Centrafrique : Nouvelle réforme du Code du travail, encore du nouveau bla bla bla

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Nouvelle réforme du Code du travail, encore du nouveau bla bla bla

 

Centrafrique : Nouvelle réforme du Code du travail, encore du nouveau bla bla bla
la ministre centrafricaine du travail, Annie – Michelle Mwanga

 

Par la rédaction de Corbeau News Centrafrique, CNC.

 À l’occasion du Mois du Travail, le président Faustin-Archange Touadéra a, une fois de plus, annoncé une « grande réforme » du Code du travail. Une énième promesse de moderniser le marché de l’emploi, d’améliorer les conditions des travailleurs et de booster l’emploi des jeunes. Mais après des années de discours similaires, les Centrafricains ont de quoi rester sceptiques. Cette nouvelle loi changera-t-elle vraiment la donne, ou s’agit-il encore d’un refrain bien cadré sans lendemains ?

 

Un disque rayé : Toujours les mêmes promesses

 

Depuis plus d’une décennie, le gouvernement centrafricain répète inlassablement le même couplet : réforme du travail, modernisation, emploi pour les jeunes, protection sociale. Chaque année, on nous promet des lendemains qui chantent. Chaque année, les résultats se font attendre. Le chômage, surtout chez les jeunes et les femmes, reste endémique. Le secteur informel domine, et les conditions de travail stagnent. Alors, pourquoi cette énième réforme serait-elle différente ?

 

Le président Baba Kongoboro a vanté quatre axes pour cette nouvelle loi :

  1. Promouvoir l’emploi et l’entrepreneuriat.
  2. Étendre la protection sociale.
  3. Garantir les droits des travailleurs.
  4. Renforcer le dialogue social.

 

Rien de nouveau sous le soleil. Ces priorités, on les entend depuis 2016. À l’époque, on parlait déjà d’adapter le Code du travail aux « réalités modernes ». Résultat ? Rien. Ou presque. Les jeunes formés dans les centres financés par l’Agence Française de Développement (AFD) peinent toujours à trouver des débouchés. Les agriculteurs formés ne reçoivent ni terres ni outils modernes pour travailler. Les mécaniciens, artisans, et petits commerçants continuent de vivoter sans perspectives.

 

Ce qu’on nous promet (encore)

 

  1. Emploi des jeunes : des mots, pas d’actes.

 

Le gouvernement parle d’incitations fiscales pour les entreprises embauchant des jeunes et des femmes, et de formations en alternance. Mais où sont les entreprises prêtes à embaucher dans un pays où l’économie est à bout de souffle, où il n’y a aucune entreprise sauf celles de société de téléphonie mobile  ? Les centres de formation, souvent vantés, produisent des diplômés sans débouchés. Comme le dit un jeune mécanicien de Bangui : « On nous forme, mais après ? On retourne au village sans machines, sans argent, sans rien. »

 

  1. Protection sociale : un mirage.

La réforme promet une assurance maladie pour le secteur informel et une refonte de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). Belle idée, mais qui va payer ? Les travailleurs informels, qui gagnent à peine de quoi survivre, vont-ils cotiser à un système qu’ils ne comprennent même pas ? Quant à la CNSS, les fraudes et la mauvaise gestion sont dénoncées depuis des lustres. Un système biométrique suffira-t-il à régler des problèmes structurels ?

 

  1. Droits des salariés : sur le papier seulement

Un salaire minimum ? Des indemnités de licenciement ? Des droits à la formation continue ? Tout cela sonne bien, mais les syndicats rappellent que même les lois existantes ne sont pas appliquées. Les employeurs, souvent proches du pouvoir, font ce qu’ils veulent. Et les consultations obligatoires avec les syndicats ? Une formalité, au mieux.

 

  1. Dialogue social : un monologue

Le gouvernement parle de « dialogue social », mais les syndicats et les travailleurs se sentent rarement écoutés. Les décisions tombent d’en haut, et les promesses d’écoute s’évaporent dès que les projecteurs s’éteignent.

 

Pourquoi ce scepticisme ?

 

Les Centrafricains ne croient plus aux beaux discours de Baba Kongoboro et de son clan. Depuis des années, les réformes s’enchaînent, les slogans fusent, mais les conditions de vie des centrafricains ne s’améliorent pas. Les investissements étrangers, comme ceux de l’AFD, se perdent dans des projets mal conçus ou mal suivis. Les jeunes formés à l’agriculture moderne, par exemple, n’ont ni terres, ni tracteurs, ni accès au crédit. Ils finissent par abandonner ou par grossir les rangs des chômeurs urbains.

 

Pire, le contexte actuel aggrave la méfiance. L’arrivée du Groupe Wagner, avec son cortège de désinformation et d’opacité, n’arrange rien. Les promesses du gouvernement semblent de plus en plus déconnectées des réalités du terrain. Les Centrafricains ne veulent plus de mots. Ils veulent des actes. Des emplois concrets. Des salaires décents. Des opportunités réelles.

 

Et après ?

 

Le projet de loi doit encore passer par l’Assemblée nationale. S’il est adopté, son application est prévue pour 2026. Mais combien de fois avons-nous entendu ce genre d’échéancier ? Les ministres se succèdent, les discours se répètent, et les travailleurs attendent toujours. Comme le résume un chauffeur de Bangui : « Réforme, réforme, réforme… C’est juste du bla bla bla ».

 

Il est temps d’agir, pas de parler

 

Les Centrafricains ne demandent pas la lune. Ils veulent des emplois, des salaires qui permettent de vivre, et des formations qui mènent à des débouchés réels. Ils veulent un gouvernement qui passe des paroles aux actes. Cette nouvelle réforme du Code du travail sera-t-elle l’exception qui confirme la règle ? Rien, pour l’instant, ne permet de le croire. Après dix ans de promesses creuses, il est temps que les dirigeants cessent de se comporter comme en campagne électorale permanente. Les travailleurs méritent mieux que des chansons.

 

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