Congo-Brazzaville: une ONG interpelle le président français

Publié le 15 avril 2016 , 7:31
Mis à jour le: 15 avril 2016 7:31 am

(Corbeau News Centrafrique)

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Situation au Congo-Brazzaville: une ONG interpelle le président français

 

 

Bangui, (CNC), 15-04-2016

En République du Congo, après la réélection contestée du président Denis Sassou-Nguesso avec plus de 60 % de suffrages, le mois dernier, une ONG interpelle le président français. Dans une lettre ouverte adressée à François Hollande, la section française de l’organisation « Tournons la page », une coalition internationale pour l’alternance démocratique en Afrique, lui demande de « rejeter » publiquement le résultat du scrutin.

Depuis la validation des résultats par la Cour constitutionnelle, le 4 avril, qui a déchaîné des violences, l’Union européenne et les Etats-Unis ont affiché leurs doutes sur la validité de ces résultats. Le Parti socialiste français, dont est issu le président Hollande, a également durement critiqué le déroulement du vote.

Mais pour Jean Merckaert, rédacteur en chef de la revue Projet et membre de la coalition « Tournons la page », il est temps que l’Elysée sorte de son silence :

« La France a très longtemps tergiversé, concernant le régime à Brazzaville. Ça a été interprété par la population comme un feu vert donné à ces manipulations. Il est temps que la France sorte de sa torpeur, de ses demi-mesures, pour adopter une position courageuse : une condamnation publique sans ambiguïté des violences de la répression, un appel à la publication et au recompte des résultats des élections, car les 60 % attribués au président sortant ressemblent fort à une mascarade aux yeux de la population congolaise. »

Plus que des déclarations, Jean Merckaert exige du président français des actes forts, « une suspension des secteurs de coopération militaire avec le Congo ». « Il est difficile, dit-il, de comprendre que la France, qui prétend faire la guerre contre le terrorisme et continue à prêter main-forte militairement à une forme de terrorisme d’Etat qui est pratiquée par le gouvernement congolais.

« Enfin, conclut M. Merckaert, il faut demander au niveau européen des régimes de sanction à l’encontre des personnalités qui sont impliquées, à la fois dans la répression et dans la manipulation du processus électoral. »

La France dit agir discrètement sur cette crise, en coulisse. A l’automne dernier, après les violences qui avaient émaillé la campagne référendaire sur le changement de Constitution, les autorités françaises avaient, par exemple, suspendu leur coopération policière avec le Congo.

 

RFIAFRIQUE

 

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