Centrafrique : Zokoué-Linguissara, une guerre de clan et de leadership ?

Publié le 18 avril 2019 , 7:42
Mis à jour le: 18 avril 2019 7:42 pm
Le Colonel Zokoué, DG de la police à gauche et le ministre de l’intérieur Henri Wanzet Linguissara.

 

Bangui (CNC) – Au ministère de l’Intérieur, c’est une véritable veillée d’armes que les agents, cadres, policiers et gendarmes ont vécu au lendemain de la conférence de presse « réplique » du Directeur général de la Police centrafricaine, le colonel bienvenu Zokoué à son ministre de tutelle le général Henri Wanzet Linguissara.

 

À l’origine, l’arrestation des faussaires et la décision du ministre d’expulser les faussaires camerounais dans leur pays et au fond, une guerre de leadership au sein de la famille gbaka-mandat.

Tout a commencé par la diligence du ministre suivi de l’arrestation des sujets camerounais et de certains de leurs complices centrafricains qui fabriquaient des faux documents administratifs centrafricains ; passeports, cartes grises, permis de conduire, titres fonciers. Incarcérés dans les locaux de la police, les faussaires centrafricains ont été extirpés de la prison au détriment des Camerounais qui doivent, eux, rester en prison pour être jugés.

Le ministre Henri Wanzet Linguissara décide finalement de libérer, par la procédure d’expulsion, les faussaires camerounais reconduits manu militari par les gendarmes jusqu’à la frontière.

Infirmé à son tour de cette expulsion, Bienvenu Zokoué, le DG de la Police, crie à une procédure abusive et accuse son ministre d’ignorer les rôles des policiers, notamment ceux de la Direction de Surveillance et du territoire (DST) qui doit accompagner tous les expulsés et non les gendarmes.

Cette mésentente interne a poussé le ministre à sortir de son silence pour informer les opinions à travers une conférence de presse sur le bien-fondé de sa décision.

Très remonté contre la position de son ministre, Bienvenu Zokoué, lui aussi, rompt le silence et convoque les médias pour sa sortie médiatique. Gants en fer portés, il rabaisse son chef hiérarchique en le traitant de menteur, de faussaire, d’un traître à la solde des étrangers. Il va plus loin pour accuser son ministre de comploter avec les opposants et Tchadiens de chasser le président Touadera du pouvoir.

Pour faire avaler sa pilule à Touadera et au peuple centrafricain, il a montré aux journalistes, un projet d’arrêté d’expulsion monté par le Directeur de cabinet de son ministère et refusé de signer par le ministre Henri Wanzet Linguissara visant à expulser des sujets tchadiens arrêtés sans motif lors de leur descente d’avion à l’aéroport Bangui M’Poko.

D’après une source proche de la famille du chef de l’État, les relations entre le ministre Henri Wanzet Linguissara et son DG de la Police Bienvenu Zokoué commençaient à pourrir lors des consultations visant à former le gouvernement Grebada et Grebada remanié.

D’après cette source, le colonel Bienvenu Zokoué s’était battu, comme un caméléon et sans succès, pour prendre le fauteuil de son chef. Henri Wanzet Linguissara qui est finalement maintenu. Contre toute attente, une peur fait son entrée brutale dans le ventre de Bienvenu Zokoué qui est impliqué dans plusieurs affaires louches.

Parmi ces affaires louches auxquelles est impliqué Bienvenu Zokoué, d’après les éléments de l’enquête en notre possession, figurent ses longs bras protecteurs sur certains faussaires en Centrafrique.

Rappelant le général Wanzet Linguissara ministre de l’Intérieur tout comme le colonel bienvenu Zoukoué, DG de la Police centrafricaine sont, tous deux, gbaka-mandat, comme le président Touadera. L’absence du premier aux réunions hebdomadaires des parents gbaka-mandats pousse le second à se douter de sa fidélité au président Touadera.

 

Copyright2019CNC

Aucun article à afficher