Entre Bangui et Bérengo, 80 km, Touadera voyage en hélicoptère Pathétique

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.
Ce 19 mars 2025, Touadéra a préféré l’hélicoptère à la route chaotique reliant Bangui à Bérengo, 80 km à peine. Une visite au camp russe, des discours pompeux, mais surtout une fuite : il évite ainsi de affronter le désastre qu’il laisse derrière lui dans le pays.
Officiellement, Baba Kongoboro venait rendre visite aux soldats des Forces de Défense et de Sécurité en formation sous la tutelle d’instructeurs russes du groupe Wagner, dans ce qui fut jadis le palais impérial de Jean-Bedel Bokassa, aujourd’hui transformé en base pour les mercenaires de Wagner et leurs apprenants. Le texte publié par la présidence sur les réseaux sociaux déborde de fierté, vantant une armée en devenir, des “Forces Spéciales” prêtes à tout avec des drones et des “armes sophistiquées”. Mais derrière cette propagande maladroite, c’est une tout autre réalité qui se dessine : celle d’un président déconnecté, d’un pays en ruines et d’une mise en scène honteuse.

Commençons par le trajet lui-même. Eh bien! 80 kilomètres. À vol d’oiseau, c’est une broutille. À l’époque de Bokassa, dans les années 70, cette route entre Bangui et Bérengo était impeccable. On y roulait sans peine, en 45 minutes à une heure, sur un bitume digne des standards européens. Bokassa, avec tous ses défauts, savait au moins que des routes en bon état sont la colonne vertébrale d’un pays. Aujourd’hui, en 2025, cette même route est devenue un cauchemar. Défoncée, criblée de nids-de-poule, elle est à peine praticable. Les accidents y sont monnaie courante, les véhicules s’y embourbent, et les motos sont devenues le seul moyen de transport fiable pour les voyageurs. Alors, pourquoi Touadéra choisit-il l’hélicoptère pour un si court trajet ? La réponse est évidente : il ne veut pas voir, ni toucher du doigt, la misère qu’il a laissée s’installer dans le pays. Prendre la route, ce serait affronter les conséquences de son inaction, regarder en face les Centrafricains qui galèrent au quotidien sur ces chemins abandonnés. L’hélicoptère, c’est sa façon de fuir, de planer au-dessus d’un pays qu’il a contribué à faire pourrir.
Et puis, il y a ce texte officiel, un ramassis de phrases creuses qui frisent le ridicule. On y parle d’un “Général Russe” sans nom, d’une formation basée sur “des expériences de toutes les guerres”, toutes les guerres, vraiment ? On imagine mal ces instructeurs russes, qui sont tous d’ailleurs du groupe Wagner, transmettre un savoir universel alors qu’en Ukraine, leurs forces peinent face à une armée ukrainienne déterminée, ou qu’en Syrie, ils n’ont pas empêché les rebelles de défier le régime de leurs alliés Bachar el-Assad. Ce “Général Russe” promu au rang de star dans le communiqué, c’est l’aveu d’une dépendance humiliante. Touadéra a remis les clés de son armée à des mercenaires étrangers, payés avec les richesses du pays : taxes sur les produits pétroliers, or, diamants, bois – pendant que les Centrafricains crèvent de faim. Et il ose appeler ça une “armée professionnelle” ? Une armée qui, soit dit en passant, n’arrive toujours pas à chasser les groupes rebelles.
Le texte de la présidence parle aussi de “Forces Spéciales” formées aux “techniques modernes de combat”, avec des drones et des armes dernier cri. Mais où sont ces drones quand les villages brûlent sous les attaques des rebelles ? Où sont ces soldats “aguerris” quand les civils se font massacrer à quelques heures de Bangui ? La vérité, c’est que cette visite à Bérengo n’est qu’une comédie, un spectacle pour faire croire que tout va bien. Les soldats, eux, ont été forcés de jouer le jeu, déclarant leur “grande fierté” devant un président qui les abandonne à leur sort une fois les caméras éteintes.
Quant à cette histoire de recueillement sur la tombe de Bokassa, c’est presque comique : Touadéra rend hommage à un passé qu’il n’a rien fait pour honorer, laissant l’héritage de routes et d’infrastructures se déliter sous ses yeux.
Ce voyage en hélicoptère, c’est l’image parfaite d’un président qui tourne le dos à son peuple. Il pourrait prendre la route, comme le faisait Bokassa, pour voir de ses propres yeux l’état désastreux du pays qu’il dirige depuis 2016. Il pourrait parler aux habitants qui risquent leur vie sur ces chemins boueux, aux familles qui n’ont ni sécurité ni avenir. Mais non. Il préfère survoler le chaos, s’enfermer dans sa bulle, et se gargariser de mots vides avec ses alliés russes. Pendant ce temps, la Centrafrique s’enfonce. Les routes s’effondrent, les rebelles prospèrent, et la population survit comme elle peut. Touadéra n’a pas de vision, pas de courage, juste un hélicoptère pour fuir la réalité qu’il a créée. Et ça, c’est la vraie honte….
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