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Fiasco diplomatique : Touadéra transforme une visite d’État en Chine en coûteuses vacances

Fiasco diplomatique : Touadéra transforme une visite d’État en Chine en coûteuses vacances

 

Le Président centrafricaine, Faustin Archange Touadera, à gauche, et le Président chinois, Xi Jinping , à droite, au palais du peuple en Chine, le 6 septembre 2024. Copyrightla renaissance.
Le Président centrafricaine, Faustin Archange Touadera, à gauche, et le Président chinois, Xi Jinping , à droite, au palais du peuple en Chine, le 6 septembre 2024. Copyrightla renaissance.

 

Le 6 septembre 2024, une scène surréaliste s’est déroulée au Grand Palais du Peuple à Pékin. Le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra, surnommé Baba Kongoboro, a été reçu par son homologue chinois Xi Jinping dans le cadre du sommet Chine-Afrique. Mais ce qui aurait dû être l’apogée d’une visite diplomatique s’est révélé être l’épilogue d’un voyage touristique de deux semaines aux frais du contribuable centrafricain. Un véritable Fiasco diplomatique.

 

Bangui, 10 septembre 2024.

 Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.

 

Fiasco diplomatique : Une délégation qui fait grincer des dents.

 

Lors de la réception du Président centrafricain par son homologue chinois le vendredi 6 septembre, dans la salle de réception, aux côtés des deux chefs d’État, on pouvait observer un étrange mélange de personnalités. Le directeur de protocole, monsieur Freddy Mapouka, et son adjoint, monsieur Constant Mokalo, habituellement cantonnés aux coulisses, trônaient sur le même canapé que les rares ministres présents. Plus surprenant encore, le garde du corps personnel du président et même le coursier chargé du nettoyage des costumes de Baba Kongoboro , monsieur André Dingoupou, avaient une place de choix dans cette rencontre supposée sceller l’avenir économique du pays de Barthélémy Boganda, pour ne pas dire ce Fiasco diplomatique.

 

Certes, le ministre de l’Économie et celui des Affaires étrangères étaient présents dans la salle, mais ils semblaient noyés dans cette délégation hétéroclite. L’absence criante d’experts économiques, de chefs d’entreprises centrafricains ou du président du Conseil économique et social n’a pas manqué de soulever des interrogations quant au sérieux de cette visite.

 

Fiasco diplomatique : des discussions capitales menées par des amateurs.

 

Cette composition inadaptée de la délégation centrafricaine a eu des conséquences immédiates sur la qualité des échanges. Comment discuter sérieusement de la construction d’un barrage hydroélectrique dans la Lobaye, du désenclavement ferroviaire de la RCA ou de la réhabilitation des hôpitaux de Bimbo sans la présence des ministres de l’Énergie, des Transports ou de la Santé ? Un véritable Fiasco diplomatique.

 

L’autre sujet brûlant de cette rencontre était la demande d’appui pour la formation et le renforcement des Forces de Défense et de Sécurité centrafricaines. Là encore, l’absence du ministre de la Défense est apparue comme une aberration diplomatique. Les rares ministres présents, bien qu’on imagine  compétents dans leurs domaines respectifs, n’avaient pas l’expertise nécessaire pour aborder tous ces sujets techniques, laissant ainsi une partie des discussions potentiellement survolée.

 

Deux semaines de tourisme en Chine aux frais de l’État et un Fiasco diplomatique monumental.

 

Mais le plus choquant dans cette visite n’est pas tant la composition de la délégation le jour J que ce qui a précédé cette rencontre. En effet, le président Kongoboro est arrivé en Chine dès le 27 août, soit deux semaines avant le sommet Chine-Afrique. Au lieu de préparer intensivement les négociations à venir, le président et sa suite ont entrepris un véritable périple touristique à travers trois provinces chinoises.

