Discours d’ouverture du Président du parti MLPC à l’occasion de la 2ème session de formation des responsables des organes de base du Parti

Publié le 10 juillet 2014 , 4:36
Mis à jour le: 10 juillet 2014 4:43 pm

Discours d’ouverture du Président du parti MLPC Martin Ziguelé à l’occasion de la 2ème session de formation des responsables des organes de base du Parti

 

 

Excellences

–         Madame le Ministre de la Communication et de la Réconciliation nationale

–         Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;

–         Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations nationales et internationales ;

–         Distingués Invités ;

–         Mesdames et Messieurs ;

–         Chers Camarades

 

Avant toute chose, je et , au nom du Bureau Politique du parti et au mien propre, je voudrais demander très respectueusement à l’assistance de bien vouloir se lever et d’observer une minute de silence à la mémoire de nos compatriotes tombés depuis le début de la crise militaro politique , et qui malheureusement continuent de tomber partout en RCA.

Je vous remercie.

Je remercie tout le corps diplomatique, les organisations internationales et nationales, ainsi que tous les leaders des partis politiques qui ont bien voulu faire le déplacement à la présente cérémonie, en dépit de leurs multiples occupations et des préoccupations bien connues de l’heure

En effet, notre cher pays est à la croisée des chemins, au point où certains de ses fils qui ont eu à un moment donné à participer à sa gestion, ont osé d’une part demandé sa partition, tandis que d’autres répondent par des attaques indistinctes contre des communautés entières sur la base du faciès. Que de massacres, que d’assassinats, que de viols, que de voies de fait inconnus dans nos mœurs sur cette terre de Boganda que nous invoquons rituellement mais dont nous trahissons non moins systématiquement les idéaux de paix et de développement dans l’unité, lé dignité et le travail.

Oui Camarades, tous ces crimes de sang, tous ces crimes de guerre, tous ces crimes économiques, tous ces crimes contre l’humanité qui ont plongé et qui maintiennent notre pays dans le chaos sont l’œuvre des ennemis du peuple, qui, pour accéder ou pour revenir au pouvoir ne lésinent sur aucun moyen, sur aucune vie pourvu que cela ne soit pas leur ou celle de leurs propres enfants, pour assouvir de sordides desseins avec le soutien criminel de mercenaires de tous poils.

Ils sont connus et seront entièrement tenus pour responsables des tueries, de pillages, de saccages des cases et greniers, des destructions massives de biens, meubles et immeubles. Les différents rapports rendus publics à ce jour par les Nations Unies, les associations de défense des droits de l’homme et autres centres de recherche sont édifiant à cet effet.

Ces ennemis du peuple sont uniquement obnubilés par la recherche de raccourcis pour atteindre le pouvoir de l’Etat, au mépris royal de l’être humain et des dispositions de la Charte constitutionnelle de transition qui fait du coup d’Etat un crime imprescriptible contre le peuple centrafricain.

Il était temps pour le MLPC, parti d’avant-garde membre de l’Internationale socialiste, de saisir cette opportunité pour donner de la voix sur les conditions inhumaines et dégradantes imposées à tout un peuple totalement impuissant et à un Etat de facto incapable de garantir la sécurité à ses membres.

En effet, Camarades, depuis notre création dans la clandestinité le 22 février 1979, notre Parti le MLPC s’est donné le temps de bien comprendre les problèmes du peuple centrafricain et de bien s’imprégner de ses attentes légitimes. Tous les peuples du monde, tout être humain dirais-je, aspirent à la paix et au bien-être. C’est pourquoi le MLPC s’est donné aussi comme principe de ne jamais recourir à la violence et aux armes pour accéder au pouvoir car le coup de force par essence ne respecte pas le libre-arbitre du citoyen. En conséquence, le MLPC n’a accédé au pouvoir de l’Etat qu’en 1993 à l’issue des seules élections réellement démocratiques, transparentes et multipartites de notre pays depuis son indépendance, et à l’issue desquelles feu le Président Ange Félix Patassé a accédé à la magistrature suprême de l’Etat. L’histoire le retiendra.

Camarades, le refus de l’alternance pour les uns, le non-respect de la parole donnée et l’esprit de prédation pour les autres, conscients qu’ils ne gagneront jamais des élections démocratiques, sont le carburant utilisé par les ennemis du peuple pour lui imposer toutes sortes de souffrances.

