ont été durement touchés par cette tragédie. 

  

Pire encore, les victimes ont également fait appel à la justice à Bangui, capitale de la République centrafricaine, mais leurs efforts sont restés vains jusqu’à ce jour. L’absence de réponses et de soutien de la part des autorités compétentes soulève des questions fondamentales sur l’état de notre système judiciaire et sur l’engagement du gouvernement à défendre les droits des citoyens. 

  

Dans un pays où la justice est réservée aux riches et où l’indifférence règne en maître, les victimes de l’incendie à Cantonnier se retrouvent abandonnées et marginalisées. Leur quête de justice est devenue un combat solitaire contre un système qui les ignore et les néglige. 

  

En fin de compte, tant que les victimes ne recevront pas la réparation et le soutien nécessaires, la promesse de justice demeurera un mirage lointain. Il est temps que les autorités reconnaissent la souffrance et la détresse des victimes et agissent de manière décisive pour remédier à cette situation intolérable. La véritable mesure d’une société se trouve dans la manière dont elle traite ses citoyens les plus vulnérables, et pour l’instant, la réponse est loin d’être satisfaisante. 

  

Rappelons que l’incendie de Cantonnier a révélé les profondes failles de notre système judiciaire et la précarité des droits des citoyens les plus vulnérables. Tant que l’accès à la justice restera une illusion pour les pauvres, la confiance dans nos institutions continuera de s’effriter. Il est temps pour notre nation de faire face à cette réalité cruelle et de faire progresser la justice pour tous, indépendamment de leur statut social ou économique. 

 

Emmanuel  Gassawi

Correspondant du CNC à Béloko

 

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