Quand le candidat Joseph Bendounga remonte les bretelles à l’ambassadeur Charles Malinas
Bangui, (Corbeau News Centrafrique), -03-27-2015.
En date du 25 mars, le président du parti Mouvement démocratique pour la renaissance et l’évolution de Centrafrique (MDREC), Joseph Bendounga a écrit une sévère lettre à l’ambassadeur de France à Bangui, Charles Malinas. La lettre de Bendounga qui correspond à s’y méprendre à une mise en garde formelle concerne ce qu’il a appelé « les manœuvres dilatoires » en vue d’exclure sa candidature à l’élection présidentielle de 2015. Se basant sur une vieille concertation privée qu’il a eue avec l’ambassadeur de France à l’Ambassade où la position de ce dernier sur la candidature de Catherine Samba Panza a porté cette dame à la tête de la transition, Joseph Bendounga estime que si Malinas se positionne en RCA, les faits suivent immédiatement. Autrement, c’est l’ambassadeur de France à Bangui ‘’le faiseur de présidents centrafricains’’, d’où la mise en garde de Joseph Bendounga. « Monsieur l’Ambassadeur, ce qui choque et qui m’amène à vous interpeler aujourd’hui, c’est que vos allégations en janvier 2014 ne corroborent pas avec ce que vos suppôts de la transition à la Présidence, la Primature, au Conseil national de transition et dernièrement le Point 10 des Conclusions de la septième réunion du Groupe international de contacts sur la RCA trament pour empêcher les anciens acteurs de la transition, hormis ceux dont la Cour pénal internationale a indexé de briguer la présidence de RCA en2015. » a fait constater le politique dans cette déclaration dont Corbeaunews s’est procuré une copie.
Fort de ce constat, Joseph Bendounga revient sur son cas personnel, en ce qui concerne sa candidature pour la prochaine présidentielle qui s’annonce en RCA. L’inquiétude du président du MDREC s’est fondée sur le passage de sa candidature au crible des critères d’éligibilité au regard des dispositions de la Charte constitutionnelle de transition qui excluent d’office les personnalités de la transition. « L’inéligibilité à la Présidentielle et aux Législatives de 2015 concerne les acteurs de la transition actuellement en fonction et non les anciens qui sont devenus de simples citoyens depuis qu’ils sont libérés de leurs charges à l’égard de la Charte constitutionnelle de transition, suite à la démission du tandem Djotodia/Tiangaye,le 10 janvier 2014 relève : des manœuvres mafieuses des francs-maçons, de l’ interprétation erronée, frauduleuse et idiote de la Charte constitutionnelle de transition, ne relevant ni de la logique voire du bon sens et du droit. Ces inéligibilités imaginées par vous et reprises par les racailles du CNT frapperaient également ceux des candidats n’ayant pas séjourné ou ne disposant pas d’une propriété bâtie sur le territoire national depuis plus de trois ans. » a-t-il expliqué.
Devant cette situation, la position de Bendounga qui n’a pas gobé le fait que l’ambassadeur de France à Bangui – ce ‘’faiseur de présidents centrafricains’’ soit positionné sur ces critères est sans ambages. A en croire Bendounga, c’est une manière de l’exclure de la course de 2015 au nom de sa nomination au Gouvernement Tiangaye sous le régime Djotodia. Mais, en ce qui concerne la position de Malinas sur le sujet, Bendounga réagit ainsi : « … monsieur l’Ambassadeur, il n’appartient pas à un diplomate fusse-t-il de la France de se substituer aux Centrafricains pour gérer le pays et pousser le ridicule à son comble pour imposer des critères d’éligibilité à des élections. Malgré que vous soyez au champ, au moulin, au four et à l’épicerie : rien a bougé, la RCA poursuit inexorablement sa descente aux enfers avec le vide constitutionnel comme la cerise sur le gâteau. »
En somme, la terre de Bendounga lève un coin de voile sur la légèreté des politiques centrafricains devant la France, puisque toutes les consultations pour être élu président de la République passent inéluctablement par l’Ambassade de France.
Bangui, Fred KROCK Pour CNC.