Faustin Archange Touadéra : Un Président enclavé par les ombres de Wagner

Publié le 9 août 2023 , 7:50
Mis à jour le: 9 août 2023 4:13 pm

Faustin Archange Touadéra : Un Président enclavé par les ombres de Wagner

 

Le Président Faustin Archange Touadera
Le Président Faustin Archange Touadera

 

 

Bangui, 10 août 2023 (CNC) –  En Centrafrique, le nom de Faustin Archange Touadéra évoque davantage la controverse que l’harmonie. L’ascension de cet enseignant de mathématiques aux commandes du pays en 2016, dans des circonstances douteuses, a été marquée par une transformation impressionnante : d’un technocrate en retrait, il est devenu un leader autoritaire qui défie les attentes de paix et de progrès qu’il avait suscitées. En sept années seulement, Touadéra est passé de la promesse de pacification à la captation du pouvoir, du président élu à un putschiste constitutionnel.

 

Le surnom ironique “président Wagner” qui lui est attribué par les citoyens centrafricains souligne la relation étroite qu’il entretient avec la société privée de mercenariat russe Wagner, qui soutient son régime. L’approbation controversée et illégale d’une nouvelle constitution par référendum en 2023, suivi de la possibilité pour Touadéra de briguer un troisième mandat, révèle son désir manifeste de rester en poste malgré les interdictions constitutionnelles précédentes. Cette démarche suscite des critiques acerbes, qui accusent Touadéra de chercher à perpétuer sa présidence indéfiniment.

 

Le déclin de l’influence internationale de “FAT” est indéniable. Des voix autorisées, telles que l’ONU, des ONG internationales et des chancelleries occidentales, dénoncent son apparente compromission de la paix et de la stabilité nationale au profit de gains personnels et des intérêts russes. Les ressources naturelles du pays, notamment la forêt, l’or et les diamants, sont exploitées par des entreprises russes liées à Wagner, en échange d’un soutien au régime de Touadéra. Pendant ce temps, la Centrafrique continue de dépendre largement de l’aide internationale pour sa survie économique.

 

Touadéra se retrouve coincé entre la menace d’une rébellion persistante et la présence envahissante des mercenaires russes qui ont joué un rôle crucial dans la préservation de son gouvernement en 2021. Cette situation a non seulement terni son image internationale, le transformant en président “prisonnier” ou même “otage” de forces étrangères, mais elle a également conduit à une série d’accusations de crimes contre les civils, imputés aux rebelles, aux militaires et aux mercenaires russes.

 

Certains de ses partisans le voient toujours comme “l’homme de la paix”, louant ses efforts pour rétablir la sécurité dans certaines régions et négocier des accords avec des groupes armés en 2019. Cependant, l’administration Touadéra n’a pas été dépourvue de controverses internes. Dès le début de son mandat, il a dû composer avec une multitude de factions et de mouvements ralliés autour de lui pour former une majorité à l’Assemblée nationale. L’influence grandissante des Russes et de leurs alliés a fait naître des soupçons quant à ses motivations et à son contrôle sur le pays.

 

Le bilan économique et social de Touadéra est tout aussi sombre. La Centrafrique, déjà l’un des pays les plus pauvres du monde, voit ses caisses se vider alors que le régime semble plus enclin à satisfaire des intérêts étrangers qu’à répondre aux besoins de sa population.

 

La crise politique, les violences persistantes et la manipulation des ressources naturelles minérales rappellent le cas de Touadéra au président russe Vladimir Poutine, qui a lui-même été accusé de similarités autoritaires. La transformation de Touadéra en “animal politique”, comme certains experts l’ont décrit, reflète l’ambiguïté de son leadership et sa capacité à jongler entre divers intérêts sans se prononcer clairement.

 

Il y’a lieu de préciser que le président Faustin Archange Touadéra est devenu un personnage complexe, enchevêtré dans les relations avec des acteurs étrangers et confronté à des crises internes et externes. Son parcours, du technocrate prometteur au dirigeant contesté, met en lumière les défis auxquels sont confrontés les pays en développement, en particulier lorsque le pouvoir est dévié au profit de l’opportunisme personnel et de l’influence étrangère.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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