Dans les secrets de l’assassinat de neuf chinois sur le site de Chimbolo, à 25 Kilomètres de Bambari…

Publié le 21 mars 2023 , 8:05
Mis à jour le: 21 mars 2023 12:26 pm

 

Bangui, 21 mars. 23 (CNC) — Depuis vingt quatre heures, Bangui est sous haute tension suite à la nouvelle de l’assassinat de neuf citoyens chinois survenu sur le site minier de Chimbolo à Bambari, en plein centre de la République centrafricaine. Si une enquête a été annoncée par les autorités judiciaires, il n’en demeure pas moins que selon plusieurs indices, Wagner serait le principal commanditaire de ces assassinats ciblés. Explications.

Les mercenaires de Wagner à Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine
Les mercenaires de Wagner à Bambari, dans la préfecture de la Ouaka, au centre de la République centrafricaine. CopyrightCNC

 

Rédigé par un centrafricain

Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le mercredi 22 mars 2023

 

Dans les secrets de l’assassinat de neuf chinois à Chimbolo

 

L’évènement a eu lieu le 19 Mars, aux environs de 5 heures du matin, quand des “hommes armés” ont attaqué le site minier de Chimbolo, situé à 25 Kilomètres de Bambari. Là, travaillent depuis cinq jours, les exploitants chinois du groupe minier “Gold Coast Group”. Des détonnations d’armes ont été entendues très tôt le matin avant que la population et les autorités locales viennent constater les dégâts : neuf exploitants chinois froidement abattus et deux autres corps qui jonchaient encore sur le sol, se battant contre la mort.

 

Bambari, autrefois occupée par l’UPC, est sous contrôle des Wagner

 

La ville de Bambari fut jadis sous le contrôle des éléments de l’Union pour la Paix en Centrafrique (UPC) avant d’être libérée par les mercenaires du groupe Wagner, qui y voient un très grand intérêt pour l’exploitation des ressources minières qui pullulent dans la région. Quoique le centre du pays connaisse ces derniers temps, des attaques sporadiques des rebelles de la CPC, à laquelle appartient l’UPC, il n’en demeure pas moins que les Forces Armées centrafricaines (FACA) et leurs supplétifs russes règnent en maîtres dans ces zones minières retirées aux rebelles il y a bientôt quatre ans.

 

La ville de Bambari avait connu, il y a un temps, la création d’un certain nombre de supplétifs pour les mercenaires du groupe Wagner. Ceux-ci sont appelés “russes noirs” et sont reconnus comme des bras armés du ministre de l’élevage Hassan Bouba, lui-même ex numéro deux de l’UPC, et connu pour être un pion du groupe Wagner en Centrafrique.

 

Wagner et sa stratégie de prédation

 

Or, la stratégie de Wagner en RCA, en plus de mettre à sac l’économie nationale, est d’exercer la prédation sur toutes les richesses minières du pays et contrôler tous les secteurs économiques (business de l’or, du bois, de l’uranium, de la boisson etc). En clair, Wagner croit exercer en territoire conquis. Grâce à ses nombreuses sociétés écrans dont la célèbre “Lobay Invest”, la nébuleuse pille le sol et le sous-sol de la Centrafrique, et s’emploie surtout activement à éliminer toute concurrence.

 

Selon des analystes sécuritaires interviewés dans le cadre de notre enquête, les éléments du groupe Wagner déployés à Bambari, considèrent depuis les Chinois comme des acteurs gênants face à leur entreprise de spoliation du site minier de Chimbolo. À défaut de chasser les Chinois, poursuivent nos sources locales, les FACA et leurs supplétifs exigeaient depuis du groupe “Gold Coast Group”, le versement d’une somme en vue de servir de frais de sécurisation du site, sous prétexte que celui-ci pourrait être attaqué à tout moment par les rebelles de la CPC.

 

Bref, la journée du 19 Mars aura finalement été fatale pour les exploitants chinois de “Gold Coast Group”, qui finalement, vont faire les frais d’une guerre d’influence exercée par le groupe Wagner contre toutes les entreprises concurrentes face à son hégémonie.

 

Officiellement, le Procureur de Bambari a dit ouvrir une enquête sur les crimes commis. Mais, selon plusieurs analystes, l’enquête a peu de chances d’aboutir, dès lors qu’aux premières heures, aussi bien le porte-parole du gouvernement centrafricain que le numéro un du parti présidentiel se sont, tour à tour, mis à pointer un doigt accusateur les rebelles de la CPC.

 

Face à l’indignation des autorités chinoises suite à ces assassinats, plusieurs sources politiques et sécuritaires indiquent que seules des enquêtes menées conjointement pourraient permettre de déterminer enfin les auteurs de ces crimes.

 

 

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