Craignant des violences en RDC, les États-Unis déploient des militaires au Gabon

Publié le 5 janvier 2019 , 10:51
Mis à jour le: 5 janvier 2019 10:51 pm
soldats americains
soldats americains

 

 

Craignant des violences en RDC, les États-Unis déploient des militaires au Gabon

 

 

A l’approche du dévoilement des résultats des élections en République démocratique du Congo (RDC), Donald Trump annonce que des militaires américains ont été déployés au Gabon pour intervenir en cas de violences.

 

Le président américain a indiqué vendredi qu’environ 80 militaires américains avaient été déployés au Gabon pour maintenir la sécurité en RDC si l’annonce des résultats de l’élection présidentielle devait provoquer des violences.

Le Gabon partage plusieurs centaines de kilomètres de frontière avec le Congo.

Dans une lettre adressée à des dirigeants du Congrès, le président américain a indiqué que les militaires resteraient « dans la région jusqu’à ce que la situation en RDC ne nécessite plus leur présence ».

Les élections (présidentielle, législatives et provinciales) du 30 décembre doivent ouvrir la voie au premier transfert démocratique du pouvoir dans l’histoire de la RDC. Joseph Kabila, président depuis 2001, a décidé de ne pas se représenter en application des dispositions sur la limitation des mandats présidentiels.

 

Les Etats-Unis ont appelé jeudi les autorités électorales de la RDC à « respecter » le choix des Congolais en publiant des résultats « exacts », avec des menaces de sanctions, dans le cas contraire.

Ils ont déjà fait valoir une ligne dure en cas de fraude : « Ceux qui sapent le processus électoral, menacent la paix, la sécurité ou la stabilité de la RDC, ou bénéficient de la corruption, risquent de ne plus être les bienvenus aux Etats-Unis ou d’être interdits d’accès au système financier américain », a prévenu le département d’Etat.

La publication des résultats, initialement prévue le 6 janvier, pourrait être retardée. La commission électorale n’a toujours pas précisé si elle proclamerait dimanche, comme prévu, les résultats provisoires ou si elle reporterait son annonce à cause de la lenteur de la remontée des résultats.

La puissante Eglise catholique congolaise, qui avait déployé des milliers d’observateurs électoraux, a affirmé jeudi connaître le vainqueur du scrutin.

Le gouvernement congolais a fermé cette semaine l’accès à Internet et bloqué plusieurs médias, dont Radio France Internationale (RFI) afin d’éviter, selon un conseiller de M. Kabila, la diffusion et la propagation de faux résultats.

Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a estimé vendredi que cette décision risquait de provoquer un violent contrecoup lors de la publication des résultats du scrutin.

Réunion du Conseil de sécurité des Nations unies

 

À la requête de la France, le Conseil de sécurité des Nations unies a été informé des derniers développements de la situation vendredi, lors d’une réunion à huis clos.

À l’issue d’une discussion de près de deux heures, les membres du Conseil ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un communiqué commun. Plusieurs pays, dont des pays d’Afrique, ont estimé qu’il était prématuré de le faire, ont rapporté des diplomates.

« Ces élections ont permis l’expression de la volonté souveraine du peuple congolais. La consolidation des résultats doit se poursuivre dans la transparence », a commenté François Delattre, ambassadeur de France auprès de l’ONU, à l’issue du Conseil.

« Les résultats qui seront proclamés devront être conformes au vote du peuple congolais », a-t-il poursuivi.

Les puissances occidentales espèrent que ce pays connaîtra son premier changementpacifique à la tête de l’Etat depuis son indépendance en 1960.

 

Avec la Radio Canada

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