Centrafrique :pourquoi le président Faustin Archange TOUADÉRA est -il sévèrement critiqué ?

Publié le 27 juillet 2016 , 9:45
Mis à jour le: 27 juillet 2016 9:45 am

Centrafrique: Pourquoi le Président Faustin Archange TOUADÉRA est-il sévèrement critiqué?

 

 

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Bangui, le 19 juillet 2016. 13:11′.
Publié par: Corbeau News Centrafrique (CNC).
Ecrit par: Gisèle MOLOMA.

Depuis une semaine, le Président Faustin Archange TOUADÉRA est sous le feu des sévères critiques provenant de partout. Du milieu politique à la presse écrite en passant par la Société civile, les mêmes mots reviennent: l’échec total des 100 premiers jours du Président Faustin Archange TOUADÉRA au pouvoir. Au même moment, les partisans de ce dernier sont aussi aux fronts pour défendre le bilan de leur ami Président qu’ils jugent positif. Cette guéguerre de communication nous pousse à expliquer aux Centrafricains pourquoi le Président Faustin Archange TOUADÉRA est- t-il été sévèrement critiqué?

Depuis plus de 30 ans en Centrafrique, tous les régimes qui se sont succédés n’ont jamais accepté des critiques quant à leur manière de diriger ce pays. Pourtant, critiquer le Président c’est faire ressortir son défaut, ses erreurs commises pour plus d’attention. Diriger un pays c’est comme piloter un avion, un bateau ou un véhicule. Un Président de la République avant d’accéder au pouvoir, devrait disposer d’au moins un Programme Politique crédible et définir en même temps de quelles manières celui-ci va être réalisé, à quel moment, avec quelle méthode et moyen. Tout doit être fait en tenant compte de la réalité du pays et de ses priorités.

Le Président Faustin Archange TOUADÉRA avant d’être élu, on présume qu’il avait en sa possession tous ces éléments indispensables. Pourquoi à seulement 4 mois, le Président Faustin Archange TOUADÉRA est-il sévèrement critiqué?

Élu pour sortir le Centrafrique de la crise politico-sécuritaire qui a secoué le pays depuis 2013, le Président Faustin Archange TOUADÉRA incarnait à lui seul l’espoir de tout un peuple, un peuple meurtri, un peuple au bord du génocide qui n’a rien demandé de plus que la paix, la sécurité et la réconciliation nationale. Curieusement, deux semaines après son accession au pouvoir, le Président Faustin Archange TOUADÉRA avait perdu toute sa crédibilité aux yeux de ses compatriotes centrafricains qui lui ont reproché pleine des choses en commençant par sa méthode de travail, sa manière de ne nommer à des postes de responsabilité dans l’Administration publique que ses proches parents et amis, ses lenteur et hésitation criardes dans sa prise de décision malgré l’urgence signalée, l’amateurisme ambiant, le laxisme chronique vis à vis des criminels, les voyages incessants à l’étranger même pour un petit truc et sa politique de roublardise. En il accorde beaucoup de privilège à ses anciens amis du parti KNK crée par l’ancien Président François BOZIZÉ. À seulement quatre mois, le Président Faustin Archange Touadéra a affiché tout ce dont les Centrafricains avaient reproché au régime défunt du Général François BOZIZÉ en 10 ans.

Les centrafricains seraient sur le point d’enterrer définitivement sur le plan politique le Président TOUADÉRA d’autant plus qu’il commence à recevoir des hurlements publics à chaque passage de son escorte qui est de plus en plus blindé.

Entré en fonction le 30 mars dernier après sa victoire contestée à l’élection présidentielle de 2015-2016, le Président Faustin Archange TOUADÉRA n’a produit aucun résultat visible depuis son accession au pouvoir il y’a quatre mois. Mais plus grave politiquement, Il capte certaines réalisations de la transition pour embellir son discours bilan-programme et brondir comme fruits de ces cent jours notamment la signature de l’Accord avec le Fonds Saoudien pour le Développement, l’installation des lampadaires solaires au niveau de l’hôpital général de Bangui, du Lycée des Martyrs, des Commissariats des huit Arrondissements de Bangui et de l’Avenue des Martyrs; le remplacement des cinq turbines de l’usine de Boali 1 sur financement de la Banque mondiale; la réhabilitation de trois groupes de la centrale thermique de Bangui sur financement de la BAD; l’installation des lampadaires solaires photovoltaïques au PK 26 route de Boali en vue de la réouverture du site douanier et à Nguerengou, route de Damara pour ne citer que ces exemples. Le volet de désarmement des groupes armés est bloqué faute de consensus entre le pouvoir et les groupes armés, Il demande aux centrafricains de lui accorder 6 mois pour cela. Les personnes déplacées quant à elles sont perdues. Leur nombre s’accroit dans des camps partout au pays sans savoir à quand ils vont rentrer chez eux en sécurité.

La souffrance continue pour les Centrafricains.

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