Guerre en Ukraine: l’armée russe toujours à 25 km de Kyiv, bombardements dans le Sud et le Nord-Est

Publié le 13 mars 2022 , 5:21
Mis à jour le: 13 mars 2022 5:21 am

Guerre en Ukraine: l’armée russe toujours à 25 km de Kyiv, bombardements dans le Sud et le Nord-Est

Texte par: Libération
Publié par:Corbeaunews Centrafrique

Des frappes aériennes ont touché de nombreuses villes ukrainiennes ce samedi, notamment dans les faubourgs de la capitale.

Ce samedi, au dix-septième jour de leur offensive en Ukraine, les forces russes n’ont obtenu aucune avancée territoriale majeure, mais poursuivi avec grosse intensité les affrontements aux alentours de Kyiv et les bombardements dans les grandes villes ukrainiennes des fronts du Sud et du Nord-Est.

Kyiv se prépare à une «défense acharnée»

A Kyiv, les combats se sont poursuivis au nord-ouest, à l’ouest et à l’est de sa périphérie. Samedi matin, des images satellites citées et utilisées par plusieurs médias anglo-saxons montraient des bâtiments et des immeubles en feu dans plusieurs villes de ces zones géographiques. Les responsables du ministère de la défense britannique ont affirmé que la majeure partie des forces terrestres russes se trouvaient désormais à environ 25 kilomètres (15,5 miles) du centre de la ville, l’équivalent de la distance entre Kyiv-Irpine et Kyiv-Brovary, communes situées respectivement à l’ouest et l’est de la capitale, et théâtre d’affrontements intenses et de résistance de la part des Ukrainiens pris en étau.

Si la stratégie de tenaille est toujours en cours, les Russes ne parviennent pas, pour l’heure, à réaliser de percée significative et seraient en train de «réapprovisionner et rééquiper les unités de ligne de front», d’après une note de l’Institute for the Study of War (ISW). «Kyiv est un symbole de la résistance» qui se prépare à une «défense acharnée», a proclamé dans une vidéo Mykhailo Podolyak, un conseiller du président Volodymyr Zelensky.

A Vasylkiv, à 40 kilomètres au sud de la capitale, des roquettes russes ont touché un terminal pétrolier qui a pris feu, a relaté le chef de l’administration militaire régionale de Kyiv, Oleksiy Kueba. L’aéroport de la ville a en outre été «complètement détruit», selon la maire, Natalia Balassinovitch. Vendredi déjà, deux aéroports militaires du pays avaient été frappés par des bombardements, à Lutsk et Ivano-Frankivsk, deux villes situées à l’extrême ouest du pays et jusqu’ici épargnées par les attaques – quatre soldats ukrainiens y ont perdu la vie. Ce samedi soir, la banlieue sud de Kyiv était toujours inoccupée par l’infanterie russe et demeurait la voie de sortie la plus sécurisée pour s’échapper de la cible urbaine prioritaire de Poutine.

A Marioupol, une situation «quasi désespérée»

A Marioupol, les troupes de Poutine ont continué les bombardements, l’objectif étant de forcer cette cité portuaire de la mer d’Azov, ville martyre assiégée depuis le 1er mars, à capituler. Le quartier de la mosquée Souleiman, par exemple, a fait l’objet de raids aériens, a-t-on appris ce samedi par le biais des autorités et des responsables locaux. Alors que le gouvernement a indiqué que la mosquée elle-même avait été touchée, avec environ 80 civils réfugiés à l’intérieur, le président de l’association liée à la mosquée Soliman de Marioupol, Ismail Hacioglu, a fait savoir qu’une bombe était en réalité «tombée à une distance de 700 mètres» du bâtiment. «Les Russes n’autorisent pas le passage du convoi d’aide humanitaire et d’évacuation», a par ailleurs alerté, Ismail Hacioglu, très tôt samedi, dans un message publié sur Instagram.

Marioupol est privée d’eau, de gaz, d’électricité, de communications. Une situation «quasi désespérée», s’alarme Médecins sans frontières (MSF), alors que les pourparlers pour la mise en œuvre d’un couloir humanitaire et sécurisé pataugent depuis désormais une semaine. Selon les autorités ukrainiennes, au moins 1 582 civils ont trouvé la mort dans cette ville en douze jours de conflit. «La situation est très difficile, humainement insoutenable», a déclaré l’Elysée ce samedi, exhortant Vladimir Poutine à «lever le siège».

Combats incessants à Mykolaïv, Tchernihiv et Soumy

Dans la ville portuaire de Mykolaïv au sud du pays, cité-verrou avant Odessa, les bombardements n’ont quasiment pas cessé dans la nuit de vendredi à samedi, et auraient notamment frappé un centre de soins pour le cancer et un hôpital ophtalmologique. «Ils ont tiré sur ces zones civiles, sans aucun objectif militaire», a fustigé Dmytro Lagotchev, chef de l’hôpital touché. Selon notre envoyé spécial Pierre Alonso, des habitations et le parking d’un centre commercial ont également été touchés.

Même situation sur le front nord-est de l’Ukraine. A Tchernihiv, commune pilonnée, frontalière de la Russie et du Bélarus, le réseau électrique local et les communications internet sont désormais quasiment en ruine, a prévenu samedi Vyacheslav Chaus, chef de l’administration de la région. Au niveau de Sumy et de Kharkiv, villes stratégiques pour permettre aux Russes d’avancer dans le centre du pays, les habitants sont toujours assiégés mais les soldats ukrainiens ne semblent toujours pas avoir cédé la mainmise aux troupes ennemies. Samedi, les médias locaux rapportaient aussi que des sirènes d’avertissement anti-bombardement sonnaient sur l’ensemble du territoire ukrainien, notamment à Odessa et Dnipro. Autant «d’opérations offensives russes non coordonnées et sporadiques contre les principales villes ukrainiennes» qui confirment, d’après l’analyse de l’Institute for the Study of War, «l’évaluation de l’état-major ukrainien selon laquelle les forces russes sont confrontées à des problèmes croissants de moral et d’approvisionnement et ont perdu l’initiative.»

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