Entre barrières et formalités : la souffrance des fabricants des marmites à Cantonnier

Entre barrières et formalités : la souffrance des fabricants des marmites à Cantonnier

 

Marmites fabriquées par des artisans centrafricains à Cantonnier, à la frontière avec le Cameroun. CopyrightCNC
Marmites fabriquées par des artisans centrafricains à Cantonnier, à la frontière avec le Cameroun. CopyrightCNC

 

 

Cantonnier, 25 janvier 2024 (CNC) – Au fin fond de la République centrafricaine, Cantonnier, dans ses ruelles remplies des herbes, des artisans-fabricants des marmites se battent contre un labyrinthe de barrières et de taxes imposées par les forces de défense et de sécurité intérieure centrafricaines lorsqu’ils sortent sur les marchés avec leurs produits tous neufs tant aimés par les femmes, les marmites fabriquées à base des matières en aluminium fondu. Cette chronique dévoile leur périple complexe, débutant par la quête de matériaux au Cameroun et aboutissant à la vente de leurs produits sur le marché camerounais. Un récit poignant de détermination face à des obstacles économiques qui les obligent à rechercher une aide internationale pour la construction d’un dépôt local. 

  

Au cœur de cette histoire, les artisans chaudronniers centrafricains, les fabricants des marmites de Cantonnier, que les enfants les appellent ici les “ marmitiers”, après avoir traversé la frontière camerounaise à la recherche de matériaux à Garouaboulaye, se heurtent aux barrières des forces centrafricaines à leur retour. Des formalités et taxes sont imposées, même sur des carcasses des aluminiums récupérées, pour la majorité, dans les poubelles camerounaises. Malgré ces entraves, ils persévèrent dans la fabrication, un processus ardu qui occupe des heures précieuses. La difficulté atteint son paroxysme lorsqu’ils cherchent à vendre leurs produits, les obligeant à se tourner vers le marché camerounais en l’absence d’acheteurs suffisants côté centrafricain. 

  

De retour au Cameroun pour vendre leurs marmites, les forces centrafricaines à la barrière ajoutent un nouveau défi aux artisans en imposant des taxes à la sortie de ces mêmes produits. Cette imposition supplémentaire défavorise fortement les artisans centrafricains, fabriquant des marmites. Sur le marché camerounais, ils se voient contraints de vendre à des prix dérisoires aux grossistes pour subvenir à leurs besoins et soutenir leurs familles. Cette réalité complexe souligne davantage les inégalités et les obstacles économiques auxquels ces artisans font face, renforçant la nécessité d’une action immédiate. 

  

Les artisans lancent un appel pressant aux ONG internationales, leur sollicitant la construction d’un dépôt local. Cette demande vise à créer une solution pratique qui leur permettrait de vendre leurs produits sur place à Cantonnier, éliminant ainsi les tracas liés aux taxes et barrières transfrontalières imposées par les FACA. C’est un appel à l’aide pour une intervention concrète qui pourrait transformer leur réalité économique. 

  

En résumé, l’histoire des artisans fabriquant des marmites à Cantonnier expose les entraves injustes qui entravent leur parcours. Les taxes à l’entrée et à la sortie, les formalités, et les blocages révèlent une réalité économique complexe. L’appel désespéré aux ONG internationales pour un dépôt local est une demande urgente de changement. Construire un dépôt à cantonner offre une solution tangible pour contourner les obstacles transfrontaliers et permettre aux artisans de vendre localement. C’est un plaidoyer pour la justice économique, soulignant la nécessité d’une intervention immédiate pour transformer leur réalité. 

 

Emmanuel  Gassawi

Correspondant du CNC à Béloko

 

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