Du rêve au cauchemar : la triste réalité de la présence russe en Centrafrique

Publié le 5 septembre 2021 , 8:05
Mis à jour le: 5 septembre 2021 8:05 pm

 

Bangui, République centrafricaine, lundi, 6 septembre 2021, 02:48:56 ( Corbeaunews-Centrafrique ). Arrivés en grandes pompes en RCA, les mercenaires russes étaient alors vus comme la solution à la crise centrafricaine, apportant avec eux une paix tant rêvée par la population. Il était attendu d’eux qu’ils aident le pays, le fasse progresser et l’accompagne de façon bienveillante. Ils avaient pour rôle de servir de conseillers, de rester en arrière-plan et de guider leurs amis dans la lumière de la justice, cette valeur qu’ils aiment tant mettre en avant. La présence des mercenaires devait être synonyme d’un avenir meilleur pour le pays : un avenir de vivre ensemble. Aujourd’hui, il est possible d’affirmer que certains attendaient sans doute trop d’eux. Mais, le pays a toujours beaucoup attendu des autres. Ce devait être un rêve et c’est devenu un cauchemar.

Le BRDM2 russes offerts aux forces armées centrafricaines ( FACA) tombés en panne et au garrage
Le BRDM2 russes offerts aux forces armées centrafricaines ( FACA), tombés en panne lors de leur arrivée à Bangui. Photo CNC

 

Les Russes et Wagner, qui ne cessent de semer la terreur, déçoivent chaque jour un peu plus la population qui a fini par les craindre. Il convient de se poser la question suivante : qui sont-ils vraiment ? Des conseillers techniques, des instructeurs militaires russes, des mercenaires, des Russes, des Syriens, des Libyens ? Nul ne peut répondre car nul ne sait réellement qui ils sont.

En revanche aujourd’hui, où qu’ils aillent, leur mauvaise réputation les précède : ils sèment la mort en accompagnant les Forces Armées Centrafricaines qu’ils forment aux pratiques illégales et qui finissent par devenir à leur dépend des copies conformes de leurs instructeurs. Les mercenaires, comme en témoignent leurs innombrables exactions, sont synonymes de terreur : ils massacrent sans distinction innocents civils, éleveurs peuls ou membres des groupes armés. Ils violent, ils pillent, ils se servent. Ils considèrent les FACA comme de simples supplétifs et font preuve à leur égard d’un racisme sans nom, que ce soit en Centrafrique ou en Russie envers les stagiaires en centre de formation.

Tout observateur objectif se demanderait si leurs exactions et leurs comportements détestables ne seraient pas le prix à payer pour avoir sauvé Bangui des colonnes armées de la CPC en janvier 2021 ?
Pour faire oublier aux Centrafricains les crimes qu’ils commettent en brousse, ils n’ont rien trouvé de mieux que d’offrir des paquets de sucre sur lesquels est inscrit le nom d’Evgueni PRIGOJIN, à la tête de Wagner.

Désormais, les Russes contrôlent les douanes et se paient grassement sous couvert de taxes illégales dont se plaignent tous les acteurs de la filière d’approvisionnement. Ils sont mêlés à tous les trafics de la capitale et n’hésitent pas à ignorer en toute impunité les lois du pays.

Il est triste de constater qu’ils sont aujourd’hui hors de contrôle et ont les mains libres pour faire ce qu’ils avaient prévu de faire depuis le début : piller les ressources minières du Centrafrique.
Avec l’arrivée des Russes, les Centrafricains avaient un rêve de paix, qui s’est depuis transformé en cauchemar.

 

 

Par Adama Bria 

Journaliste rédacteur

Alain Nzilo

Directeur de publications

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Email : alainnzilo@gmail.com

 

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