une armée en décomposition silencieuse
Malgré la présence de plus en plus croissante des soldats de Forces armées centrafricaines (FACA) sur la quasi-totalité du territoire national, des dysfonctionnements structurels et des pratiques douteuses menacent leur intégrité et leur efficacité. Ces problèmes résultent de décisions politiques biaisées et d’une gestion chaotique des effectifs militaires, révélant une armée fragile, voire en voie de désintégration, selon un rapport du Crisis Group.
Bangui, 16 août 2024.
Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique.
Une armée en décomposition : Un recrutement au mépris de toute légalité.
Le gouvernement centrafricain, dans son avidité de pouvoir, piétine allègrement le Plan National de Défense qu’il avait lui-même établi en 2017. Les recrutements, véritables foires au népotisme et au tribalisme, font fi de toute procédure légale. Ce dysfonctionnement est amplifié par la multiplication des lignes de commandement au sein de l’armée, où chaque bataillon semble obéir à une hiérarchie distincte, qu’il s’agisse de l’état-major, du ministère de la Défense, ou de la présidence. Cette mascarade ne produit qu’une armée de façade, plus fidèle aux intérêts personnels qu’à l’État.
Une armée en décomposition : une formation expéditive aux conséquences désastreuses
Sous la tutelle de mercenaires russes aux méthodes douteuses, la formation des soldats centrafricains est réduite à peau de chagrin. Quelques semaines suffisent désormais pour transformer des civils en “soldats”, une plaisanterie macabre qui envoie ces hommes mal préparés au massacre. Les pertes et les désertions qui en résultent ne semblent guère émouvoir les autorités, trop occupées à s’enrichir. Ces manquements, pourtant très visibles, fragilisent non seulement l’efficacité des FACA mais amplifient également les tensions au sein des forces armées, rapporte Crisis Group dans son rapport produit en 2022 sur la désintégration de l’armée nationale centrafricaine.
Un financement opaque et désastreux
La gestion calamiteuse du budget de la défense nationale force les soldats à se muer en racketteurs, braqueurs et autres pour survivre dans telle condition. Au même moment, la militarisation de la capitale Bangui, combinée à la corruption généralisée, alimente un mécontentement croissant parmi les militaires, qui pourrait, à terme, menacer la stabilité même de la République centrafricaine.
L’humiliation des Wagner, ultime affront
Comble de l’ironie, les mercenaires russes, censés “assister” les FACA, se comportent en véritables seigneurs de guerre, humiliant ouvertement les soldats centrafricains. Les pratiques brutales et l’humiliation des militaires centrafricains par ces mercenaires du groupe Wagner ont déjà conduit à des arrestations de certains officiers supérieurs et conduits à Bangui. Le gouvernement, dans sa lâcheté ou sa complicité, reste muet face à ces exactions, préférant sacrifier la dignité de son armée sur l’autel de ses intérêts personnels. Comme l’a dit Crisis groupe dans son rapport, sans une réaction ferme de la part du gouvernement, ces tensions pourraient rapidement dégénérer en un soulèvement au sein de l’armée.
Un avenir sombre, une nation en péril
Pour éviter une nouvelle désintégration de l’armée, selon les experts militaires, le gouvernement centrafricain doit impérativement se conformer aux principes du Plan National de Défense. Cela inclut un recrutement transparent, une formation adéquate des soldats, et une gestion stricte des ressources financières. Il est également capital de rétablir une coordination cohérente au sein de la chaîne de commandement.
Toutefois, sans un sursaut miraculeux – et peu probable – des autorités, la République centrafricaine court droit à l’abîme. L’effondrement annoncé des FACA n’est que le prélude à un chaos généralisé qui menace d’embraser le pays entier. Le gouvernement centrafricain, par son incompétence crasse et son mépris pour son propre peuple, porte l’entière responsabilité de ce désastre en devenir.
Une réforme urgente pour éviter le chaos
En réalité, l’état lamentable des FACA n’est que le reflet d’un État failli, incapable de protéger ses citoyens et prêt à vendre son âme au plus offrant. Sans un changement radical – qui semble hors de portée des dirigeants actuels, la République centrafricaine est condamnée à rester le maillon faible d’une région déjà instable, une poudrière prête à exploser à la moindre étincelle.
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