Ernest Mada : De directeur de cabinet accusé de détournement à ministre, l’énigme de la nomination de Touadera

Publié le 24 janvier 2024 , 5:15
Mis à jour le: 24 janvier 2024 12:50 pm

Ernest Mada : De directeur de cabinet accusé de détournement à ministre, l’énigme de la nomination de Touadera

 

Monsieur Ernest Mada, Directeur de cabinet du Premier ministre Félix Moloua
Monsieur Ernest Mada, Directeur de cabinet du Premier ministre Félix Moloua

 

 

Bangui, 23 janvier 2024 (CNC) – La République centrafricaine est plongée dans une énigme politique avec la nomination controversée, aux allures d’une prime aux criminels au col blanc, des membres du gouvernement. Le cas d’Ernest Mada, accusé de détournement de fonds destinés à l’éducation nationale, promu ministre au sein du gouvernement Moloua version 2, révèle une autre facette des critères des nominations faites par Touadera : une prime aux criminels au col blanc. Alors qu’il prend désormais les rênes en tant que ministre chargé du secrétariat du gouvernement, cette décision du Président Touadera soulève des questions cruciales sur la cohérence entre les discours officiels contre la corruption et les actions concrètes au sein du gouvernement. Cet article examine en détail le cas de Mada, mettant en lumière les disparités et les préoccupations liées à cette nomination.

 

L’ascension controversée d’Ernest Mada au poste de ministre chargé du secrétariat du gouvernement suscite des inquiétudes légitimes, étant donné les détails accablants de détournements de fonds révélés dans l’enquête précédente publiée par CNC au mois de mai dernier. En tant qu’ancien directeur de cabinet du ministère de l’éducation, Monsieur Ernest Mada est accusé d’avoir détourné plus de 90 millions de francs CFA destinés à l’éducation nationale. Ces allégations, étayées par des documents authentiques et vérifiés, ont été initialement exposées par le journaliste Fiacre Salabe.

 

Ce cas souligne la tendance troublante du président putschiste Touadera à nommer des individus impliqués dans des affaires délicates à des postes gouvernementaux. Un exemple frappant est celui de Héritier Doneng, mieux connu sous le nom de Guingule (nom attribué aux hommes en taille mince comme un fil), chef de la milice du pouvoir les « Requin ». Connu pour ses actions violentes, Héritier Doneng a été intégré au gouvernement malgré ses implications dans des violences et des allégations de crimes graves, accentuant les préoccupations sur le choix de Touadera de coopérer avec des individus qui trainent des casseroles des crimes derrière eux.

 

De manière similaire, Hassan Bouba, chef rebelle et mercenaire tchadien, poursuivi par la Cour pénale spéciale à Bangui, a été reconduit ministre de l’Élevage et de la Santé Animale. Cette nomination a suscité des critiques quant à l’intégrité et à la crédibilité de Touadera et de son gouvernement dans leur quête de justice.

 

Parallèlement, Regis Dounda, ancien ministre de la Jeunesse et du Sport, qui est un militant du MLPC, un parti de l’opposition, malgré des allégations douteuses de détournements qu’ils l’ont attribué, Regis Dounda a été arrêté et condamné à dix ans de prison ferme sans possibilité d’appel. Cette disparité dans le traitement judiciaire soulève des interrogations sur l’équité et la justice dans le système judiciaire centrafricain.

 

L’énigme persistante des nominations de Touadera semble établir un schéma, où ceux accusés de criminalité et de malversations telles que des sieurs Ernest Mada, Richard Filikota sont récompensés par des postes ministériels, tandis que d’autres, même en l’absence de preuves solides, sont condamnés. Cette apparente sélectivité compromet la crédibilité du gouvernement dans sa lutte déclarée contre la corruption.

 

En réalité, le cas d’Ernest Mada s’inscrit dans une série d’irrégularités observées dans les nominations du Président Touadera. La poursuite de ces tendances risque de miner davantage la confiance du public dans les institutions gouvernementales et de compromettre les efforts visant à instaurer un État de droit et à lutter contre l’impunité en République centrafricaine.

 

À noter qu’Ernest Mada, de directeur de cabinet accusé de détournement à ministre, incarne une énigme persistante dans les nominations présidentielles de Touadera. La poursuite de ces tendances risque de miner davantage la confiance du public dans les institutions gouvernementales et de compromettre les efforts visant à instaurer un État de droit et à lutter contre l’impunité en République centrafricaine.

 

Par Alain Nzilo

Directeur de publications

 

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