Recrutement et Corruption : Les Zones d’Ombre de la Gendarmerie Centrafricaine

Publié le 21 mars 2024 , 5:12
Mis à jour le: 21 mars 2024 4:51 am

Recrutement et Corruption : Les Zones d’Ombre de la Gendarmerie Centrafricaine

 

candidat au concours du recrutement des policiers et gendarmes lors des épreuves sportives à Bangui le 16 septembre 2019. Crédit photo : Minusca.
candidat au concours du recrutement des policiers et gendarmes lors des épreuves sportives à Bangui le 16 septembre 2019. Crédit photo : Minusca.

 

 

Bangui, 20  mars 2024 (CNC)  

 La République centrafricaine, en proie à une instabilité politique chronique, voit aujourd’hui son armée, notamment la gendarmerie, secouée par des scandales de recrutement d’une ampleur sans précédent. Dans les coulisses de la sélection des nouveaux membres de cette institution autrefois vénérée, se cachent des pratiques douteuses, des favoritismes flagrants et une corruption généralisée. Les récentes révélations sur les processus de recrutement ont jeté une lumière crue sur l’état de déliquescence morale et institutionnelle qui règne au sein des forces de sécurité nationale.

 

Le recrutement au sein de la gendarmerie centrafricaine a récemment fait l’objet de vives critiques et de controverses. Cette institution, autrefois respectée et considérée comme noble, semble avoir perdu sa lettre de noblesse en raison de pratiques douteuses et de malversations lors des processus de sélection de nouveaux membres. Ces dernières années, plusieurs recrutements ont été entachés par des allégations de corruption, de favoritisme et d’irrégularités flagrantes, jetant ainsi une ombre sur l’intégrité et la crédibilité de cette force de sécurité nationale.

 

Une des principales critiques concerne la composition des comités de recrutement, infiltrés par des éléments douteux et des individus impliqués dans des réseaux de corruption, à l’exemple de Madame Patricia Mamadou, Général Matongo et le ministre de la sécurité publique lui-même. Ces personnalités influentes du ministère de la sécurité, appuyées par des membres de la MINUSCA, semblent avoir manipulé les processus de sélection pour servir leurs propres intérêts. Ces pratiques compromettent gravement l’intégrité et la légitimité des recrutements, sapant ainsi la confiance du public dans les institutions chargées de maintenir l’ordre et la sécurité.

 

« C’est un scandale flagrant ! Ils nous volent nos chances de servir notre pays de manière honorable », s’exclame Marie, une résidente du quartier Ouango, dans le septième arrondissement de Bangui indignée par les récentes révélations sur les pratiques de recrutement.

 

Un aspect particulièrement préoccupant est l’absence de critères clairs et objectifs dans le processus de recrutement. Au lieu de privilégier les compétences, l’intégrité et la qualification des candidats, les décisions semblent être influencées par des considérations politiques, sociales et personnelles. Le favoritisme envers les proches des hauts fonctionnaires et des personnalités politiques est monnaie courante, au détriment des aspirants méritants et compétents.

 

« C’est une honte pour notre pays ! Nous avons besoin de forces de sécurité dignes de confiance, pas des marionnettes des politiciens corrompus », déclare Jean, un commerçant au marché Gobongo, dans le quatrième arrondissement de Bangui, exprimant son indignation face à la situation.

 

De plus, l’absence de vérifications de l’aptitude morale et professionnelle des candidats soulève des préoccupations majeures quant à la qualité et à l’intégrité des forces de sécurité. La prolifération de recrues non qualifiées, voire criminelles, compromet la capacité de la gendarmerie à remplir efficacement ses missions de maintien de l’ordre et de protection des citoyens.

 

« Nous sommes livrés aux criminels ! Comment pouvons-nous nous sentir en sécurité lorsque ceux qui sont censés nous protéger sont corrompus jusqu’à la moelle ? », s’interroge David, un enseignant au lycée de Fatima de Bangui, exprimant le sentiment de vulnérabilité de nombreux citoyens face à l’impunité et à la corruption au sein des forces de sécurité.

 

La multiplication des irrégularités et des scandales au sein du processus de recrutement témoigne d’un dysfonctionnement structurel profond au sein de l’appareil sécuritaire de la République centrafricaine. Ces pratiques compromettent la sécurité nationale et alimentent l’instabilité, sapant ainsi les efforts visant à restaurer la paix et la stabilité dans le pays.

 

En outre, l’implication directe de hauts responsables, y compris le général Matongo et d’autres personnalités influentes, soulève des questions sur l’ampleur de la corruption et de l’impunité au sein des élites politiques et militaires. Il est impératif que des mesures sérieuses et transparentes soient prises pour enquêter sur ces allégations, traduire les responsables en justice et réformer en profondeur les processus de recrutement au sein des forces de sécurité.

 

En réalité, la défaillance dans le recrutement au sein de la gendarmerie centrafricaine est un symptôme alarmant d’un système institutionnel corrompu et dysfonctionnel. Il est temps d’agir de manière décisive pour restaurer l’intégrité et la crédibilité de nos institutions de sécurité, afin de garantir la protection et le bien-être de tous les citoyens de la République centrafricaine.

 

Par Alain Nzilo

 

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