Centrafrique : une embarrassante affaire qui divise la police nationale.

Publié le 21 décembre 2018 , 8:24
Mis à jour le: 21 décembre 2018 8:24 pm
Image d'illustration d'une foule en colère face à la police lors de la manifestation de la société civile contre l'inaction des forces de la Minusca vis-à-vis des rebelles. CopyrightCNC.
Image d’illustration d’une foule en colère face à la police lors de la manifestation de la société civile contre l’inaction des forces de la Minusca vis-à-vis des rebelles. CopyrightCNC.

 

 

Centrafrique : une embarrassante affaire qui divise la police nationale.

 

 

Si depuis quelques jours une affaire de vol d’une moto en présence des éléments de la Ficu a profondément ébranlé tous les corps de la police nationale, c’est désormais le département de la sécurité publique qui est touché.

 

En effet, d’après notre enquête sur le dossier, tout a commencé par un incident survenu le 14 décembre dernier entre un agent auxiliaire de la police nationale et un mototaximan sur l’avenue de l’indépendance au niveau du centre artisanal de Bangui dans lequel ce dernier avait été gravement blessé et transporté à la clinique du Médecin sans frontière pour des soins d’urgence.

D’après les premiers éléments de l’enquête de la gendarmerie dont CNC a pu consulter la copie, c’est à la suite d’un contrôle de l’unité de police FICU à l’entrée du centre-ville de Bangui qu’un auxiliaire de police aurait frappé un mototaximan dénommé Francis, âgé d’environ 23 ans,  avec son ceinturon de combat alors que celui-ci est en pleine vitesse sur sa moto.

Tombé à la renverse lors de la frappe, le mototaximan, gravement blessé partout sur son corps, a été transporté d’urgence à l’hôpital en présence d’une foule compacte des badauds qui étaient en colère contre le policier incriminé.

Entre temps, devant la menace pressante de cette foule qui voudrait frapper tous les policiers présents lors de ce contrôle,le chef de poste, un sous-brigadier de la Police, a tenté d’appeler en vain son chef le Commandant Antonio Tembo pour demander de renfort.

Après avoir repris conscience à l’hôpital, la victime, le jeune mototaximan, demande à ce qu’on lui ramène sa moto, mais les policiers ne l’ont pas trouvée.

Ils ont compris à la fin que celle-ci a été volée par l’un des badauds présents lors de l’incident le 14 décembre dernier.

Sans surprise, la victime saisit la justice pour que la police lui ramène sa moto. Mais le commandant de la police Antonio Tembo, chef de l’unité FICU, a facilement trouvé le coupable idéal qui est le sous-brigadier, chef du checkpoint dans lequel l’agent auxiliaire a été mis en cause.

Contre toute attente, il ordonne à son coupable de rembourser très rapidement la moto de la victime, sans quoi il va être lourdement sanctionné  .

Pour les nombreux agents de la police contactés par CNC, la décision du commandant Tembo relève tout simplement d’une fuite en avant d’autant plus qu’il avait été appelé en vain par ses éléments en danger alors qu’il est dans son délire personnel dans les quartiers de Bangui avec le seul véhicule de patrouille de la FICU.

Dans les commissariats de Bangui, y compris dans d’autres unités opérationnelles de la police, on ne manque pas de critiquer le comportement inadmissible du commandant Tembo qui ne cesse de presser ses agents auxiliaires de lui ramener par jour au bureau un nombre fixé des taximotos à racketter.

Au ministère de la Sécurité publique, on se demande si c’est à ce sous-brigadier de rembourser la victime ou c’est à la police nationale, autrement dit à l’État de prendre saresponsabilité, car, cet agent auxiliaire agit dans le cadre de son travaille de policier et non personnel.

Il y’a lieu de rappeler que suite à la décision du ministre de la Sécurité publique qui interdit par un arrêté l’accès des motos-taxis au centre-ville de Bangui, toutes les unités de la police ont été mobilisées d’appliquer rigoureusement cette décision. En conséquence, la FICU a installé un checkpoint juste à quelques mètres du centre artisanal devant la cathédrale afin de filtrer l’entrée et la sortie du centre-ville par les forces de l’ordre.

Mais dans le cas de Francis, le mototaximan blessé, il n’a pas transporté un client au moment de son retour à la maison située  au quartier Ouango dans le 7e arrondissement de  Bangui.

Le commandant Antonio Tembo que CNC a déjà publié un article sur lui en février 2018 constitue toujours une épine sous les pieds du ministre de la Sécurité publique, tout comme pour le nouveau Directeur général de la police, le redoutable Bienvenu Zokoué.

 

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