Discrimination Persistante chez l’ONG International Medical Corps : Le Cri des Travailleurs Centrafricains

Publié le 15 mai 2024 , 5:07
Mis à jour le: 15 mai 2024 9:49 am

Discrimination Persistante chez l’ONG International Medical Corps : Le Cri des Travailleurs Centrafricains

 

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Bangui, 06 mai 2024 (CNC)

Depuis février 2023, la Délégation du personnel de l’ONG International Medical Corps (IMC) à Bangui dénonce des pratiques discriminatoires dans le recrutement et la gestion du personnel. Les Centrafricains, relégués à des postes subalternes, se voient licenciés, tandis que les expatriés conservent leurs postes privilégiés. Cette situation crée un climat de frustration croissante parmi les employés locaux.

 

En effet, le 28 février 2023, la Délégation du personnel de l’ONG International Medical Corps (IMC) à Bangui a alerté les autorités sur le recrutement irrégulier des expatriés, en contradiction avec l’Arrêté n°029/MREPSFP/DIRCAB/DGTEPS.19 du 12 septembre 2019. Cet arrêté, visant à réguler le recrutement des travailleurs expatriés, met en avant la promotion du personnel national. Cependant, IMC semble privilégier les expatriés, majoritairement originaires de la République Démocratique du Congo, occupant des postes de responsabilité depuis plus d’une décennie, reléguant ainsi les Centrafricains à des rôles subalternes.

 

Les tensions se sont intensifiées le 1er avril 2024, lorsque IMC a annoncé à son personnel que ses projets étaient en situation de surdépense, justifiant ainsi la réduction drastique des activités. Cette décision est paradoxale puisque l’organisation a récemment reçu des financements conséquents de l’USAID et d’autres bailleurs, couvrant ses activités jusqu’au 31 juillet 2024.

 

Le 1er mai 2024, une nouvelle vague de mécontentement a émergé. IMC a élaboré une liste de licenciements pour motif économique, excluant les expatriés et visant uniquement les employés centrafricains. Ces derniers, percevant des salaires modestes comparés aux rémunérations élevées des expatriés, se voient pénalisés alors que les expatriés continuent de bénéficier des avantages les plus significatifs du budget des projets.

 

Selon la délégation du personnel, cette situation constitue une violation flagrante de l’article 143 de la loi N°09.004 portant Code du Travail de la République Centrafricaine. Selon cet article, tout employeur planifiant des licenciements économiques doit consulter les représentants du personnel, les membres du comité d’entreprise et les délégués syndicaux en présence de l’Inspecteur du Travail et des Lois sociales. L’objectif est d’explorer toutes les alternatives possibles comme le travail par roulement, le temps partiel, le chômage technique, ou l’ajustement des primes et indemnités.

 

À en croire les propos des délégués du personnel, la réduction budgétaire invoquée par IMC ne concerne en réalité que le projet BHA. Paradoxalement, l’organisation a obtenu d’autres financements pour de nouveaux sites à Paoua, Kaga-Bandoro, et Ndélé, actuellement en développement. Cette situation suggère que le licenciement des employés centrafricains pourrait être évité en optant pour des mesures temporaires comme le chômage technique, tel que stipulé à l’article 136 du Code du Travail.

 

La Délégation du personnel dénonce donc cette discrimination flagrante dans la réorganisation envisagée, où seuls les Centrafricains sont affectés, et demande l’intervention de l’Inspection du Travail pour réévaluer ces licenciements économiques, qui devraient également inclure les expatriés.

 

Ces événements montrent les défis profonds auxquels sont confrontés les travailleurs centrafricains au sein des organisations internationales opérant dans le pays. Le favoritisme envers les expatriés non seulement viole les réglementations locales mais crée aussi un climat de frustration et de ressentiment parmi le personnel national, qui se sent injustement marginalisé.

 

Pour des nombreux travailleurs de l’IMC, l’arbitrage de l’Inspection du Travail est crucial pour garantir que les procédures de licenciement soient équitables et conformes aux lois nationales, tout en assurant que les intérêts des employés centrafricains soient protégés. Il est essentiel de trouver un équilibre entre les nécessités économiques de l’ONG et les droits des travailleurs locaux.

 

En un mot, la situation actuelle chez International Medical est un exemple concrèt des défis auxquels sont confrontés les employés centrafricains dans leur lutte pour l’équité et la justice au sein des ONG internationales. Les autorités doivent intervenir pour corriger ces injustices et veiller à ce que les réglementations locales soient respectées, garantissant ainsi une répartition plus équitable des opportunités et des ressources.

 

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