 

Pendant que le pays attend désespérément des investissements et que la population de Bangui lutte quotidiennement contre la pauvreté, le président et son entourage ont multiplié les visites de sites touristiques. Des séjours dans des hôtels de luxe, des déplacements coûteux et des dîners fastueux ont ponctué ce voyage, le tout aux frais du contribuable centrafricain. Cette escapade de deux semaines soulève de sérieuses questions sur les priorités de Kota Baba Kongoboro et sur l’utilisation des maigres ressources de la nation. Ceci n’est qu’un Fiasco diplomatique.

 

Un contraste frappant avec les autres délégations africaines.

 

L’amateurisme de la délégation centrafricaine est d’autant plus flagrant lorsqu’on le compare à l’approche d’autres pays africains présents au même sommet. Le Sénégal et le Rwanda, par exemple, ont su tirer profit de leurs relations avec la Chine en obtenant des aides massives et des investissements importants. Ces pays ont envoyé des délégations composées d’experts économiques et de ministres clés, capables de négocier efficacement dès leur arrivée, sans s’offrir de vacances préalables aux frais de l’État.

 

La Centrafrique, elle, repart les mains vides. Un Fiasco diplomatique . Alors que le pays aurait pu bénéficier d’investissements dans des secteurs clés comme l’énergie, les transports ou la santé, il semble que la priorité ait été donnée au tourisme présidentiel plutôt qu’aux intérêts de la nation.

 

Une occasion manquée pour la Centrafrique.

 

Ce sommet aurait pu être l’occasion en or de décrocher des contrats importants et de montrer que la Centrafrique est prête à jouer dans la cour des grands. Mais avec une préparation aussi légère et une équipe aussi peu qualifiée, on se demande si le président Baba Kongoboro est vraiment venu pour négocier ou juste pour la photo.

 

L’image renvoyée par cette délégation est celle d’un pays plus préoccupé par l’apparat que par l’efficacité. Comment justifier que le directeur du protocole et un coursier se retrouvent dans la salle de réception, quand des chefs d’entreprise capables de discuter concrètement des enjeux économiques avec la Chine sont absents ? Le président du Conseil économique et social, qui aurait pu jouer un rôle clé dans ces discussions sur le développement du pays, n’était même pas du voyage.

 

Un gaspillage des ressources nationales.

 

Au-delà de l’occasion manquée sur le plan diplomatique et économique, ce voyage pose de sérieuses questions sur la gestion des fonds publics. Le coût d’un séjour de deux semaines en Chine pour une délégation nombreuse est considérable. Ces dépenses, qui incluent les vols internationaux, l’hébergement dans des hôtels de luxe, les déplacements internes et les repas, représentent une somme importante qui aurait pu être investie directement dans le développement du pays.

 

Dans un pays où une grande partie de la population vit sous le seuil de pauvreté, où les infrastructures de base font cruellement défaut, et où les services publics peinent à fonctionner, un tel gaspillage est moralement indéfendable. Il témoigne d’un mépris avéré pour les besoins urgents du peuple centrafricain.

 

Une réforme urgente de la diplomatie centrafricaine s’impose.

 

Ce fiasco diplomatique dévoile aux yeux du monde la nécessité d’une refonte complète de l’approche diplomatique de la République centrafricaine. Il est impératif que les futures délégations soient composées d’experts qualifiés, capables de négocier efficacement dans l’intérêt du pays. Les visites d’État doivent être minutieusement préparées, avec des objectifs clairs et une stratégie de négociation bien définie.

 

De plus, une plus grande transparence dans l’utilisation des fonds publics pour ces déplacements est indispensable. Le peuple centrafricain a le droit de savoir comment son argent est dépensé et quels sont les résultats concrets de ces investissements diplomatiques.

 

En un mot, cette visite qui aurait dû être une vitrine de la coopération sino-centrafricaine s’est transformée en un symbole d’incompétence et de gaspillage. Alors que d’autres pays africains repartent avec des promesses d’investissements et des accords concrets, la Centrafrique ne ramène que des souvenirs de vacances présidentielles. Il est temps que le président Touadéra et son gouvernement prennent la mesure de leurs responsabilités et agissent enfin dans l’intérêt du peuple centrafricain, plutôt que pour leur confort personnel.

 

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