Conakry promet des sanctions après la mort de manifestants.

Publié le 16 janvier 2020 , 6:18
Mis à jour le: 16 janvier 2020 6:18 am

des manifestants à Conakri en guinée janvier 2020 

 

Après trois jours de protestation ayant fait au moins trois morts, l’opposition guinéenne a suspendu ses manifestations contre un projet de troisième mandat attribué au président Alpha Condé.

 

La mort d’un jeune homme dont l’image a fait le tour des réseaux sociaux a ému en Guinée. Le gouvernement a indiqué que cette mort n’est pas liée aux manifestations organisées par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC).

Mais le Front accuse les autorités d’être responsables des décès enregistrés notamment depuis lundi.

Manifestation contre le troisième mandat d’Alpha Condé

Selon Abdoulaye Oumou Sow, chargé de communication du FNDC, “ce n’est pas parce que quelqu’un est en train d’exercer son droit qu’il doit mourir. La plupart des personnes assassinées ont été abattues de face et à bout portant.”

Le Front indique se baser sur la Constitution en son article 10 pour organiser des manifestations pacifiques.

De son côté, la Ligue guinéenne des droits de l’Homme (LIGUIDHO) reproche à l’Etat de ne pas protéger ses citoyens et souhaite que les responsabilités soient établies.

“Seule la justice pourrait établir la vérité pour nous permettre de savoir si ce sont des tirs des forces de l’ordre ou faits par des individus mal intentionnés dans les quartiers », pense maître Emmanuel Bamba, président de la ligue.

Il conseille aux victimes “à chaque fois qu’il y a des morts, de faire tout pour que les corps soient déposés dans un hôpital, qu’ils demandent une autopsie pour permettre de situer la responsabilité, avec notamment la nature de la balle qui a ôté la vie à la victime.”

Des femmes de l’opposition dans la rue à Conakry

Au moins trois morts sont signalés depuis lundi (13.01.19). Les autorités guinéennes et le FNDC divergent sur les circonstances dans lesquelles ces personnes ont été tuées.

Réaction des autorités

Le ministre de la Sécurité et de la Protection sociale, Albert Damatang Camara, assure que les membres des forces de l’ordre seront sanctionnés si les enquêtes révèlent leur culpabilité :

“Lorsque la violence s’installe, il est extrêmement difficile de maintenir l’ordre avec discernement, pour peu qu’on démontre effectivement que ce sont les forces de l’ordre qui ont tué ces trois pauvres citoyens. Quand vous avez pu condamner des gouverneurs de région, deux préfets, des officiers supérieurs et des policiers, je ne vois pourquoi vous ne le feriez pas lorsque des policiers se livrent à des exactions contre vos propres populations ».

Les manifestations du FNDC ont pris une autre forme depuis ce lundi. Ce front constitué d’acteurs de l’opposition et de la société civile prête au président Alpha Condé la volonté de modifier la constitution pour briguer un troisième mandat.

 

Avec DW en français

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