Fracture démocratique en RCA : Comment la non-légitimité des élus locaux exacerbe le déficit de l’État

Publié le 2 mai 2023 , 7:40
Mis à jour le: 2 mai 2023 5:07 pm

 

Bangui, 03 mai 2023 (CNC) — La République Centrafricaine a opté pour la démocratie comme mode d’organisation et de gestion de la chose publique. Dans ce modèle, le transfert de compétences et de capitaux de l’État vers les collectivités publiques est considéré comme la meilleure approche pour atteindre les objectifs socio-économiques escomptés. Cependant, en RCA, le modèle démocratique présente une anomalie majeure, qui aggrave le déficit de l’État. Cette anomalie réside dans la non-légitimité des élus locaux, qui constitue un véritable frein à l’exercice de leurs fonctions.

Le maire de Bangui Émile Gros Nakombo.

 

Rédigé par Alain Nzilo

Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le mercredi 03 mai 2023

 

la non-légitimité des élus locaux exacerbe le déficit de l’État

 

La République Centrafricaine a opté pour la démocratie comme mode de gestion publique, mais un modèle démocratique en escalier a créé une grave anomalie qui affecte la légitimité des autorités locales et freine le développement local.

 

Un escalier géant à 5 marches : une représentation du modèle démocratique de la RCA

 

Le modèle démocratique de la RCA peut être assimilé à un escalier géant à 5 marches. À la première marche, on trouve les chefs de quartier et les chefs de village, élus démocratiquement par leurs concitoyens. Ces élus disposent ainsi d’une solide légitimité, qui est un gage fondamental de la démocratie.

Aux deuxième et troisième marches, on trouve les conseillers municipaux et les présidents de délégation spéciale, nommés par décret. Ces autorités n’ont donc pas été élues par le peuple, ce qui les dépouille de toute légitimité nécessaire à l’exercice de leurs fonctions. Cette situation est préjudiciable pour l’ensemble de la population, car ces élus locaux travaillent sans se préoccuper des besoins de leur localité, étant donné qu’ils ne tiennent pas leur mandat de cette population.

En effet, nombre de Centrafricains, notamment à Bangui, ne connaissent pas physiquement les conseillers municipaux et les maires de leur arrondissement. Ces élus sont censés être les premiers acteurs de toute opération visant l’amélioration des conditions de vie dans leur localité. Or, ces maires et conseillers municipaux nommés travaillent sans se préoccuper des besoins de la population, car ils ne tiennent pas leur mandat de cette population.

 

La fracture démocratique et ses conséquences

 

La fracture démocratique est préjudiciable pour l’ensemble de la population, car elle exclut les chefs de quartier et les chefs de village, dépositaires de la légitimité du peuple. Ils sont ainsi laissés pour compte et ne sont associés ni à l’élaboration ni à la gestion des budgets de leur localité. En revanche, les maires et conseillers municipaux jouissant uniquement de la légalité et non de la légitimité sont pris en charge mensuellement, avec un salaire plus important que celui des directeurs de service de l’administration publique, sur le budget de l’État.

En conséquence, pendant les assises du conseil municipal de la mairie de Bangui, les maires d’arrondissement et les conseillers municipaux se contentent exclusivement d’exposer et de défendre leurs propres visions sans se préoccuper véritablement des vraies préoccupations de leur arrondissement. Cette situation renforce encore davantage le déficit de l’État

 

 

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