Forces Internationales: une mobilisation importante mais inefficace en RCA

Publié le 11 août 2014 , 7:50
Mis à jour le: 11 août 2014 7:50 am

Plusieurs missions armées internationales se succèdent dans le pays, mais sans grands résultats jusqu’ici.

Eufor RCA4Environ 9 000 soldats sont actuellement déployés en Centrafrique. Plus de 6000 sous la bannière de l’Union africaine, 2 000 sous celle de la France et 750 sont européens. Mais la paix qu’ils recherchent tous demeure introuvable. Pas une  semaine ne passe sans nouvelles de mort dans le pays. Des décès qui sont surtout dus aux affrontements de bandes armées sur fonds de conflit inter religieux, qui commettent aussi des exactions sur des civils. Les assaillants appartiennent soit au mouvement des anti-Balaka, soit à celui des Séléka, deux groupes rebelles qui ont pourtant proclamé leur dissolution. Mais il existe aussi d’autres milices en Centrafrique, tels les rebelles Peuls, aux capacités de nuisance cependant plus réduites.

Si les forces tchadiennes ne s’étaient pas retirées après des accusations d’exactions sur les populations civiles, les troupes internationales d’interposition avoisineraient aujourd’hui 10 000 hommes. Qu’à cela ne tienne, c’est le chiffre que devraient atteindre les éléments de la nouvelle mission annoncée dans le pays et qui suscite de nombreux espoirs. La Mission intégrée multidimensionnelle de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine (Minusca) prendra, le 15 septembre prochain, le relais des forces actuellement déployées, selon la résolution 2149 du conseil de sécurité. Toutefois, les 10 000 hommes ne représentent  que l’effectif initial, donc appelé à monter en puissance pour accompagner le processus politique de rétablissement de la paix en RCA. Ce chiffre de départ c’est toutefois déjà cinq fois l’effectif de la Force militaire d’Afrique centrale (FOMAC) déployée en 2008 par les Etats de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. Elle a remplacé dans le pays la force de la CEMAC, la Force multinationale en Centrafrique (FOMUC), dont la mission était, dès 2003, d’accompagner les forces armées centrafricaines dans la lutte contre des rebellions et coupeurs de route. La FOMAC a, elle aussi, été remplacée par la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (MICOPAX), « avec l’intervention de l’ONU», comme le précise le Pr. Ntuda Ebode, géostratège. Force qui a, à son tour, cédé la place à la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA) en décembre 2013. Mais en plus d’une décennie d’interventions internationales, il n’y a toujours pas de paix au bout du fusil.

 

Par: Hugues Marcel TCHOUA pour Cameroun Tribune

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