Comment la communauté internationale a gaspillé ses ressources en tentant de stabiliser la République centrafricaine et ouvert la voie aux manipulations russes

Publié le 17 avril 2023 , 7:25
Mis à jour le: 17 avril 2023 4:20 pm

 

Bangui, 21 mars. 23 (CNC) — Malgré des investissements massifs de plus de 1 milliard de dollars par an, représentant 50% du PIB de la République centrafricaine (RCA), les efforts de stabilisation de la communauté internationale ont échoué dans ce pays en proie à la violence depuis plus d’une décennie. Les racines du conflit se sont enfoncées davantage, créant des conditions parfaites pour que la Russie exploite la situation à des fins politiques et commerciales.

les troupes de la minusca à l'aéroport de Bria
Rotation des troupes de la Minusca. Aéroport de Bria en décembre 2017.

 

Rédigé par Alain Nzilo

Publié par Corbeaunews-Centrafrique (CNC), le mardi 18 avril 2023

 

Les leçons à tirer de l’échec de la communauté internationale en République centrafricaine

 

Depuis une décennie, la communauté internationale a investi plus d’un milliard de dollars par an pour stabiliser la République centrafricaine. Malheureusement, malgré tous ces efforts, le conflit a persisté, les groupes armés se sont multipliés et les racines du conflit se sont enfoncées davantage. Cet article analyse les raisons de cet échec et propose des leçons à tirer pour les futurs efforts de stabilisation en Afrique.

Dans un article de Foreign Policy intitulé “Comment la communauté internationale a gaspillé de l’argent et a ouvert la porte aux manœuvres russes en République centrafricaine”, Laurence Wohlers évoque les échecs des efforts de stabilisation dans les États fragiles africains. Bien que des sommes considérables aient été investies dans ces efforts, ils ont souvent conduit à une détérioration de la situation. C’est le cas en République centrafricaine (RCA), où la communauté internationale a dépensé plus d’un milliard de dollars chaque année pour stabiliser le pays, mais sans succès.

 

L’article analyse les raisons de cet échec

Il est possible que la complexité de la réponse ait créé une illusion de progrès et que le coût politique de l’échec n’ait pas été suffisamment élevé pour forcer la communauté internationale à examiner ses propres erreurs. Le dysfonctionnement de la stratégie de stabilisation a également créé les conditions parfaites pour que la Russie exploite la situation pour ses intérêts politiques et commerciaux.

 

En décembre 2012, la République centrafricaine est apparue dans les gros titres internationaux lorsqu’un groupe armé appelé Seleka a émergé dans le nord-ouest du pays. Les forces de Seleka ont rapidement remporté des victoires décisives, éliminant l’armée centrafricaine en quelques semaines. Le groupe a ensuite pris le contrôle de la capitale, Bangui, en mars 2013. La communauté internationale a réagi en envoyant une force française expéditionnaire pour mettre fin à la violence. Cependant, ni la France ni une mission de maintien de la paix de l’Union africaine n’étaient suffisantes pour stabiliser le pays.

 

En 2014, la communauté internationale a lancé une mission de maintien de la paix des Nations unies appelée MINUSCA. Cette mission a été soutenue par des programmes d’assistance bilatérale en matière de sécurité de l’Union européenne, de la France et des États-Unis, ainsi que par des initiatives de développement et humanitaires. La mission était censée rétablir l’ordre et les conditions de la reconstruction. Bien que les groupes armés ne comptent que quelques milliers de membres, ils sont devenus de plus en plus nombreux et se sont profondément enracinés dans la société.

En fin de compte, le gouvernement prétendument élu, monsieur Faustin Archange Touadera  n’a pas réussi à rétablir son autorité et la situation a abouti à un statu quo dysfonctionnel mais résilient. Le gouvernement a contrôlé la capitale et la campagne environnante, tandis que divers groupes armés ont contrôlé et exploité des fiefs régionaux, et que la violence de bas niveau a persisté dans les zones où les sphères d’influence du gouvernement et des seigneurs de guerre se chevauchaient.

Cet échec est dû à de nombreux facteurs, notamment à la complexité et à la mauvaise conception de la réponse intern, favorisant l’apparition d’un nouvel acteur, la société de mercenariat russe Wagner pour aider le gouvernement centrafricain à chasser les rebelles. Mais là aussi, c’est l’illusion totale. Wagner massacre la population civile, exploite abusivement les ressources forestières et minières du pays.

En outre, Wagner attise la tension politique et sécuritaire dans le pays pour afin maintenir son influence sur les autorités du pays.

 

 

 

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