Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a appelé aujourd’hui les différents groupes armés de Centrafrique à “respecter la parole donnée”, au lendemain de la signature à
Brazzaville d’un accord de cessez-le-feu entre la Séléka à dominante musulmane et les anti-balaka majoritairement chrétiens.
“Je salue la signature à Brazzaville de l’accord de cessation des hostilités”, a déclaré Laurent Fabius, en rendant hommage à “la détermination” de la présidente de transition Catherine Samba Panza. “Les participants au forum de Brazzaville ont pris l’engagement de renoncer à la violence, pour faire repartir la République centrafricaine sur de nouvelles bases. Cet engagement doit être soutenu”, a-t-il poursuivi. “Il s’agit maintenant de répondre aux attentes de la population centrafricaine, en respectant la parole donnée et en mettant en oeuvre le processus de désarmement. Il s’agit aussi, pour toutes les parties prenantes, de poursuivre le dialogue politique et d’assurer le succès de la transition devant conduire aux élections”, a-t-il conclu.
Le forum de Brazzaville pour la paix en Centrafrique a accouché péniblement hier soir d’un accord de cessez-le-feu, le premier après huit mois d’un déchaînement de violences intercommunautaires, mais sa capacité à durer est déjà mise en doute. L’accord a été signé par des représentants des deux principaux belligérants : la Séléka, à dominante musulmane, et les milices anti-balaka, formées majoritairement de combattants chrétiens, ainsi que par des représentants politiques, religieux, ou civils centrafricains et des parrains étrangers, comme le président congolais Denis Sassou Nguesso. Le résultat des négociations dans la capitale congolaise est très en-deçà des objectifs annoncés et a été obtenu grâce à une forte implication de la médiation congolaise pour obtenir l’adhésion de l’ex-rébellion Séléka, qui s’était retirée très rapidement des discussions et demandait une partition de la Centrafrique.
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