Centrafrique : Vers un échec de la médiation entreprise par les autorités des villes soudanaises pour la paix à Amdafock.

Publié le 2 janvier 2020 , 4:56
Mis à jour le: 2 janvier 2020 4:56 pm
Abdoulaye Hissen, patron du CNDS, chef militaire du FPRC. CopyrightDR
Abdoulaye Hissen, patron du CNDS, chef militaire du FPRC. CopyrightDR

 

 

Bangui (République centrafricaine) – L’initiative de la paix portée depuis le 26 décembre 2019 par les notables des villes soudanaises proches de la ville centrafricaine d’Amdafock, théâtre des violences armées entre le MLCJ et FPRC depuis le mois de juillet de l’année passée, se retrouve menacée aujourd’hui par l’absence de consensus entre les principaux belligérants sur un certain nombre de points. Le spectre de nouveaux affrontements plane sur cette ville du nord de la Centrafrique ensanglantée par ces eux groupes armés pourtant signataires de l’Accord politique pour la paix du 6 février 2019 à Bangui.

 

Sur initiative des notables soudanais des villes  frontalières à Amdafock, un comité de médiation initié a été mis en place depuis le mois dernier pour trouver une issue pacifique aux violences opposant depuis quelques mois deux groupes armés rivaux MLCJ et FPRC pourtant signataires de l’accord de paix du 06 février dernier. Mais les informations du CNC indiquent que cette démarche pacifique risquerait de connaître un échec du fait des radicalismes issus des deux camps opposés.

Contacté par CNC ce jeudi 2 janvier 2020, un haut responsable du groupe armé mouvement des Libérateurs Centrafricains pour la Justice (MLCJ) déclare que « le FPRC doit quitter la région, car, Abdoulaye Hussein tient des propos hypocrites et avec des revendications échappant à la raison ».

Face à cette attitude belliqueuse, pour le MLCJ, il ne reste qu’à employer la manière forte. « Nos éléments et ceux du FPRC sont toujours dans la ville d’Amdafock. Les éléments du FPRC sont basés juste à côté de la base des forces tripartites soudanaises et nos éléments sont de l’autre côté. Les forces tripartites soudanaises tentent d’apaiser la tension. Mais je puis vous dire que nous sommes dans la logique de les faire partir de la région et ça, ce n’est pas négociable », a fait savoir notre source.

Ce comité, selon ce haut responsable, s’est rendu la semaine passée auprès de chaque leader de ces deux groupes armés rivaux pour les écouter et voir dans quelle mesure il peut bien mener ces pourparlers afin de réconcilier les belligérants.

« Les notables soudanais des localités frontalières avec Amdafock, très préoccupés par ce conflit qui pourrait s’enliser et plonger le Soudan dans l’insécurité, se sont rapprochés d’Abdoulaye Hussein qui exige qu’il doive faire son retour à Amdafock, mais nous ne voulons pas de lui », a laissé entendre ce responsable.

Abdoulaye Hussein, sur la question, a déclaré que ce sont les garants et facilitateurs de l’APPR-RCA qui « ont laissé les choses s’empirer au point de chouchouter le MLCJ et prouvent que c’est nous les malfaiteurs. Le MLCJ est entretenu et soutenu par le pouvoir de Bangui, car comment expliquer que les missions qui arrivent à Birao ne rencontrent que le MLCJ», regrette de son côté Abdoulaye Hussein.

L’attitude du gouvernement dans la gestion de cette crise entre ces deux groupes armés rivaux, démontre qu’il n’a ni volonté ni courage de s’impliquer dans la recherche de solution à ce conflit et pourtant son implication compte énormément, car il est le garant de la sécurité du peuple centrafricain, mais à y voir de près, ce n’est pas le cas, fustige Abdoulaye Hussein.

D’autres sources locales ont clairement indiqué que dans les jours à venir, un affrontement risquerait d’éclater entre les deux groupes armés dans cette partie du pays, car « pour le moment, nous remarquons une forte mobilisation armée des combattants du MLCJ qui laissent craindre un éventuel combat dans ces jours-ci », redoutent-elles.

 

Cédric Wa-Gomba

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