Centrafrique : Pesant flou autour de l’identité des trois journalistes russes tués

Les soldats russes dans un véhicules de la gendarmerie nationale.

 

 

Centrafrique : polémique autour de l’identité des trois journalistes russes tués

 

 

Bangui, 4 août 2018 (CNC) –

 

Trois journalistes Russes accrédités par l’Onu ont été tués dans la nuit du 30 au 31 juillet 2018. Leurs documents ont été retrouvés avec les noms suivants : Orkhan Dzhemalle correspondant militaire, Alexandre Rastorguev – réalisateur documentaire, Kirill Radchenko – vidéaste. Depuis ce jour sombre pour la communauté russe en RCA, une guéguerre de communication s’offre sur la table autour de l’identité des victimes.

La Minusca a été la première a déclaré, par la voix de son Porte-parole Vladimir Monteiro qu’elle n’a aucune connaissance sur ces victimes et a même démenti l’information selon laquelle ces journalistes aient été accrédités par l’Onu. Tout de même, le Ministre de la communication qui a confirmé que c’était des journalistes russes, n’a pas donné d’autres éclairages, mieux que cela. Mais, le membre du gouvernement a plutôt relevé qu’il n’a délivré aucune accréditation à ces journalistes.
Des sources proches de la délégation russe en Centrafrique, « les trois journalistes ont eu des badges de l’Onu fabriqués par leur éditeur. Et leur accréditation de journalistes a été datée de 2011 ».

Notons que le seul survivant de ce massacre a été le chauffeur de la voiture des Russes qui a pu raconter le drame. Le groupe de journalistes russes a loué la voiture d’un habitant de Bangui pour se rendre à Dékoa. En passant par le territoire sous le contrôle des FACA, ils étaient en sécurité. Dans la nuit du 30 au 31 juillet 2018, leur voiture se fut arrêtée aux alentours de Sibut, une ville se situant à 180 km de la capitale centrafricaine par une patrouille des FACA. Suite aux investigations des soldats, ils se sont présentés comme des journalistes Russes allant vers Dékoa.

Les soldats des FACA leur ont fortement recommandé de passer la nuit en sécurité en ville, car la route n’est pas sûre, surtout pendant la nuit. Même étant avertis de risques potentiels, ils ont rejeté la proposition de soldats de continuer la route le lendemain matin et ont continué la route, d’après le chauffeur de la voiture )selon le gouvernement), également blessé. A 23 km plus loin, poursuit-il, dix (10) personnes inconnues sont sorties de la forêt. Ces dernières ont demandé alors de leur “laisser” la voiture, cependant les journalistes ont refusé la réclamation, selon le gouvernement. Ce refus tourne ensuite vers une bagarre et se termine par la fusillade des journalistes. Le chauffeur réussit de s’enfuir après avoir été touché par une balle.

Les investigations sur les détails de l’incident sont menées en présence du chauffeur et se poursuivent d’ailleurs par les soins des services compétents.

Consternée, la communauté des journalistes et le peuple centrafricain expriment leurs condoléances aux familles et aux proches des journalistes tués et réclament le rétablissement de la paix et de la sécurité routière dans le pays. Elle exige également une prolifération accélérée des forces FACA dans le pays afin de rétablir l’ordre sur les routes et dans les localités.

Cet acte odieux confirme une fois de plus que la sécurité reste précaire malgré la présence des 12 000 Casques bleus dans le pays depuis trois ans. Voilà qui atteste de l’empressement des Centrafricains de voir leurs FACA réhabilitées en toute urgence pour aider à arrêter l’hémorragie.

 

Par : Fred Krock, CNC.