C’est ainsi que nous voyons ce spectacle lamentable offert pas des communautés qui jusque-là vivant en parfaite harmonie et qui sont instrumentalisées et opposées les unes contre les autres, sous de fallacieux prétextes religieux.

Non, notre peuple est un et indivisible dans une république laïque, unie et solidaire. Non notre peuple mérite le respect, et le respect de sa vie, de la part de ceux qui aspirent à le diriger !

C’est donc dans la perspective de la recherche des solutions idoines à ces souffrances multiformes du peuple centrafricain, que votre Parti le MLPC va tenter, non seulement de proposer à travers différents modules que son Ecole a identifiés d’examiner quelques pistes de sortie de crise, mais aussi de donner la parole à une frange de la population dont la liberté de la parole a été retirée depuis longtemps pour se voir imposer le langage des armes qui en réalité ne résout aucun problème.

Le vivre ensemble doit redevenir une réalité pour nous tous, en dépit de ces moments difficiles où la sécurité demeure une denrée rare.

Les centrafricains déplacés internes dans des sites de transit pudiquement appelés « ledger » et ceux de toutes conditions sociales qui souffrent dans les camps des réfugiés à l’étranger doivent regagner dignement leur pays, leur village et leur maison.

Militants du MLPC, que tu sois musulman, protestant, catholique ou athée, tu dois inlassablement œuvrer pour le retour de la cohésion sociale, à cause de tes valeurs progressistes.

Nous reconnaissons les grands efforts, les risques inouïs et les immenses sacrifices consentis par les forces internationales accourues à notre secours, pour éviter la disparition de notre pays, je voudrais parler ici de la MISCA, de SANGARIS, de l’EUFOR et bientôt des forces des Nations Unies : je les prie de trouver ici l’expression de toute notre gratitude et je leur présente à nouveau toutes nos condoléances pour les pertes en vies humaines subies en leur sein. Notre parti leur en serait gré.

J’exhorte également les forces internationales à procéder au désarmement de toutes ces milices qui tuent, pillent et brûlent tous les jours, et ce conformément aux résolutions des Nations Unies, afin de faciliter l’arrêt des hostilités et de permettre ainsi au gouvernement de travailler à un retour à un ordre constitutionnel normal à travers des élections annoncées pour 2015.

Tout cela passe avant tout et nécessairement par un dialogue franc entre les filles et les fils de ce pays, les, ici en terre centrafricaine. Nous nous connaissons tous, partis politiques, société civile, confessions religieuses, ex-séléka, et anti balaka : nos contradictions internes ne sauraient justifier encore longtemps le lourd tribut que nous infligeons à tout le peuple.

C’est pourquoi je lance un vibrant appel à la communauté internationale pour soutenir sans équivoque le peuple dans ces moments difficiles, en facilitant l’organisation d’un Forum de Dialogue inter centrafricain qui pourra utilement se conclure, par la suite seulement, et si cela est nécessaire, hors de nos murs.

Dans un élan de solidarité, j’engage tous les militants à œuvrer pour le retour à la coexistence pacifique de tous et demande par la même occasion aux ex- séléka et aux antibalaka de déposer sans conditions les armes qu’ils tournent contre leur propre peuple, et de leur donner l’opportunité de vaquer librement à leurs occupations, d’aller et de venir dans leur propre pays, bref de revivre et se débrouiller.

C’est à cette condition que nos tous compatriotes déplacés internes et ceux qui sont contraints à l’exil forcé à l’étranger pourront rentrer dans leur patrie et dans leurs foyers.

Ils doivent tous prendre part aux prochaines consultations que je souhaite de tous mes vœux apaisées et transparentes pour épargner à nos concitoyens des contestations post électorales qui pourraient engendre encore une autre crise politique majeure.

Le peuple centrafricain est fatigué et chacun d’entre nous doit faire un effort sur lui-même.

C’est sur cette note d’optimisme que je déclare ouverts les travaux de la 2ème session de l’Ecole du parti pour la formation des responsables des organes de base du parti.

Je vous remercie.

 

Martin ZIGUELE

 

 

 

 

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