Naturellement calme et discret, le tout puissant ministre de la sécurité publique de l’ancien président François Bozizé qui lui a donné le pouvoir en 2011 grâce à un travail de fournies abattu sur toute l’étendue du territoire national à travers son mouvement de mobilisation baptisé BDR qui veut dire « Bozizé Doit Rester », n’étonnera pas les observateurs de la vie politique centrafricaine si ce dernier déclare sa candidature aux présidentielles de 2015 qui se feront traditionnellement à deux tours prévus, puisqu’en Centrafrique, terre de zo kwè zo de Barthélemy Boganda, c’est difficile de gagner les élections présidentielles dès le premier tour.
D’emblée, je dirai que Claude Richard Gouandjia est un héritier politique aguerri puisque son père fut un ancien ministre puissant du gouvernement Dacko I, et de sa formation politique auprès de son mentor le Pr Abel Goumba qui avait une admiration pour lui dès son jeune âge quand il militait auprès du président fondateur du Front Patriotique Oubangui (FPO) devenu Front Patriotique pour le Progrès (FPP). Partout où il met le pied, ce spécialiste en matière des renseignements est craint par ses adversaires politiques. Il fut collaborateur direct du Pr Abel Goumba, grand leader de l’opposition de l’époque. Dans la famille politique du régime KNK de François Bozizé qu’il voyait tous les jours au palais présidentiel sur des dossiers accablants en matière de sécurité, il s’est fait beaucoup d’ennemis politiques dans le milieu du parti politique KNK. L’homme est resté incontournable. Les caciques du parti kwa na kwa voyaient en lui un challenger de taille qui pourrait éventuellement leur barrer le passage si François Bozizé décide de se retirer de la scène politique. Le parti travailliste kwa na kwa de François Bozizé en exil est constitué de deux blocs dont celui de Claude Richard Gouandjia très puissant, le BDR qui a misé de tout son poids pour que François Bozizé Yangouvonda gagnait les dernières élections de 2011.
Ancien Directeur Général du Bureau National de Documentation (BND) chargé des renseignements généraux avant d’être nommé ministre de la sécurité publique, d’Emigration-Immigration, Claude Richard Gouandjia a officié en matière de renseignements généraux auprès de plusieurs chefs d’Etat en Afrique tels que le congolais Dénis Sassou Nguesso, le gabonais, feu Omar Mbongo qui l’avait confié au président François Bozizé, ainsi que le président Théodoro Obiang Nguema Bassogo de la Guinée Equatoriale. L’ancien ministre de la sécurité publique projetait déjà la transformation de BDR en Boussole pour le Développement et la Reconstruction (l’autre BDR). Visionnaire qu’il est, Claude Richard Gouandjia voyait venir de loin la chute du régime Bozizé. Surtout quand il est informé que la rébellion de Michel Djotodia est à majorité musulmane et que la secte Boko Haram du Nigéria négligée par les autorités pourrait appuyer la rébellion composée de milliers des rebelles ressortissants du Tchad et du Soudan, ainsi que d’autres pays de l’Afrique de l’ouest. Il tirait sur la sonnette d’alarme mais dommage qu’il n’était pas compris.
En effet, Claude Richard Gouandjia reste un candidat dangereux qui inquiète, lequel pourra amoindrir la chance des autres candidats favoris s’il fait une déclaration de candidature. Pour le moins qu’on puisse dire, ce dinosaure qui n’est pas né de la dernière pluie n’a pas encore dit son dernier mot…