Rédigé par Gisèle MOLOMA
Publié par Corbeaunews Centrafrique (CNC), le 6 mai 2022
Bangui (CNC) – « Lors de la présentation du rapport sur le Fonds européen de Développement, le député européen Younous OMARJEE a appelé la commission à la vigilance sur des projets de l’UE en RCA qui risquent de financer indirectement les milices Wagner qui exercent une influence sur les FACA ».
Tentative de relance des appuis budgétaires européens
Selon le journal Afrique intelligence, en mars dernier, une délégation de l’Union européenne était à Bangui afin de discuter avec les autorités centrafricaines des modalités permettant à nouveau le versement de l’appui budgétaire, évalué à 30 millions d’euros. Ce dernier avait été gelé en fin d’année dernière, sous pression de Paris, à cause de la collaboration entre les autorités et le groupe de sécurité privée Wagner. L’Union européenne devrait prendre sa décision d’ici au mois de mai. Mais au parlement européen, des voix s’élèvent de plus en plus pour mettre en garde la commission sur un possible financement indirect de la société de mercenariat russe Wagner par les autorités centrafricaines. C’est le cas du député européen Younous OMARJEE qui a appelé, Lors de la présentation du rapport sur le Fonds européen de Développement, la commission à la vigilance sur des projets de l’UE en RCA qui risquent de financer indirectement les milices Wagner qui exercent une influence sur les forces armées centrafricaines (FACA). ».
Mise en garde d’un député européen
Younous OMARJEE : « J’invite à présent la Commission européenne à redoubler partout de vigilance, et à inclure aujourd’hui pour tous les pays des clauses liées aux conditions de travail pour tous les projets qu’elle finance. Et la vigilance doit être également de mise pour tous les projets en République centrafricaine. Et pour les projets européens qui risquent de financer indirectement les milices Wagner, dont nous le savons, exercent une influence considérable sur l’armée de ce pays ».
Acculé financièrement, l’État centrafricain est à la recherche de financement. Lors du sommet Europe-Afrique le 17 février, le président centrafricain Faustin Archange Touadera avait tenté, sans succès, de décrocher un tête-à-tête avec Emmanuel Macron pour discuter du rétablissement de l’appui budgétaire français (10 millions d’euros), gelé depuis deux ans.
La Centrafrique est également le seul pays de la zone franche d’Afrique centrale à ne pas bénéficier d’une facilité élargie de crédit de la part du Fonds monétaire international (FMI), là encore sous pression de la France. Le FMI a préféré y substituer un programme de référence de moindre ampleur. Les autorités centrafricaines espèrent le décaissement d’une aide d’ici au deuxième trimestre.
Justement, le ministre des Finances et du Budget, monsieur Hervé Ndoba, lors d’une réunion de son cabinet mardi, a annoncé à ses collaborateurs que la situation de la trésorerie de l’État s’annonce très préoccupante. Cela veut dire en langage facile qu’il n’y a pas d’argent et qu’il n’y en aura pas dans un avenir proche. Ceci dit, cette déclaration du ministre des Finances, de par l’analyse des observateurs, n’est pas autre chose qu’une déclaration de banqueroute de l’État centrafricain. Pour les Centrafricains, il est plus que nécessaire que l’État arrête de verser chaque mois des sommes importantes à la société de mercenariat russe Wagner.
Mais pour le porte-parole du gouvernement, Ghislain Serge Djorie: “la situation n’inquiète personne, c’est un chemin vers l’indépendance, la RCA va recourir à l’agriculture”.
Corbeaunews Centrafrique
Tel/ WhatsApp : +236 75 72 18 21
Email: corbeaunewscentrafrique@gmail.com