Centrafrique : prorogation du mandat présidentiel, la pilule ne passe pas pour l’opposition démocratique

Les leaders des partis politiques entourant Bozize au siège di KNK ce jeudi 19 décembre 2019 en fin de la soirée. Photos: KNK
Les leaders des partis politiques entourant Bozize au siège di KNK ce jeudi 19 décembre 2019 en fin de la soirée. Photos: KNK

 

Bangui (République Centrafricaine) -Il est clair aujourd’hui que les députés proches de la majorité présidentielle sont dans la dynamique d’offrir une prorogation d’un mandat d’une ou deux années à Touadera sous prétexte de lutte contre le coronavirus qui bouleverserait le calendrier électoral. Vent debout, la Coalition de l’Opposition Démocratique (COD 2020) met en garde la Touaderade dans sa volonté de tripatouiller la Constitution. Position exprimée lors d’une conférence de presse tenue ce mercredi à Bangui.

 

La COD 2020 ne cache plus son inquiétude sur l’illisibilité du processus d’une part et d’autre part sur la volonté de la Touaderade de tripatouiller la Loi fondamentale afin de se maintenir au pouvoir en raison d’un bonus de deux ans.

A en croire les partis politiques de l’opposition, il existe une pétition sur initiative de Mathurin Dimbelet Nakoe, 2e vice-président de l’Assemblée Nationale, signée par les députés à la solde du pouvoir en vue d’offrir deux années de plus au mathématicien de Boy-Rabe si les élections n’étaient pas organisées pas dans le délai constitutionnel.

Se basant sur l’article 153 de la Constitution du 30 mars 2016, « sont expressément exclus de la révision : le nombre et la durée des mandats présidentiels les dispositions du mandat actuel », ont-ils cité.

Sans tergiverser, la COD 2020 met en garde Faustin Archange Touadera et les pétitionnaires tentés par cette périlleuse et hasardeuse aventure qu’ils sont passibles au crime de haute trahison même après la cessation de leurs fonctions.

Cette prise de position n’altère pas la dynamique des députés acquis à coup de billets de banque par le pouvoir de Bangui. Mathurin Dimbelet Nakoe, déterminé plus que jamais, à faire passer par tous les moyens cette tentative anticonstitutionnelle.

Des avis des juristes, cela ne passera pas et viole la constitution de la République Centrafricaine. Des juristes avisés l’attendent de pied ferme pour saisir la Cour Constitutionnelle.

Affaire à suivre…

 

Anselme Mbata

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